Jeudi 16 août 4 16 /08 /Août 08:08

A la sortie du quai on m’a tiré par la manche… Une jeune femme… Blonde… Souriante… - C’est toi Gabriel ?… - Oui…  - Je t’ai trouvé… Et du premier coup en plus… Ton père disait que j’y arriverais pas… « - Tu l’as vu qu’en photo… C’est trompeur une photo… Et avec le monde qu’il va y avoir à la gare !… » Une fois de plus il avait tort… Mais bonjour quand même !… Deux bises… - Bon, mais faut y aller… Je suis garée n’importe comment… Si les flics passent…

 

 

- Vous m’emmenez où ?… - Ben à la maison, tiens !… Elle a éclaté de rire… - Tu verrais ta tête !… Bon, mais que je t’explique quand même !… Alors voilà : je m’appelle Clotilde… J’ai trente ans… Ton père et moi on se fréquente depuis dix mois… Ca se passe plutôt bien et, fin Juillet, on a décidé de vivre ensemble… Et, du coup, je me suis installée chez lui… - Il aurait pu m’en parler quand même !… - Ca !… Je me suis tuée à le lui répéter… Mais tu le connais !… Il se fait une montagne de tout… Il avait peur que tu le prennes mal… A cause de ta mère… - Il y a quinze ans qu’elle est morte ma mère… - Et qu’on s’entende pas, toi et moi… Paraît que j’ai un caractère de cochon… C’est ce qu’il dit en tout cas… Mais ça, tu jugeras par toi-même…

 

 

 Ce qu’il redoutait surtout c’était que grand mère l’apprenne… - Sa fille aînée c’était tout pour elle…  Elle ne comprendrait pas que j’aie seulement pu envisager de refaire ma vie… Elle est âgée… Elle est malade… Elle ne s’en remettrait pas… Alors je compte sur toi hein ?!…

 

 

En classe, le jour de la rentrée, Melissa - la fille qui m’avait brocardé, à la fin de l’année scolaire précédente, au sujet de ma relation avec Lucie - est venue s’installer, d’autorité, à côté de moi, avec un grand sourire, comme si rien ne s’était passé… J’ai immédiatement soupçonné que c’était intéressé : mes résultats scolaires étaient généralement excellents, les siens, par contre, avaient toujours beaucoup laissé à désirer… J’avais vu juste : Elle s’inspirait systématiquement – et discrètement – de mes copies, pendant les contrôles, pour remplir les siennes, me sollicitait chaque fois qu’elle rencontrait une difficulté et en était même rapidement venue à me demander de rédiger ses dissertations de philo à sa place…       - J’ai rien fait… J’ai pas d’idées… Et c’est pour demain… Tu peux pas m’aider ?… Toi, t’assures là-dedans… Et pas qu’un peu !…

 

 

Tous les jours il y avait quelque chose qui lui posait problème, dans une matière ou dans une autre, et on avait fini par se retrouver tous les soirs pour travailler ensemble… On marquait, de temps en temps, une petite pause au cours de laquelle elle me parlait invariablement de Benjamin… - Forcément… j’arrête pas de penser à lui… Et, plus rarement, de Damien… - Ben oui, j’en ai deux !… Ca te choque ?… Ca me choquait pas… Non… Pas du tout…  - C’est de ta faute n’importe comment !… - De ma faute ?… -  Tu m’aides pour les devoirs… Tu me fais pratiquement tout… Alors du coup j’ai du temps pour les mecs…

 

 

 Avec Clotilde - mon père me posait presque quotidiennement la question - ça se passait plutôt bien… Très bien même… Elle était aux petits soins pour moi… Elle me préparait les plats que j’aimais… Je trouvais mon linge repassé au pied de mon lit… Elle s’intéressait à mes études, à ce que je vivais et n’hésitait pas à s’interrompre dans ce qu’elle faisait quand je manifestais le désir de bavarder un peu avec elle… Ca se passait même d’autant mieux que tous les matins nous déjeunions ensemble et qu’elle n’était alors vêtue que d’un tee shirt ras des cuisses sous lequel elle laissait les seins libres et qui découvrait inéluctablement sa petite culotte quand elle se penchait au-dessus de l’évier ou qu’elle se hissait sur la pointe des pieds pour attraper les biscottes dans le placard du haut… J’en étais ensoleillé pour toute la journée…

 

 

Dans mes lettres je parlais à Eva de Clotilde en long, en large et en travers… - Tu es amoureux d’elle ?… - Hein ?!… Mais ça va pas !… C’est la copine de mon père… - Et alors ça empêche quoi ?… Tu peux bien être amoureux d’elle quand même… Ca se commande pas… J’ai pas de conseils à te donner, mais enfin moi, à ta place, je m’aventurerais pas là-dedans !… C’est un truc à avoir des tas d’histoires, ça !… De toute façon, dans ton cas, pour ce que ça peut donner !…  Et puis même !… Pour tout le monde… Quand on voit où ça mène d’être amoureux !… Ca n’allait plus du tout avec Ludo… Mais elle ne voulait pas en parler…         - N’insiste pas !… J’ai pas envie, j’te dis !…

 

 

Le jeudi matin je n’avais pas cours et je n’émergeais jamais d’un long sommeil réparateur avant midi… Mais, ce jeudi-là, exceptionnellement, j’étais réveillé à sept heures… Clotilde devait être en train de déjeuner… J’ai eu la soudaine envie de la voir, une fois de plus, dans son sempiternel tee shirt blanc… A son insu… Je suis sorti silencieusement de ma chambre, je me suis approché à pas de loup, je me suis accroupi derrière la rampe, juste en face de la porte ouverte de la cuisine… Debout, légèrement penchée au-dessus de la table , elle me faisait face… Et… elle était nue… Entièrement nue… Quand elle était seule il n’y avait plus de tee shirt… Elle allait, elle venait, sortait de mon champ de vision, y rentrait… Je regardais… Je regardais tout mon saoul… Elle a lavé son bol… Elle allait quitter la cuisine… J’ai regagné ma chambre…

 

 

Par François - Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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