Premières fois

Lundi 30 octobre 1 30 /10 /Oct 17:31

L A     P R E M I E R E     F O I S     D E     M E L A N I E

 

 

Il était beau, mais beau !… Le plus beau de tous… Et c’est avec moi qu’il a dansé… Rien qu’avec moi… Toute la soirée… Tendre… Si tendre… Doux… Si doux… C’était lui… Forcément c’était lui… Depuis le temps que je l’attendais… Il était arrivé… Enfin… Il était là…

 

 

Dans la chambre, à l’hôtel, il a été follement, passionnément amoureux, en baisers gorgés de soleil, en mots murmures de rivière, en caresses brise dans les feuillages… - Tu es le premier, tu sais… Il l’a été…

 

 

Blottie contre sa poitrine, je n’ai pas dormi… Je l’ai écouté respirer, paisible… On avait des jours et des jours, des mois et des mois, des années à nous devant nous… Je les ai habitées de bonheur… A petites gorgées lentement savourées…

 

 

Au matin il a encore été à moi… Et puis… Il m’a prise dans ses bras… Il a posé son front contre le mien… - Ne pleure pas !… Ne pleure pas !… On va  se revoir… - Quand ?… - Bientôt… Le plus tôt possible… Je te ferai signe… Je t’appellerai… Et il a voulu une photo… Que j’ai arrachée de ma carte d’étudiante… Et ma culotte… - Pour t’avoir avec moi… Pour dormir contre toi…

 

 

Il y a eu un lendemain… Et puis un autre… Une foule de lendemains vides… A perte de vie… Il n’était pas là… Il ne venait pas… Il ne téléphonait pas…

 

 

Alexia connaissait sa sœur… Qui m’a écoutée longtemps sans rien dire… Qui s’est levée… - Viens !… Viens avec moi… On a roulé longtemps… On est entrées dans un immeuble… On a pris un ascenseur… Elle a ouvert une porte… - Entre !… Là-bas, au fond, c’est sa chambre… Vas-y !… Vas-y, j’te dis !…

 

 

Et… Epinglées sur les murs, des culottes… Des strings et des culottes… Une vingtaine… Surmontées chacune d’une photo et d’une petite fiche de bristol… La mienne était tout au bout : Mélanie, 19 ans, étudiante, pucelle… 4 sur 20… Seins quelconques… Fesses plates… Ne se rase pas la chatte… Très peu de dispositions… Aucune initiative… Progrès très improbables… Affaire classée…    

 

 

Par François - Publié dans : Premières fois
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Mercredi 18 octobre 3 18 /10 /Oct 22:14

F L O R E N C E  ( 2 )

 

 

 

Tous les mardis après-midi maintenant je venais – on peut dire ça comme ça – lui offrir mes fesses... Avec infiniment d’amour… Et pas seulement le mardi… Il avait aussi voulu le mercredi… Et le lundi matin… Et quelquefois le vendredi… Et pas seulement mes fesses… Il choisissait… Un côté ou l’autre… Neuf fois sur dix il préférait derrière… - On est tellement mieux là… bien à l’étroit… bien enserré… J’étais complètement à lui, abandonnée. Rien d’autre ne comptait. Je l’avais voulu depuis si longtemps. Et je l’avais. Et il m’avait. Et seul comptait son plaisir. Et le plaisir que j’avais de son plaisir…

 

 

- Ton cul !… Donne-moi ton cul !… Je donnais. Je présentais. Il le préparait amoureusement avec ses doigts, ses lèvres, sa langue, avec une douceur et une tendresse qui me rendaient folle… Je donnais… Je m’ouvrais… J’ondulais… - Tu aimes comme ça, hein !… J’aimais, oui !… Maisj’aimais surtout qu’il aime. A la passion… C’était ma carte maîtresse, ça, pour le garder… le plus longtemps possible… toujours peut-être… Sans rien demander, sans en parler, j’avais tout de suite compris que sa femme, ça, elle avait jamais voulu… elle voudrait jamais… Alors avec moi tant qu’il voudrait… Et il voulait souvent… Il ne se lassait pas…

 

 

Des mots qui allaient avec non plus… D’une crudité… D’une obscénité… Dans sa bouche à lui, qui maniait avec tant de dextérité les concepts, qui jonglait avec les idées, le contraste était saisissant… Et particulièrement excitant… De mon côté je n’étais pas en reste : puisqu’il les aimait ces mots je les lui susurrais, je les lui jetais, j’en truffais mes lettres – même si on se voyait je lui écrivais tous les jours – que je signais d’un : « Ton enculée » ou «  Ton trou du cul »…

 

 

J’étais heureuse… Totalement heureuse. Nos conversations philosophiques se poursuivaient. Toujours plus passionnées. Plus passionnantes. Des heures et des heures durant. Je l’aimais. Et lui aussi m’aimait. J’en étais sûre. Ses mots ne mentaient pas. Ses caresses ne mentaient pas. Ses yeux ne mentaient pas. Je vivais dans le présent, dans l’instant absolu. Sans me poser de questions... Demain… après… on verrait… Demain n’était pas encore là… Je n’étais pas jalouse de sa femme. Elle n’existait que comme une pure abstraction… Qui appartenait à une autre existence… Qui ne me retirait rien à moi… Il n’en parlait pas… Moi non plus… Jamais…

 

 

Ca a duré deux ans.. Deux ans à s’aimer… A la folie… A partir ensemble quelquefois… Quand on pouvait… Trois jours par ci une semaine par là… A devenir au fil des jours lumineusement transparents l’un à l’autre…

 

 

Et puis… Sa lettre est arrivée un matin. Un véritable coup de massue. Quatorze pages. Quatorze pages de sa petite écriture fine serrée noire. Avec d’infinies précautions il m’annonçait que tout était fini entre nous. Sa décision était irrévocable… Il était en train de faire mon malheur… Il le savait : je m’étais beaucoup trop attachée à lui… Il fallait que j’aie ma vie en dehors de lui… Tant qu’on se verrait tous les deux je ne rencontrerais personne… Obligé… Et, à quarante ans, je serais toujours toute seule… Il ne voulait pas ça… - Mais c’est toi que j’aime !… Je m’en fous le reste… - Ecoute, je devrais pas te le dire, mais j’ai pensé à divorcer pour toi… J’ai failli le faire, maispour t’apporter quoi ?… Tu as 21 ans… J’en ai 48… Tu nous imagines dans 25 ans tous les deux ?… Alors c’est à moi de prendre mes responsabilités… Je veux que tu sois heureuse… J’ai argumenté, j’ai pleuré, j’ai supplié… Il est resté intraitable…

 

 

Début août il m’a fait ses adieux… Il partait… Muté à Grenoble… - C’est mieux… Pour tout le monde…

 

 

Je ne l’ai jamais revu… Pendant deux ans je lui ai écrit tous les jours… Sans jamais recevoir la moindre réponse… Si !… Une fois… - C’est dur pour moi aussi, tu sais !… Alors ne me rends pas les choses trop difficiles…

 

 

Je suis allée à Grenoble… J’ai vu son lycée… Sa maison… Je l’ai entraperçu qui montait dans sa voiture… Je ne me suis pas approchée…

 

 

Il m’avait quittée pour me rendre libre… Il m’a fallu dix ans… Dix ans sans qu’aucun homme me touche… Dix ans d’une existence ternie, attiédie, sans raison d’être… Dix ans à penser constamment à lui… J’ai fini par me faire une raison, par vivre en couple, moi aussi, comme tout le monde… Mais s’il surgissait demain dans ma vie je quitterais tout, aussitôt, pour lui, sansl’ombre d’une hésitation…   

Par François - Publié dans : Premières fois
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Mardi 10 octobre 2 10 /10 /Oct 15:02

Une autre première fois, celle de Florence...

Bonne lecture à tous...

Ça va être hyperbanal, vous savez, mon histoire !... Il y en a des milliers des filles qui ont vécu la même chose…Des millions…En terminale, le jour de la rentrée, je suis tombée folle amoureuse de mon prof de philo. Voilà. Aux tripes ça m’a prise. Impossible de lutter. Et de toute façon je n’avais pas la moindre envie de lutter…

 

 

J’ai passé une année extraordinaire : je le voyais tous les jours, je croisais son regard, j’entendais sa voix. J’étais heureuse. Et désespérée : il était marié…Qu’est-ce que je pouvais attendre ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à foutre d’une gamine comme moi ? Même pas belle. Même pas intéressante. Il fallait être réaliste. J’essayais de l’être, mais, la nuit, dans mes rêves les plus fous, j’arrivais quand même à l’avoir à moi, rien qu’à moi, tout à moi…

 

 

Evidemment, en philo, je surclassais tout le monde. De très loin. Jamais il ne m’a adressé le moindre compliment. Aux autres si. À moi non. Jamais. Comme si mes résultats allaient de soi. Et c’était à mes yeux le compliment suprême. Aussitôt le cours fini je m’en allais. Je le laissais au milieu d’une ruche bruissante et jacassante de filles qui se trémoussaient autour du bureau pur attirer son attention. Moi, c’était autre chose… Tellement différent…

 

 

L’année s’enfuyait… Encore quelques semaines et c’en serait fini : je ne le verrais plus… J’ai passé mon mois de mai à lui écrire des lettres enflammées qui ne lui sont jamais parvenues : je les déchirais ou me ravisais juste au moment de les glisser dans son casier… Encore huit jours… Encore trois… Et je mordais mon oreiller de désespoir…

 

 

C’est la nuit qui a précédé l’épreuve de philo que j’ai pris ma décision… C’était simple… tellement simple… d’une telle évidence que : il suffisait de rendre copie blanche et je referais une année avec lui… Apaisée, sereine, heureuse, au bout d’une heure j’ai quitté la salle d’examen. Personne n’y a rien compris. Une élève comme moi !... J’ai invoqué le trou noir, la panique. On n’a pas insisté. J’ai traversé les vacances à attendre impatiemment qu’elles finissent…

 

 

Et le jour de la rentrée - je n’avais pas dormi de la nuit - c’est sa collègue que j’ai vu surgir en classe à sa place. Une éventualité que je n’avais même pas envisagée. Tout s’effondrait. J’étais anéantie. Tout ça pour rien ! Juste pour le croiser furtivement au détour d’un couloir, échanger avec lui un bonjour de hasard, le regarder de loin traverser le parking…

 

 

Chaque soir je pleurais sur les copies de l’année précédente en relisant ses annotations que je connaissais par cœur. Bien sûr j’ai eu mon bac. Et 19 en philo. Je me suis inscrite en fac. En philo évidement. Pour rester avec lui par l’esprit et par la pensée. Chaque fois qu’on abordait un texte je savais comment lui l’aurait présenté, expliqué, rendu extraordinairement lumineux. Je le voyais, je l’entendais, je l’écoutais… il vivait là, auprès de moi…

 

 

Un soir de novembre je cédai à une impulsion soudaine… Et si je l’appelais ? Je risquais quoi ?... Après tout des prétextes je pouvais en trouver dix mille : des difficultés avec Kant, Spinoza ou bien… - Florence… bien sûr… bien sûr que je me souviens… comment allez-vous ? Qu’est-ce que vous devenez ?... Philo ?... C’est pas vrai ! Pourquoi vous me l’avez pas dit ? Mais il fallait… il fallait… on en aurait parlé… je vous aurais… Passez me voir !... Ça me fera plaisir… on discutera… mardi, si vous voulez… j’ai pas cours le mardi…

 

 

J’étais sur un petit nuage et morte de trouille le mardi suivant quand j’ai sonné chez lui en début d’après-midi… -Alors cette philo ?... Il m’a écoutée avec infiniment d’attention… Il approuvait du menton de temps à autre, apportait une précision, rectifiait parfois d’une phrase, d’un mot… J’ai eu deux heures de pur bonheur… - Revenez !... Revenez quand vous voulez… Deux mardis. Trois mardis. Quatre mardis. Pas le cinquième… - Vous n’êtes pas venue je vous ai attendue…

 

 

Alors tous les mardis. À être avec lui. Près de lui. À lui parler. À l’écouter…Quand son regard se posait sur moi quelquefois je croyais y lire quelque chose un intérêt, une attirance, un désir… Tu es complètement folle : tu as la moitié de son âge… il est marié… il est heureux… Qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? Contente-toi de… c’est déjà beaucoup… c’est déjà tellement… Mais le soir c’est dans ses bras que je m’endormais, tout contre lui, et quand même… quand même… un jour peut-être plus tard…

 

 

- Dites-moi, Florence… - Oui ? On était assis face à face nos genoux presque à se toucher… - Il y a quelque chose que je n’ai pas bien compris… Qu’est-ce qui vous arrivé la première fois au bac ? Je lui est resservi mécaniquement la vieille antienne… - Ça, c’est la version officielle, mais la vérité ? Je l’ai regardé… Est-ce qu’il soupçonnait quelque chose ? Est-ce qu’il savait ? Est-ce qu’il me tendait la perche ? Alors je me suis jetée bravement à l’eau… il y avait trop longtemps… Il fallait que je me délivre quitte à… -Voilà…

 

 

- Tu as fais ça ?...C’est pas vrai que tu as fais ça !... Il s’est levé. Il est venu vers moi plein de tendresse. J’ai posé ma tête sur son épaule. Il m’a caressé la joue, les cheveux sans parler… J’étais au-delà de tout bonheur. Ses lèvres sont venues se poser sur les miennes. Et je me suis abandonnée contre lui. À lui. J’étais bien. Si bien… Il m’a caressé à travers ma jupe, à travers la culotte, sous la culotte. Il m’a regardée jusqu’au fond des yeux… - Tu veux ? Si je voulais !... -Vous serez le premier… Sa main s’est insinué dans le sillon entre les fesses jusqu’au petit orifice plissé froncé qu’il a doucement sollicité patiemment avec insistance… - Ta première fois… là je voudrais… s’il te plaît… je voudrais tellement… Tout ce qu’il voulait… Tout… - Je vous aime… je vous aime tant… Où il voulait. Et il l’a fait… Avec une attention, une délicatesse…

 

Par François - Publié dans : Premières fois
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Mardi 3 octobre 2 03 /10 /Oct 21:36

Une autre première fois, celle de Cyrille...

Bonne lecture à tous...

R A N D O N N E E

 

 

 

Pendant six mois Sébastien a vainement cherché à me convaincre de l’accompagner au club rando… - Tu traverses des paysages magnifiques en compagnie de tas de gens sympas… Tu te vides la tête… Tu prends un bon bol d’air… Le bien que ça te fait !... Estelle, sa petite amie, renchérissait… - Mais oui, viens avec nous au lieu de rester à te morfondre tout seul dans ton coin !...

 

 

C’est le jour où j’ai croisé leur copine Morgane dans l’escalier – je partais, elle arrivait – que je me suis brusquement décidé à aller arpenter avec eux les sentiers d’Ile de France… Un seul regard et j’étais tombé éperdument amoureux de Morgane. Je marchais à ses côtés, je la voyais, je la regardais, je l’écoutais, je lui parlais et cela suffisait à mon bonheur. Mais pas au sien. Estelle et Sébastien n’ont pas tardé à me le faire remarquer avec insistance… - Ben qu’es-ce que tu fous ?!... Fonce !... Elle attend que ça !...

 

 

Seulement ça… ça… c’était justement ce dont j’étais incapable… C’était ma blessure intime, secrète. J’avais vingt ans et j’étais vierge. A mon grand désespoir. Les autres y arrivaient. Ils le disaient. Je le voyais. Pas moi. J’adorais les filles. Je passais le plus clair de mon temps avec elles. J’en mourais d’envie, mais je ne pouvais pas. Impossible. Impossible parce que ma grande hantise c’était de ne pas arriver à les satisfaire. Tous les bouquins que j’avais avidement consultés sur le sujet étaient d’accord : rien de plus difficile. Il y fallait une technique, une maîtrise de soi, un savoir-faire hors du commun. Et encore ! Même lorsque on était très doué on ne touchait que très rarement au but. Elles le disaient elles-mêmes  - j’avais lu leurs témoignages  -  très peu d’hommes savaient s’y prendre, une infime minorité…alors le plus souvent elles faisaient semblant ou bien elles allaient se finir toutes seules dans la salle de bains. Et moi ben forcément j’allais faire partie des maladroits et des incapables…Obligé…

 

 

Et jamais je n’avais pu me résoudre à passer l’épreuve tant redoutée…Je connaissais de toute façon le verdict. Quand une fille me plaisait, quand j’étais amoureux, l’idée qu’elle allait le savoir, me mépriser, se moquer de moi et  -  bien entendu  -  me quitter m’était absolument insupportable. Alors je différais…je différais tant que je pouvais jusqu’au moment où elle s’éloignait, lassée et persuadée que je n’éprouvais rien pour elle. Avec Morgane c’était ce qui allait se passer. Une fois de plus. Forcement j’allais la perdre…Dans tous les cas j’allais la perdre… - Mais vas-y, on te dit !...Tu joues sur du velours…

 

 

Fin juin Estelle a proposé qu’on se retrouve tous les quatre dans l’Aveyron la deuxième quinzaine de Juillet… Ses parents possédaient là-bas une maison de campagne qu’ils nous laisseraient quelques jours… - Et alors là !...Vous allez voir ces grands espaces qu’on va avoir… Et ces paysages… Vous allez pas en revenir… J’ai essayé de me faire croire que ce serait là-bas Morgane. Je ne voulais pas la perdre. Là-bas je tenterais le tout pour le tout : advienne que pourrait…Mais plus l’échéance approchait…

 

 

Estelle m’attendait à la gare. Toute seule. Un petit sourire chiffonné accroché à la figure. Ça se présentait mal : la mère de Sébastien était à l’hôpital… Il viendrait pas… Pas tout de suite en tout cas… Quant à Morgane… elle a baissé les yeux… - Elle viendra pas non plus… - Ah bon, pourquoi ?… Elle a haussé les épaules…  - J’en sais rien…

 

 

J’ai proposé de rentrer… - Oh, tu vas pas avoir fait tout ce voyage pour rien, attends !... Et puis il devrait pas trop tarder Sébastien… le temps qu’on sache ce qu’elle avait sa mère… De toute façon on allait pas se laisser abattre comme ça… On était venus pour la rando… On allait faire de la rando… - T’as vu le temps qu’il fait en plus ?… Demain je te réveille aux aurores…

 

 

Et on a passé une journée de rêve au rythme de nos pas. A faire provision de paysages bleutés étouffés de soleil. A déranger les oiseaux à tire d’aile dans les blés. A nous absorber, côte à côte, dans la contemplation de fourmilières géantes. A boire aux sources dans le creux de nos mains. A nous laisser porter au gré des mots qui nous venaient. Sans soucis. Sans arrière-pensée. Sereins. Heureux.

 

 

Au retour on a prolongé indéfiniment la magie dehors sur la terrasse dans la fraîcheur du soir… - Elle te comprend pas, tu sais, Morgane… la vérité… la vérité c’est que si elle est pas descendue c’est à cause de toi… Il sait pas ce qu’il veut… ou bien il en a rien à foutre de moi… De toute façon il m’agace…

 

 

La nuit était presque totalement tombée. Je suis resté silencieux quelques instants dans la pénombre et puis tout est sorti. Tout. En vrac. Tout. En flot ininterrompu. Et en sanglots réprimés à la fin. Elle a posé sa main sur la mienne, l’a laissée… - Ce qu’il faudrait c’est que tu le fasses avec une bonne copine une fois, comme ça, sans te poser de questions... On s’est tus. La nuit nous a complètement enveloppés…

 

 

-Viens !... - Et Sébastien ?… - Je suis pas sa propriété, Sébastien…Et il est pas obligé de savoir…Viens !… Elle n’a pas joui la première fois, la deuxième fois non plus, mais au matin oui… Longuement. Profondément. Avec abandon… - Tu vois que c’était pas si compliqué que ça finalement !... On s’est embrassés… - Mais c’était juste une parenthèse… On recommencera pas… Jamais…

 

 

Quand on a attaqué le sentier dans la matinée déjà haute elle m’a regardé, elle m’a souri…- En tout cas… en tout cas un truc qu’est sûr c’est que tu m’oublieras jamais… Toujours tu seras obligé de penser à moi… Et c’était vrai… La preuve…

 

Par François - Publié dans : Premières fois
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Mardi 26 septembre 2 26 /09 /Sep 21:52

Une première fois, celle de Melinda...

 

P R E M I E R E     F O I S

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma première fois… Ma première fois je n’ai même pas su avec qui c’était…  C’était… c’était il y aura bientôt trente ans… J’avais 18 ans – presque 19 – et je passais mes premières vraies vacances chez Françoise, une camarade de classe, dans une superbe villa, près d’Antibes. Ses parents nous l’avaient abandonnée quelques jours pour filer en amoureux à Florence. - On vous fait confiance, hein, les filles ! Vous êtes suffisamment adultes et responsables…

 

 

 

Il faisait un temps magnifique et nous passions des journées de rêve… Plage… Sable… Mer… Baignade… A longueur de temps… Bien sûr on nous tournait autour… Deux filles seules. Jeunes. Jolies – du moins à l’époque – nous avions notre petit succès. Et bientôt nos habitués :Pascal et Hervé, deux beaux bruns au torse bronzé, à l’œil charmeur, à l’accent chantant, qui venaient nous faire la conversation tous les après-midi sur la plage des heures durant. Qui ont fini par nous inviter - On fait un barbecue ce soir… vous venez?… Mais si, venez !... ce sera sympa… Allez !… A sept heures on passe vous chercher…

 

 

 

Françoise était furieuse - Et toi, t’acceptes ça comme ça !... Mais on les connaît à peine ces types… - Tu parles ! Ça fait huit jours qu’on voit qu’eux…      - Non, mais tu te rends pas compte ! Et si jamais… - Si jamais quoi ? T’as peur de tout, toi, n’importe comment… - Et s’ils te tombent à cinq dessus tu vas faire quoi ? T’auras l’air maligne… Ah non, non, moi j’y vais pas !... Pas question…    - Eh ben reste là ! Regarde la télé…

 

 

 

Pour rien au monde je ne l’aurais avoué, mais plus l’heure approchait et plus mon imagination s’affolait… Et si elle avait raison ? Si c’était un traquenard ? Si un fois là-bas… Si… Et si… Et si… Pas question de reculer pourtant : j’étais beaucoup trop orgueilleuse et, à sept heures tapantes, je suis montée avec eux en voiture, un gigantesque cabriolet rouge tape à l’œil… - Elle vient pas ta copine ?…  - Non... Elle est malade…

 

 

 

C’était assez loin dans l’arrière-pays, sur les hauteurs : une immense maison toute en baies vitrées avec une vraie piscine et des massifs de fleurs partout. Trois garçons et une fille paressaient dans des transats. On a très vite sympathisé. On a mangé sur la pelouse. On a beaucoup ri. On a un peu bu… Quelle idiote !... Non, mais quelle idiote l’autre ! Elle savait pas ce qu’elle perdait…

 

 

 

On a chanté. On a plaisanté. On a encore bu… Au loin il s’est mis à tonner sourdement. L’atmosphère est devenue moite, poisseuse, ma robe collante. Les verres se remplissaient, se vidaient en grands éclats de rire. Je n’avais pas l’habitude, je commençais à me sentir un peu ivre. Ils ont mis de la musique. On a parlé. On a continué à boire. La tête me tournait, me tournait de plus en plus…

 

 

 

- Il est minuit!... Il est minuit!... Ils ont arraché leurs vêtements tous ensemble tous les cinq tous tout nus et ils se sont précipités dans la piscine. Dans la lumière crue des projecteurs extérieurs ils se poursuivaient, plongeaient, sautaient, s’éclaboussaient. Comme ils étaient bien dans leur peau, dans leurs corps d’hommes ! Comme tout avait l’air simple, naturel, harmonieux pour eux… - A poil, les filles !… - Oui, allez, avec nous, les filles !… Dans l’herbe, à côté, Ariane s’est levée… - Tu viens ? De toute façon on va y passer… Ils vont nous foutre à l’eau… Alors si tu veux garder quelque chose de sec… Et elle a retiré sa robe… Moi aussi. En rigolant tant que je pouvais. J’étais saoûle et complètement désinhibée. Jamais en temps ordinaire je n’aurais consenti à faire une chose pareille : j’étais beaucoup trop pudique, à la limite du ridicule, mais là tout était devenu brusquement facile, différent, fluide et j’ai tranquillement rejoint les garçons dans l’eau. J’ai nagé avec eux, j’ai couru avec eux, j’ai lutté avec eux. Mouillés, mon soutien-gorge et ma culotte me collaient à la peau et révélaient par transparence tout ce qu’ils étaient supposé cacher. Je m’en fichais. Royalement. Je me sentais bien. Tellement bien… Jamais jusque là…

 

 

 

Brusquement il y a eu un violent coup de tonnerre tout près et la lumière s’est éteinte. Va-et-vient, rires, bousculades. Tout – les maisons autour, la ville au loin – était plongé dans l’obscurité la plus complète. Quelqu’un a allumé un briquet, puis une lampe de camping. On m’a tendu une serviette. A tâtons j’ai fini par retrouver ma robe dans l’herbe, j’ai abandonné mes sous-vêtements trempés, je me suis séchée, rhabillée…

 

 

 

Quand je suis revenue ils s’étaient tous réfugiés à l’intérieur, éparpillés sur les sièges, les fauteuils, les coussins. L’ambiance était tombée d’un coup…            - Quelqu’un peut me ramener ? Pas de réponse. - Hein ? Quelqu’un peut me ramener ? - Pas moi…J’ai trop sommeil… - Moi non plus… Ariane m’a appelée, fait une petite place sur le canapé auprès d’elle… - Demain il fera jour…Ils ont trop bu n’importe comment…

 

 

 

Ce qui m’a réveillée ce sont deux lèvres qui couraient sur le dessus de mon pied, qui le piquetaient de petits baisers. On était dans le noir. Ariane avait disparu. J’étais allongée de tout mon long sur le canapé, cernée par les ronflements. Et ces lèvres qui me picoraient, patientes, insistantes...Qui entreprenaient une lente, très lente ascension. La cheville. Le mollet. Avec des remords. Des retours en arrière. A qui elles pouvaient bien être ces lèvres ? Si douces. Si savantes. Qui ne laissaient pas un centimètre carré de peau inexploré. Si agréables en tout cas que j’aurais été bien en peine de les arrêter. De plus en plus agréables… Le genou… Longtemps. La cuisse sous la robe. Elles se sont rapprochées du pli de l’aine, sont remontées sur le ventre, l’ont escaladé avec une infinie lenteur jusqu’aux seins dont elles ont fait dresser les pointes l’une après l’autre… Elles ont rebroussé chemin, elles ont pris tout leur temps pour me parcourir, dans l’autre sens, et puis elles sont venues m’ouvrir en bas, m’apprendre, me fouiller… C’est sous elles que j’ai joui une première fois avec émerveillement et puis, plus tard, avec plénitude et reconnaissance quand son sexe d’homme a palpité en moi…Un long baiser et il s’est retiré, fondu dans l’obscurité…

 

 

 

C’était qui ?… Lequel des cinq ?… Un peu tous les cinq finalement…

 

Par François - Publié dans : Premières fois
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