Mercredi 18 octobre 3 18 /10 /Oct 22:14

F L O R E N C E  ( 2 )

 

 

 

Tous les mardis après-midi maintenant je venais – on peut dire ça comme ça – lui offrir mes fesses... Avec infiniment d’amour… Et pas seulement le mardi… Il avait aussi voulu le mercredi… Et le lundi matin… Et quelquefois le vendredi… Et pas seulement mes fesses… Il choisissait… Un côté ou l’autre… Neuf fois sur dix il préférait derrière… - On est tellement mieux là… bien à l’étroit… bien enserré… J’étais complètement à lui, abandonnée. Rien d’autre ne comptait. Je l’avais voulu depuis si longtemps. Et je l’avais. Et il m’avait. Et seul comptait son plaisir. Et le plaisir que j’avais de son plaisir…

 

 

- Ton cul !… Donne-moi ton cul !… Je donnais. Je présentais. Il le préparait amoureusement avec ses doigts, ses lèvres, sa langue, avec une douceur et une tendresse qui me rendaient folle… Je donnais… Je m’ouvrais… J’ondulais… - Tu aimes comme ça, hein !… J’aimais, oui !… Maisj’aimais surtout qu’il aime. A la passion… C’était ma carte maîtresse, ça, pour le garder… le plus longtemps possible… toujours peut-être… Sans rien demander, sans en parler, j’avais tout de suite compris que sa femme, ça, elle avait jamais voulu… elle voudrait jamais… Alors avec moi tant qu’il voudrait… Et il voulait souvent… Il ne se lassait pas…

 

 

Des mots qui allaient avec non plus… D’une crudité… D’une obscénité… Dans sa bouche à lui, qui maniait avec tant de dextérité les concepts, qui jonglait avec les idées, le contraste était saisissant… Et particulièrement excitant… De mon côté je n’étais pas en reste : puisqu’il les aimait ces mots je les lui susurrais, je les lui jetais, j’en truffais mes lettres – même si on se voyait je lui écrivais tous les jours – que je signais d’un : « Ton enculée » ou «  Ton trou du cul »…

 

 

J’étais heureuse… Totalement heureuse. Nos conversations philosophiques se poursuivaient. Toujours plus passionnées. Plus passionnantes. Des heures et des heures durant. Je l’aimais. Et lui aussi m’aimait. J’en étais sûre. Ses mots ne mentaient pas. Ses caresses ne mentaient pas. Ses yeux ne mentaient pas. Je vivais dans le présent, dans l’instant absolu. Sans me poser de questions... Demain… après… on verrait… Demain n’était pas encore là… Je n’étais pas jalouse de sa femme. Elle n’existait que comme une pure abstraction… Qui appartenait à une autre existence… Qui ne me retirait rien à moi… Il n’en parlait pas… Moi non plus… Jamais…

 

 

Ca a duré deux ans.. Deux ans à s’aimer… A la folie… A partir ensemble quelquefois… Quand on pouvait… Trois jours par ci une semaine par là… A devenir au fil des jours lumineusement transparents l’un à l’autre…

 

 

Et puis… Sa lettre est arrivée un matin. Un véritable coup de massue. Quatorze pages. Quatorze pages de sa petite écriture fine serrée noire. Avec d’infinies précautions il m’annonçait que tout était fini entre nous. Sa décision était irrévocable… Il était en train de faire mon malheur… Il le savait : je m’étais beaucoup trop attachée à lui… Il fallait que j’aie ma vie en dehors de lui… Tant qu’on se verrait tous les deux je ne rencontrerais personne… Obligé… Et, à quarante ans, je serais toujours toute seule… Il ne voulait pas ça… - Mais c’est toi que j’aime !… Je m’en fous le reste… - Ecoute, je devrais pas te le dire, mais j’ai pensé à divorcer pour toi… J’ai failli le faire, maispour t’apporter quoi ?… Tu as 21 ans… J’en ai 48… Tu nous imagines dans 25 ans tous les deux ?… Alors c’est à moi de prendre mes responsabilités… Je veux que tu sois heureuse… J’ai argumenté, j’ai pleuré, j’ai supplié… Il est resté intraitable…

 

 

Début août il m’a fait ses adieux… Il partait… Muté à Grenoble… - C’est mieux… Pour tout le monde…

 

 

Je ne l’ai jamais revu… Pendant deux ans je lui ai écrit tous les jours… Sans jamais recevoir la moindre réponse… Si !… Une fois… - C’est dur pour moi aussi, tu sais !… Alors ne me rends pas les choses trop difficiles…

 

 

Je suis allée à Grenoble… J’ai vu son lycée… Sa maison… Je l’ai entraperçu qui montait dans sa voiture… Je ne me suis pas approchée…

 

 

Il m’avait quittée pour me rendre libre… Il m’a fallu dix ans… Dix ans sans qu’aucun homme me touche… Dix ans d’une existence ternie, attiédie, sans raison d’être… Dix ans à penser constamment à lui… J’ai fini par me faire une raison, par vivre en couple, moi aussi, comme tout le monde… Mais s’il surgissait demain dans ma vie je quitterais tout, aussitôt, pour lui, sansl’ombre d’une hésitation…   

Par François - Publié dans : Premières fois
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