Jeudi 24 juillet 4 24 /07 /Juil 06:07

Jeudi 2 Février 2034

 

Il fait exceptionnellement doux pour un mois de Février et on a passé toutes les deux la fin de l’après-midi et la soirée dehors. On a flâné dans les magasins. On a dîné d’un Kebab en déambulant sur les quais. Et puis on a poussé jusqu’à la fondation Montaire. Ils ne sont pas nombreux à y être hébergés. A peine deux cents. Rien à voir avec les grands centres de la périphérie. Trois policières en uniforme étaient postées à l’entrée. Du trottoir d’en face on a longuement contemplé les fenêtres brillamment éclairées… - Qu’est-ce que tu crois qu’ils font là-dedans ?… - Qu’est-ce tu veux qu’ils fassent ?… Ils s’emmerdent… Tu t’emmerderais pas, toi, à leur place ?… Parce qu’à part jouer aux cartes et regarder la télé… - Jamais pouvoir mettre le nez dehors c’est un truc à devenir dingue, ça… - Ils ont pas le choix… S’ils veulent pas crever…

 

On a poursuivi notre promenade… On n’arrivait pas à se décider à rentrer… C’était trop bon de pouvoir flâner comme ça n’importe où, en pleine nuit, à notre rythme, sans se faire importuner tous les dix mètres… - Ca n’a pas que des inconvénients finalement ce virus… On est allé traîner dans le quartier du haut… On en a arpenté encore et encore les trottoirs… - Même rentrer là-dedans maintenant on peut si on veut… - Oui… Parce qu’avant… On l’a fait. Une douzaine de femmes erraient entre les bacs. Elles ne nous ont pas prêté la moindre attention. On a feuilleté des magazines, longuement passé les godes en revue… - T’en as ?… - Ben oui… Oui… Evidemment que j’en ai… Pas toi ?… - Bien sûr que si !… Et pas seulement… D’autres trucs aussi… Et des films… - Des films de mecs entre eux t’as ?… - Bien sûr que j’ai…

 

On est rentrées… - Alors ça les mecs entre eux, moi, c’est un truc, tu peux pas savoir ce que ça me fait… Surtout maintenant… On s’est confortablement installées côte à côte sur le canapé… On a mis en marche… - Qu’est-ce qu’ils sont canon ceux-là en plus !… D’habitude dans ce genre de film les acteurs… Ils sont entrés très vite dans le vif du sujet… - Tu crois qu’ils se le font les types là-bas ?… Oui… Evidemment qu’il y en a qui se le font… Ils ont pas le choix… Et peut-être même en ce moment, là, pendant qu’on regarde… C’est comme si c’était eux… C’est eux… Oh, j’ai envie… J’ai trop envie… - Moi aussi… On lui a laissé libre cours à notre envie. Nos genoux n’ont pas cessé de se toucher. Tout du long. On a eu notre plaisir en même temps.

 

 

 

 

Lundi 6 Février

 

Iliona est furieuse. Elle avait retrouvé l’un de ses nombreux « ex » ( le seul apparemment qui ait survécu ) et escomptait bien profiter d’une réglementation qui semblait devoir s’assouplir pour aller le voir à Lyon. Jusqu’à présent en effet seules les mères, les grands mères, les filles, les soeurs et les compagnes « officielles » pouvaient obtenir des autorisations de visite. A raison de deux par semaine. Et devaient respecter des consignes de sécurité très strictes : douche obligatoire avec un gel spécial, séjour en sas de stérilisation et port de la combinaison fournie par l’établissement. Mais, depuis quelque temps, des voix de plus en plus nombreuses s’élevaient pour réclamer l’extension de ces autorisations à d’autres qu’aux proches. On faisait remarquer à juste titre que certains hommes, parce que célibataires et orphelins, n’en recevaient jamais, que tous avaient des amies, des collègues de travail, tout un réseau de connaissances avec lesquelles ils entretenaient auparavant des relations dont ils sont arbitrairement privés au moment même où ils en auraient psychologiquement le plus besoin. Nos gouvernantes, de leur côté, faisaient valoir que, si on prenait des dispositions plus libérales, ce sont des centaines de milliers de femmes qui viendraient se presser aux portes des différents centres, ce qui poserait quantité de problèmes, notamment de sécurité, et qu’il était de leur devoir de ne pas exposer les hommes à des risques inconsidérés. On a proposé d’opérer une sélection . Oui, mais selon quels critères ? Pourquoi favoriser celles-ci plutôt que celles-là ? Les sociologues, psychologues et autres spécialistes s’étaient mis de la partie. Elles assuraient que la situation actuelle, si elle devait perdurer, pourrait provoquer à terme une scission sociale définitive, que le clivage entre les univers masculin et féminin risquerait de devenir irréversible. Il y a eu des débats particulièrement houleux. Iliona était convaincue qu’on allait trancher dans son sens… - C’est obligé ! Il y a des élections l’année prochaine. Elles vont pas vouloir se mettre tout le monde à dos… La décision vient de tomber. Dans un premier temps, seules les tantes et les nièces seront autorisées à rendre visite à leurs oncles et neveux et la question sera reconsidérée d’ici quelques semaines… - Les connes !… Juste au moment où je venais de le retrouver Alex… Elles me le paieront…

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 9 Février 2034

 

Zanella et sa mère, Valentine, se sont, elles aussi, installées. J’appréhendais un peu, mais en fait ça se passe plutôt bien. On commence déjà à trouver notre vitesse de croisière. Tout le monde met la main à la pâte. Il règne une excellente entente et personne n’empiète sur le territoire de personne. Valentine nous mitonne de délicieux petits plats à l’ancienne et on reste longtemps à bavarder toutes les quatre à table avant de regagner chacune ses pénates. Je m’attarde à l’ordi. Monelle m’y rejoint quelquefois. Ou Zanella. Ou toutes les deux. Jusqu’à ce que le sommeil nous terrasse.

Publié dans : 2034
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