Lundi 14 avril 1 14 /04 /Avr 05:41

Quand Estelle est arrivée j’étais en train de fermer… - C’est trop tard ?… - Pour toi c’est jamais trop tard… - Non… Non… Je veux pas vous retarder… Je reviendrai demain… Je voudrais juste… J’ai tellement envie de faire pipi… - Eh ben viens !… - C’est où ?… Vite, s’il vous plaît… Ca presse vraiment… - Mais non… Pas tant que ça… Tiens, regarde… Regarde ce que j’ai reçu ce matin… C’est mignon comme tout, non, tu trouves pas ?… - Si, mais… - Essaie-le !… Je suis sûr que ça te va à ravir… - Après… Après… Je peux plus me retenir là… Je vais faire dans ma culotte… - Il y en a pour deux secondes… Elle s’est brusquement décidée, a couru vers la cabine où elle s’est déshabillée en toute hâte… Elle m’a arraché le shorty des mains, s’est figée, a murmuré… - Je peux pas… Je peux plus… Debout, les jambes légèrement écartées… - Oh, la grande dégoûtante !… Faire ça ici… Comme ça… Tu n’as pas honte ?… Dru… Interminable… - Sale petite pisseuse !… Tu aurais pu te retenir quand même… De la tête elle a fait signe que non… - On peut toujours quand on veut… Encore quelques gouttes… Ca s’est arrêté… Je l’ai attirée contre moi… Elle s’y est blottie, y est restée… - Comment je suis contente de vous avoir rencontrée, vous pouvez pas savoir… Vous comprenez tout, vous… Il y a pas besoin d’expliquer… Mes lèvres se sont posées sur les siennes… Elle ne s’est pas dérobée…

 

- A quoi tu joues là ?… Tu es complètement à contre-emploi, mon cher… Et quand on est à contre-emploi ça finit toujours, d’une façon ou d’une autre, par vous retomber sur le coin de la figure…

 

Dans sa lettre Véronique se confondait en excuses… - Ca faisait longtemps, hein !… Non, mais comment je t’ai laissé tomber !… J’ai honte… Mais tu sais, j’ai traversé une période vraiment pas facile… Des tas de questions se bousculaient dans ma tête… J’avais besoin d’y voir clair… Toute seule… Comme une grande… Sans interférences extérieures… Même pas toi… Si j’ai fini par m’y retrouver ?… Oui… Je suis bien dans ma vie… Apaisée… Sereine… Heureuse ?… Presque… Pierre-Antoine n’est ni meilleur ni pire qu’un autre… C’est un homme tout simplement… Avec ses qualités et ses défauts… Comme tout le monde… J’ai appris à faire avec… Je fais avec… Pour le peu que je le vois… Il voyage beaucoup… Pour ses affaires… Qui sont florissantes… Je ne vais pas m’en plaindre… Du coup c’est avec ma belle-mère que je passe le plus clair de mon temps… Une femme que j’avais très mal jugée… Que j’ai appris à connaître et à apprécier… Qui m’aide à mûrir… A mûrir, oui !… Parce qu’il faut bien que je me rende à l’évidence même si c’est vraiment pas facile : à bientôt quarante ans, je suis encore complètement immature… Prête à m’amouracher du premier venu, comme à quinze ans, sans me soucier de rien ni de personne… A céder à n’importe quelle impulsion… A n’importe quel désir… A n’en faire puérilement qu’à ma tête… A me mettre irrémédiablement en danger dès que se présente une occasion de le faire… J’ai besoin d’être cadrée… Sans doute – sûrement – ne l’ai-je pas suffisamment été quand c’était le moment… Elle me cadre… Bien… Dans mon intérêt… Elle est dotée d’une autorité naturelle à laquelle on n’échappe pas… A laquelle je n’ai pas envie d’échapper… Que je la remercie au contraire du fond du cœur d’exercer à mon endroit…

 

Eva a aussitôt proposé : - Tu veux la traduction, en français, de tout ce galimatias ?… Eh bien elle l’enferme dans sa chambre pour l’empêcher de courir… Elle a même fini par l’attacher sur son lit la nuit… Parce qu’elle se tirait par la fenêtre, quand tout le monde dormait, tellement ça la tenait… Elle se ramasse des fessées pour un oui ou pour un non… Elle obéit au doigt et à l’œil… Et ça lui convient très bien… Ce dont j’ai toujours été persuadée… C’est génétique chez vous… - Mais comment tu sais tout ça, toi ?… Tu revois Thibaud ?… - Un peu… Quelquefois… Par ricochet… Oh, mais Thibaud… Non… C’est Véronique que je vois… Et sa belle-mère… Une femme charmante… On s’est découvert une foule de points communs toutes les deux… Elles sont venues trois ou quatre fois ici… Et je suis montée trois ou quatre fois là-haut… - Mais tu m’as rien dit !… - Quand est-ce que tu comprendras enfin que c’est moi qui décide de ce que j’ai à te dire ou pas ?…

 

Publié dans : Mémoires d'une toute petite queue
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