Jeudi 5 avril 4 05 /04 /Avr 04:51

S U R     L E     P A R K I N G  ( 1 )

 

                         

 

 « Couple 39-36 ans cherche lieux d’exhibition pour mater tout son saoul. Lieux originaux souhaités. Recherche aussi femme, couple ou homme voyeurs pour partager notre passion. Age indifférent. Photos évidemment appréciées. Réponse assurée à tout courrier conforme… »

 

           

 

             

 

  24 Avril

 

                                                                                                                     

 

Chers amis,

 

                         

 

A dix minutes de chez moi, en pleine nature, s’élève une boîte de nuit localement réputée. Juste au-delà du parking, derrière un rideau d’arbres, un petit pré constitue un « terrain de jeux » idéal, en été, pour les couples d’un soir  - ou davantage - en mal d’ébats amoureux. Du bois qui le surplombe on voit, quand les conditions sont favorables, absolument tout ce qui se passe dans ce pré... Et les conditions sont très souvent favorables... D’abord parce que le puissant projecteur de l’établissement entretient jusque là une clarté suffisante pour distinguer bien des choses palpitantes... Ensuite, parce que les nuits de pleine lune, à cette époque de l’année, on y voit pratiquement comme en plein jour... Un vrai régal!... Enfin parce que de temps à autre les phares d’une voiture qui manoeuvre sur le parking projettent une lumière crue sur des scènes du plus haut intérêt...

 

                         

 

Inutile de vous préciser, je suppose, que je “ campe “ très souvent dans ce bois. Je ne suis pas le seul. Il bruisse d’ombres silencieuses et passionnément attentives qui se croisent parfois sans toujours oser vouloir se discerner...

 

                         

 

Est-ce que les couples là en dessous ont conscience de ces regards qui les étreignent? A moins d’être singulièrement naïfs ils les savent au moins virtuellement possibles et cette perspective contribue sans doute à leur excitation... A moins qu’ils soient tellement insérés dans leurs instants à eux qu’ils aient totalement gommé le monde extérieur...

 

                         

 

Seriez-vous tentés par l’idée de venir me rejoindre dans ce bois l’été prochain ? Rien ne vous empêchera d’ailleurs, si vous le souhaitez, de jouer sur les deux tableaux et d’aller faire une incursion de temps à autre dans le pré du bas. J’en serais pour ma part ravi: la photo qui accompagne votre annonce m’a sérieusement mis l’eau à la bouche et je rêve de contempler de beaucoup plus près les charmes qui y sont généreusement exposés. J’en aurai peut-être aussi l’occasion chez moi dans la grande maison où je pourrai vous héberger sans aucun problème. J’espère que vous y passerez  - que nous y passerons - des vacances inoubliables.

 

                         

 

Je ne peux évidemment pas vous garantir que le spectacle sera systématiquement assuré tous les soirs. J’ai parfois passé là-bas des nuits totalement  blanches. Dans tous les sens du terme. Rien, absolument rien, à se mettre sous la rétine. C’est malgré tout assez exceptionnel. D’une façon générale il y a en moyenne, quand le temps s’y prête, deux à trois visites par nuit dont la durée est extrêmement variable. Dans les meilleurs des cas c’est jusqu’à sept ou huit couples qui viennent successivement s’ébattre avec plus ou moins de fougue. Il arrive assez fréquemment qu’un couple, en arrivant, trouve la place déjà prise. Certains battent alors en retraite. D’autres s’installent malgré tout à distance respectable. Pour le spectateur attentif cette situation est toujours délicieusement troublante...

 

                         

 

Pour ma part je n’ai jamais regretté les longues heures d’attente consenties même infructueuses... C’est souvent au moment où l’on pense finalement à renoncer que surgit enfin ce qu’on espérait. Et la vision des corps peu à peu dénudés, leur enchevêtrement exalté, la fougue avec laquelle ils vont chercher leur plaisir, les soupirs, les halètements, les gémissements, les plaintes éperdues parfois de la femme qui atteint l’extase dédommagent largement de la patience dont on a longuement dû faire preuve jusque là... L’année de la canicule c’était d’ailleurs fréquemment au tout petit matin, juste après la fermeture, quand il faisait encore     - pour peu de temps - délicieusement bon que se jouaient les partitions les plus débridées, celles dont je profitais le mieux parce que le jour était levé...

 

                         

 

Au fil du temps se tisse tout un entrelacs de liens ténus, mais pourtant forts,  - qu’il est le seul à connaître - entre celui qui observe et ceux qu’il observe. Telle jeune femme est une inconditionnelle du « pré du bas » qu’elle fréquente assidûment avec des partenaires chaque fois différents. Telle autre fera quatre apparitions successives, au cours de la même nuit, avant de s’éclipser pour de longues semaines. Une autre encore a systématiquement des orgasmes bruyants et ravageurs. Parfois - rarement, trop rarement - on voit survenir  une « tête connue » qu’on n’aurait jamais osé espérer contempler en pleine action...

 

                         

 

De temps à autre surgissent des situations totalement inattendues et, par là même, particulièrement cocasses... Un jour un homme d’une cinquantaine d’années est venu récupérer manu militari une jeune femme - sa fille? sa maîtresse? son épouse? - d’une vingtaine d’années qu’il a entraînée fermement derrière lui tandis qu’elle essayait désespérément de se reculotter en protestant mollement... Une autre fois c’est une femme brune - elle avait à l’évidence dépassé largement la trentaine -  qui a surgi et interrompu un tête à tête amoureux... Sa rivale a voulu prendre la fuite, à la course, vers le fond du pré, nue de la taille aux pieds. Elle a été presque aussitôt rattrapée. Gifles, griffures, tirage de cheveux. Tout y est passé. Elles ont fini par rouler par terre comme des furies dans un corps à corps qui, pour n’avoir vraiment rien d’amoureux, n’en dévoilait pas moins bien des choses.

 

                       

 

Et puis il y a eu ce matin d’Août 2003... La boîte venait de fermer... J’avais attendu encore un peu là-haut... Au cas où... On sentait qu’il allait faire exceptionnellement chaud... J’ai entendu une voiture arriver en trombe... Tout un remue-ménage... Des cris... Des supplications... Des rires... Des claquements de portières... La voiture est repartie. Le silence. A tout hasard je suis descendu dans la direction du parking à travers le bois.  Il n’y restait qu’une 205 dont le pare-brise et la lunette arrière avaient été intégralement barbouillés d’une épaisse couche de peinture rouge. Et, à côté, l’air complètement désemparé, une fille d’une vingtaine d’années, totalement nue, dont la poitrine et le derrière avaient été, eux aussi, abondamment enduits de peinture rouge... Elle marchait de long en large en faisant de grands gestes... De temps à autre elle secouait la portière avec rage, abandonnait, impuissante, semblait se décider d’un coup, marchait d’un pas décidé vers la route pour battre presque aussitôt en retraite... Perplexe, j’ai observé très longuement la scène, d’autant plus longuement que mes jumelles me confirmaient que la fille était particulièrement bien faite... Et sa tête me disait quelque chose en plus... Je l’avais déjà vue... sûrement... mais où?... Ca m’est revenu d’un coup: elle était caissière dans une grande surface où j’allais quelquefois faire mes courses, à une centaine de kilomètres de là, à l’occasion de déplacements professionnels... La situation ne manquait pas, à l’évidence, d’un certain piquant...

 

                         

 

C’est ce qui m’a décidé... J’ai fait demi-tour à travers le bois, je suis redescendu par l’autre côté, j’ai récupéré ma voiture à l’entrée du petit chemin de terre où je la laisse toujours, par souci de discrétion, et j’ai pris la direction du parking... Je m’y suis résolument engagé, me suis arrêté juste à côté de la 205 derrière laquelle elle s’est aussitôt précipitamment dissimulée¼ Je suis descendu¼ - Vous êtes en panne?¼ - Non, non!... C’est bon!... Juste sa tête par-dessus le toit.... J’ai voulu contourner la voiture... Elle aussi¼ Dans l’autre sens¼ Pour me dissimuler son « état »... On en a fait trois fois le tour et elle a finalement capitulé... J’ai fait mine de découvrir sa situation: - Mais qu’est-ce qui vous est arrivé?¼ Qu’est-ce qui s’est passé?... - Rien... rien... Des conneries... - Mais faut pas rester comme ça!... C’est toxique ces peintures souvent! On peut attraper n’importe quoi!... Allez, je vous emmène chez moi... Vous pourrez vous laver... Vous... Elle n’a jamais voulu... Pas question... - Chez vous alors? - Oh non!... Non!¼ Surtout pas !¼ Il fallait bien trouver une solution pourtant!... On en a cherché une... Un bon moment... J’avais beau m’efforcer de m’en défendre, mes yeux ne cessaient pas de vouloir aller se poser en bas sur la petite foune à découvert très légèrement ombrée d’une toison châtain clair frisottante... A deux reprises elle y a ramené ses mains en coquille un court instant, a renoncé... Finalement est-ce que je pouvais l’emmener chez une copine?¼ Mais c’était loin... Quatre-vingts kilomètres... - Allez, on embarque!...

 

                       

 

Dans la voiture elle a enfin consenti à me raconter ce qui s’était passé... Une  « pétasse » lui avait soufflé son mec au cours de la soirée. Folle de rage, elle avait voulu se venger. C’est elle qui avait consciencieusement barbouillé la 205 de rouge... Mais l’autre lui avait tendu un piège... Ils s’étaient mis à cinq pour la ramener sur le parking une fois la boîte fermée. Là, ils l’avaient déshabillée, lui avaient fait subir le même sort qu’à la voiture et l’avaient abandonnée en emportant ses vêtements... Oh, mais ça allait pas se passer comme ça !... Ils exigeaient qu’elle la nettoie la 205... Ils pouvaient toujours courir... Et puis elle avait sa petite idée: ils allaient voir ce qu’ils allaient voir... Ils s’en souviendraient... Il était près de sept heures... Les villages qu’on traversait étaient encore déserts... Pourtant, par précaution, chaque fois elle ramenait ses mains sur ses seins... - Tu sais qu’on se connaît? - Ah oui?!... Elle s’est tournée vers moi, stupéfaite... - Oui!... Plusieurs fois je suis passé à ta caisse... Elle est devenue écarlate… - Oh, il y en a tellement des clients... On y fait pas attention... Mais vous direz rien au moins?...    - Mais non!... - Non, parce que alors là ça me ferait avoir des tas d’ennuis!... - Mais non, j’te dis!...

 

                         

 

A droite... A gauche... A droite... C’était en plein centre ville... Encore désert, mais... - Je peux quand même pas descendre comme ça!... C’est moi qui suis allé sonner... Qui ai été obligé d’insister longtemps... Une fille en peignoir toute ébouriffée, ahurie, a fini par m’ouvrir, par rassembler quelques vêtements sans vraiment comprendre ce que je lui racontais... Elle ne pensait manifestement qu’à retourner se coucher au plus vite... Dans la voiture elle s’est habillée - Bon, ben au revoir, merci... Elle s’est retournée avec un petit signe de la main avant de disparaître dans l’immeuble...

 

                         

 

Je la revois chaque fois que je vais faire mes courses là-bas... On échange quelques mots, quelques banalités sans jamais faire la moindre allusion à ce dimanche d’Août...

 

                         

 

Voilà... J’ai été long. Trop peut-être... J’espère beaucoup une réponse de vous en attendant que nous puissions - je l’espère - partager bien davantage...

 

                         

 

Amitiés à tous les deux...   V I N C E N T

 

Par François - Publié dans : petites annonces
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