Mercredi 13 septembre 3 13 /09 /Sep 15:33

De plus en plus de visites... Du fond du coeur un grand merci à tous...

Pour ce récit aussi tout comme pour "l'histoire d'une blogueuse" toute ressemblance  avec des personnes etc... etc... 

Bonne soirée à tous...

S E R V I C E     M I N I M U M

 

 

 

 

Fiona m’avait assuré, dès le début, qu’elle n’y attachait aucune importance… - On fera avec… C’est pas l’essentiel, ça, le sexe… On peut très bien s’en passer… Du moment qu’on s’aime… Ca me convenait tout à fait : j’étais doté d’une minuscule petite queue qui s’était toujours avérée incapable de procurer le moindre plaisir aux deux seules partenaires que j’avais eues avant elle… Elles s’étaient montrées tout aussi franches l’une que l’autre… - C’est vrai que c’est pas la taille ni l’épaisseur qui compte, avait conclu Sophie en me quittant, au bout de trois semaines, mais faut quand même un minimum !… Quant à Séverine elle s’étonnait chaque fois… - On sent rien… Absolument rien… On dirait que t’es pas dedans… Ca avait duré deux mois…

 

 

 

Fiona n’y attachait pas d’importance… Elle le disait… Elle le répétait… Elle paraissait le croire… Sous mes doigts, sous ma langue, sous ma bouche elle approchait parfois de l’extase que je rêvais de lui donner… Quand je venais en elle jamais… Elle me laissait m’agiter, les bras serrés autour de moi, attendait que j’aie fini pour demander invariablement… - C’était bon pour toi ?… Je m’inquiétais : elle était vraiment sûre que ça avait si peu d’importance pour elle?… Elle me faisait taire d’un baiser… - Te pose pas de questions qui n’en valent pas la peine…

 

 

 

Par ailleurs on s’entendait bien… On avait les mêmes goûts, les mêmes intérêts, les mêmes fréquentations… On coulait des jours paisibles, heureux, sans dissensions majeures, sans heurts… On s’en émerveillait… On n’avait, ni l’un ni l’autre, jamais connu ça… Et on a décidé de se marier, par un beau matin d’Avril, pour le meilleur et pour le pire…

 

 

 

Le pire a pris - très vite - le visage de Marie-Claude dont elle a fait la connaissance, peu après, au cours d’un stage de yoga… Elle s’est aussitôt enthousiasmée pour elle… Il n’y en avait plus que pour Marie-Claude… Qui était une femme d’exception… Qui savait tout sur tout… Qui avait atteint un haut niveau de développement spirituel… Qui pouvait, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs, rivaliser sans complexes avec les plus grands… Marie-Claude dont j’aurais eu, moi aussi, beaucoup à apprendre… Marie-Claude qui me sortait chaque jour un peu plus par les yeux…

 

 

 

- Tu sais pour ton problème… - Quel problème ?… - Marie-Claude dit qu’il y a des tas de solutions… - Ah, parce que tu es aussi allé parler de ça à Marie-Claude ?… - Bien sûr !… On se dit tout toutes les deux… On est comme deux sœurs… Elle dit qu’il y a des tas de solutions, mais que le mieux c’est encore de commencer par la médecine traditionnelle… Elle connaît une infirmière qui travaille dans le service d’un professeur spécialisé là-dedans… Ils obtiennent des résultats spectaculaires… Même si c’est pas à tous les coups… Alors on va aller la voir cette infirmière… Demain… Marie-Claude a tout arrangé… Elle nous dira ce qu’elle en pense… - C’est ça… Et puis quoi encore ?…  - Bon… Eh bien je continuerai à me masturber en cachette dans la salle de bains comme quand j’avais douze ans…

 

 

 

L’infirmière était une gamine d’à peine vingt-cinq ans qui a pris tout son temps pour scruter, palper, mesurer… Qui a recommencé… Qui a soupiré… Qui a fini par hocher la tête… - A ce point-là, à mon avis, il y a rien à faire… Il peut aller voir Mercoeur… Il l’examinera… C’est à lui de décider… Mais enfin, pour être franche, je crois que ça n’en vaut même pas la peine…

 

 

 

Elle a patiemment attendu que je sois arrivé au bout et elle s’est redressée sur un coude… - Ca peut pas durer comme ça !… Faut vraiment faire quelque chose… Marie-Claude m’a parlé d’une magnétiseuse… Une femme exceptionnelle… - Ca va pas recommencer, écoute !… - Parce que ça te va comme ça à toi ?… T’es satisfait ?… Eh ben pas moi !… - Tu as toujours dit que ça n’avait pas d’importance pour toi, que l’essentiel c’était…   - J’ai changé d’avis… Marie-Claude m’a ouvert les yeux… Moi aussi, j’ai le droit de m’épanouir, figure-toi !… Comme toutes les femmes… A quarante ans il serait temps…  - Ce qui veut dire, en somme, si je te comprends bien, qu’il faut que j’aille montrer ma queue à tous les charlatans de France et de Navarre… - On peut pas discuter avec toi… C’est pas la peine… Et elle m’a tourné le dos… Il s’est passé une dizaine de minutes et puis les draps ont été agités comme de vagues… Il y a eu des battements de jambes… Des soubresauts… Des convulsions… Et elle a bruyamment donné libre cours à son plaisir…

 

 

 

Dès le lendemain elle est revenue à la charge… - Je te comprends pas… Non, je te comprends pas… Parce que voilà un truc dont tu souffres depuis des années et des années, tu diras pas le contraire… On te propose des solutions… Efficaces… Qui ont fait leurs preuves… Et tu fais la fine bouche… Et tu veux pas en entendre parler… A croire que tu préfères te complaire là-dedans… Que ça te satisfait finalement quelque part… Mais à moi, tu y penses quelquefois à moi?… Non… C’est le dernier de tes soucis… Alors tu t’étonneras pas si, à la longue, je finis par aller voir ailleurs…

 

 

 

La magnétiseuse a fait tourner son pendule au-dessus de mon bas-ventre pendant un bon quart d’heure… Et puis elle y a réuni les mains, l’air grave, inspirée, concentrée… - Bon… Le cas n’est pas désespéré… On devrait pouvoir réussir à gagner un peu, surtout en épaisseur… Je vais vous prescrire un onguent que je fais venir spécialement du Kenya… Les guerriers masaï l’utilisent depuis des générations… C’est une référence… Mais ne vous attendez pas à ce que vos attributs en deviennent pour autant comparables aux leurs… Ca ne pourra évidemment jamais être le cas… Elle a tendu deux gros pots de céramique dont Fiona s’est emparée… - Le blanc le matin… Le bleu le soir… Vous vous en enduisez largement sur toute la surface et vous laissez pénétrer… On se revoit dans six mois…

 

 

 

Elle a voulu s’en occuper elle-même… - Laisse-moi faire !… Parce que je te connais… Tu vas oublier les trois quarts du temps… Si encore tu le fais pas exprès… Matin et soir, c’était donc tout un cérémonial qu’elle accomplissait avec infiniment de sérieux… Qui durait, chaque fois, une bonne demi-heure…Et qui ne donnait aucun résultat… Elle avait beau mesurer, chaque samedi, avec soin, les choses restaient désespérément en l’état… - Non… Non… Ca n’a pas bougé… Il faut qu’on soit patients… Elle a dit six mois…

 

 

 

- Ils sont où ?… - Quoi donc ?… - Les pots du Kenya… - Je les ai balancés… J’en ai marre de toutes ces idioties… - Ah ben bravo !… Bravo !… Alors moi je me mets en quatre, je me décarcasse pour toi et tout ce que tu trouves à faire c’est me mettre des bâtons dans les roues à la première occasion… Et à moi tu y penses à moi de temps en temps ?… Evidemment non… Il n’y en a que pour ta petite personne… Bon, mais t’étais prévenu, tu diras pas le contraire… Tu l’auras bien cherché…

 

 

 

- Tu sors ?… - Je sors, oui… - Tu vas où ?… - Si on te le demande tu diras que tu n’en sais rien… Elle n’est rentrée qu’au petit matin, a dormi jusqu’à midi… A cinq heures Marie-Claude a appelé… - Oui… Oui… Moi aussi… Il y a longtemps que je m’étais pas éclatée comme ça… Pas de problème… Même heure même endroit… Oui… Oui… A tout à l’heure… Et puis un type un peu plus tard… - Norbert !… C’est toi !… Ca me fait plaisir, tu peux pas savoir !… Et moi donc !… J’espère bien… Il manquerait plus que ça !… Oui… Oui… Je te dirai… J’arrive… Je t’embrasse…

 

 

 

Elle sortait tous les soirs… Presque tous les jours… Il y a eu une voiture verte qui est venue l’attendre en bas pendant près d’une semaine… Qui a disparu… Une autre - grise - l’a remplacée… Qui a fini par disparaître aussi… D’autres… Plus ou moins longtemps… Quand elle ne sortait pas elle se donnait son plaisir avec ses doigts… Dans le lit, à mes côtés… Ou bien, dans la journée, là où elle se trouvait… Avec la plus totale impudeur…

 

 

 

- Ca te convient comme situation ?… Elle finissait de se préparer dans la salle de bains… Le grand jeu… Robe moulante rouge et maquillage de conquête… - Pas vraiment, non… - Ca… Tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même… Il y avait des solutions… Il y en a encore… A toi de voir… C’est pour toi… Parce que moi maintenant j’ai ce qu’il me faut… Quand je veux… Comme je veux… Seulement si tu fais rien de ce côté-là, si on fait rien, s’il peut jamais rien y avoir entre nous, alors je vais finir par me demander sérieusement ce qu’on fait encore ensemble…

 

 

 

- Il faut lui ouvrir les chakras… Ca vient de là, c’est évident… Là-dessus Marie-Claude et la sophrologue-sexologue-coacheuse sont tombées parfaitement d’accord après une demi-heure d’incompréhensible charabia… Mais encore fallait-il d’abord se faire une idée aussi précise que possible de mes vies antérieures… - Ca a dû être quelque chose !… - Oui… On peut supposer que son organe était déjà d’un format inhabituel, mais… dans l’autre sens… Ou bien qu’il en a fait un usage tout à fait immodéré… L’un n’excluant d’ailleurs pas forcément l’autre… Une hypothèse également plausible, c’est que c’était un chef de guerre qui avait pour habitude d’émasculer ses prisonniers en prenant un malin plaisir à les faire atrocement souffrir… Il y a toutes sortes d’autres possibilités auxquelles on ne pense pas forcément… Seules les régressions nous permettront d’y voir clair… Elles m’ont fait allonger, calé la tête avec des coussins… - Fermez les yeux !… Détendez-vous !… Ne pensez à rien… Vous entrez dans un long tunnel… Tout au bout, là-bas, il y a une lumière, une extraordinaire clarté… Vous la voyez ?… Vous êtes irrésistiblement attiré par elle… Vous accélérez le pas… Vous approchez… C’est tout près… C’est là… Vous y êtes… Le temps que vos yeux s’habituent… Là… Qu’est-ce que vous voyez ?… Hein ?… Qu’est-ce que vous voyez ?… - Je vois deux connes qui se prennent terriblement au sérieux…

 

 

 

- Non, mais tu te rends compte de ce que tu as fait ?… Pour quoi je suis passée, moi ?!… Ah, t’avais bien préparé ton coup , hein ?!… Un moment que ça te démangeait… Que tu en rêvais… Que tu ne pensais plus qu’à ça : t’offrir ton petit scandale… J’aurais dû m’y attendre… Il fallait bien qu’un jour ou l’autre  tu essaies de compenser tes insuffisances physiques en t’en prenant à nous… Nous qui faisons tout ce que nous pouvons pour t’aider… Mais, mon pauvre, regarde-toi !… Tu ne leur arrives pas à la cheville !… Et t’es même pas fichu de t’en apercevoir… Non, mais ce petit air supérieur que tu as pris pour leur balancer ça !… Jamais je te le pardonnerai… Jamais… Tu me le paieras… Je te jure que tu me le paieras… Cher… Très cher…

 

 

 

- Je te présente Baptiste… Il me saute… Depuis trois mois… Et il fait ça bien… Très bien même… Faut dire qu’il est équipé pour, lui !… Attends… Je vais te montrer!… Elle l’a déboutonné, déshabillé… Il s’est laissé faire, un vague sourire fiché au coin des lèvres… - Qu’est-ce t’en penses ?…Ca au moins c’en est une, non, tu trouves pas ?… Elle l’a prise dans sa main… Elle l’a fait s’élancer… - Regarde-moi ça !… Non, mais regarde-moi ça !… Comment ça donne envie… Tu peux pas savoir comment ça donne envie !… Et avec ça au moins… Tu veux voir ?… Mais si, tu vas voir !… T’auras qu’à te branler en même temps… De toute façon maintenant t’auras plus droit qu’à ça…

 

 

Par François - Publié dans : Servitudes
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Dimanche 10 septembre 7 10 /09 /Sep 19:59

Bon, allez, on change de registre aujourd'hui... Une petite séquence nostalgie... Du vécu... Un souvenir qui remonte à... Non, c'est pas vrai!... Tant que ça!... Hou la la!...

Bonne semaine à tous...

L E     P A R A P L U I E

 

 

 

A la sortie du métro il pleuvait à torrents. Une pluie d’orage battante et drue… J’ai eu un mouvement de recul pour me mettre à l’abri, me suis arrêté…

 

 

Dissimulée sous un large parapluie rouge et blanc la fille a vu mon hésitation… - Vous voulez que je vous abrite ?… Vous allez loin ?… - Au carrefour là-bas… - Eh bien venez !… C’était une petite métisse aux traits fins, au regard intensément clair… On a marché côte à côte silencieux pendant quelques instants et puis elle a éclaté de rire… - Ca se fait pas ce genre de choses d’habitude… Je sais pas ce qui m’a pris… - Oh, ce qui se fait ou ce qui se fait pas !…

 

 

J’étais beaucoup plus grand qu’elle et elle devait hausser le parapluie à bout de bras… - Vous permettez ?… Je m’en suis emparé… Nos mains se sont frôlées, éloignées… La pluie avait presque cessé…

 

 

Encore quelques pas et nous discutions à bâtons rompus comme de vieux amis… Elle avait un petit copain, oui, oui, mais bof !… C’était pas vraiment ça… Si seulement elle savait pourquoi elle était avec… l’habitude… ou la flemme… ou la peur de rester toute seule… Peut-être – sûrement – que le jour où elle rencontrerait quelqu’un d’autre… mais elle pouvait pas dire qu’elle en avait vraiment envie… Elle était compliquée, hein ?!… Des fois elle se comprenait pas elle-même…

 

 

J’étais presque arrivé… Je l’ai regardée… Son profil… Elle a tourné la tête vers moi, m’a souri, détendue, confiante… On s’est fait face au bord du trottoir… Un moment de silence… - Et maintenant ?… Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?… Je vous invite à boire un verre ?… C’est ce que je devrais faire normalement, non, vous croyez pas ? Qu’on fasse plus ample connaissance… Qu’on échange nos téléphones… Qu’on tombe amoureux l’un de l’autre… De toute façon c’est déjà fait… Et pas qu’un peu… Tu es belle… Tu es désirable… Tu es douce… Ca doit être extraordinairement merveilleux de vivre avec toi… Le bonheur lumineux, permanent, absolu… D’ailleurs si le destin a fait se croiser nos chemins ce n’est pas pour rien… Il a ses raisons, le destin… Et elles sont évidentes ses raisons, non, tu crois pas ?

 

 

Elle n’a pas répondu… Elle se contentait de me regarder, de m’écouter avec la plus extrême attention… - Qu’est-ce qui va se passer ?… On va s’emballer… Se dépêcher de se mettre ensemble sans même se connaître… Ca va durer quelques semaines… Ou quelques mois… le temps de s’apercevoir qu’on s’est trompés… qu’on s’est fait des illusions… On va s’entredéchirer… C’est toujours comme ça que ça se passe… Se quitter… Se reprendre… Se requitter… Se faire souffrir jusqu’au bout à la mesure de notre désillusion… Non ?

 

 

Elle n’a pas cillé… Elle n’a pas baissé les yeux… - Mais il y a une autre solution, c’est qu’on se quitte, là, maintenant, tout doucement, sur la pointe des pieds… Avec juste, au fond du cœur, le souvenir de ces quelques pas sous le parapluie… Pour toujours… Le souvenir de ce qui aurait pu être et qui aura quand même été dans un sens… Et peut-être que dans vingt ans, dans trente ans, ce sera notre seul vrai souvenir d’amour… Tu sauras que quelque part quelqu’un continue à penser à toi… Je saurai que quelque part…

 

 

On est restés silencieux, les yeux dans les yeux… Et puis, hissée sur la pointe des pieds, elle a repris son parapluie, elle a posé ses lèvres sur les miennes… - Merci… Merci beaucoup… Et elle s’est éloignée, sans se retourner, le long du boulevard…

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 8 septembre 5 08 /09 /Sep 07:07

L'histoire d'une blogueuse sur un blog?... Quoi de plus naturel?... Mais, selon la formule consacrée, toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite et le résultat du seul hasard...

Bonne journée à tous...

H I S T O I R E     D’U N E     B L O G U E U S E

 

 

 

Elle tenait absolument à créer SON blog… - Mais attends, tout le monde le fait aujourd’hui !… Même des filles bien plus moches que moi… Tiens, écoute !… J’ai préparé un truc… « Je me présente: Séverine, 26 ans, étudiante en Sciences de l’Education… Mes passions ?… La musique… Les chevaux… L’amitié… Et les hommes… Les hommes beaux, intelligents, forts, doux, sensibles, musclés, attentionnés… Les hommes, quoi !… Pourquoi  je saute le pas aujourd’hui ?… Parce que je suis complexée depuis toujours par mon physique… Ca me prend la tête… Ca me rend malade… Ca me bouffe la vie… Et j’en ai marre… Alors j’ai décidé de me montrer… De m’exposer… Telle que je suis… Que ça plaise ou non… Que je plaise ou pas… J’m’en fous… C’est un défi ?… Oui… Un défi envers moi-même… »… T’en penses quoi ?… - Tu vas mettre des photos ?… Elle a haussé les épaules… - Evidemment !… Ca existe pas un blog sans photos…

 

 

Elle en avait déjà choisi une où on la découvrait, rieuse, enjôleuse, ses mèches brunes en danse folle autour de son visage de madonne, vêtue d’un jean moulant et d’un tee shirt qui épousaient au plus près ses formes généreuses…

 

 

Il y a eu aussitôt des commentaires… Nombreux… Une trentaine… Des hommes… Uniquement des hommes… Qui poussaient les hauts cris… Comment ça complexée par son physique ?… Alors là c’était la meilleure !… Mais elle était belle comme un cœur, oui !… Du moins pour ce qu’on en voyait… Parce que fallait bien reconnaître qu’elle montrait pas grand chose… Pas assez en tout cas pour qu’ils puissent se faire une idée suffisamment précise… Oui… Non… Fallait voir…

 

 

Ils voulaient voir ?… Bon… Elle allait montrer… - Ah oui ?!… Quand ?… Quand ?… Elle les trouvait bien impatients… Bientôt… - Oui, mais quand ?… Hein, quand ?… - Tu vas vraiment le faire ?… - Ben bien sûr !… Qu’est-ce que ça peut foutre, tu parles !… Elle les a tenus en haleine une longue semaine durant et puis elle leur a offert ses seins exposés-dérobés-retenus dans leur écrin de dentelle blanche…

 

 

Absolument ravissant… Sublime… Ah oui !… Une pure merveille… Mais elle n’allait pas en rester là au moins ?… Les laisser sur leur faim ?… S’il te plaît… Oh oui, s’il te plaît !… Elle savait pas… Elle verrait… Ca dépendait… De quoi ?… D’eux… Il fallait qu’elle sente qu’ils en avaient vraiment envie… Très envie… Tellement envie…

 

 

S’ils en avaient envie ?!… Et comment !… Ils ont enjôlé, supplié, imploré, exigé et finalement convaincu, obtenu : elle est lentement, très lentement, sortie de son jean, photo après photo, jour après jour, s’est dressée face à eux, en petite culotte blanche de rêve, souriante, rayonnante, triomphante… Et comme ça ça leur plaisait ?…

 

 

Il y avait pas de mots… Trop adorable… Trop excitant… Trop bandant… Trop tout… Dans quel état tu nous mets !… T’as pas le droit de t’arrêter maintenant… Ce serait trop cruel… Tu vas continuer, hein ?… Tu vas tout montrer ?… Jusqu’au bout ?… Tu promets ?…

 

 

Elle n’a pas répondu… Mais elle leur a distillé, au compte-goutte, une dizaine de photos d’elle… En maillot de bains… En sous-vêtements noirs, puis rouges qui laissaient soupçonner, de tout près, sans vraiment le laisser entrevoir, ce qu’ils dissimulaient… En nuisette vaporeuse ras des fesses… Nue, de dos, la taille ceinte d’une serviette-éponge prête à lui échapper…

 

 

- 572 commentaires en un mois et demi... T’as vu comment je les tiens ?… C’est de la folie… - Qu’est-ce que tu vas faire ?… - Ben, continuer, tiens !… Seulement s’ils voulaient en voir plus il fallait qu’ils montrent eux aussi… Qu’ils lui donnent des preuves… Des preuves qu’elle leur faisait vraiment de l’effet… Des preuves évidentes que ce n’était pas que des mots tous leurs jolis commentaires…

 

 

Elle en a eu… Sa boîte mail a regorgé de queues de toutes tailles, de toutes formes, de tous âges, qui se tendaient de désir vers elle, qui explosaient à qui mieux mieux sur ses photos, qui s’y répandaient… - Ils sont choux, non, tu trouves pas ?… Et elle les a récompensés d’un minuscule petit string blanc…

 

 

Toute nue maintenant !… Allez, toute nue, quoi !… Ca avait assez duré… Ils avaient assez attendu… Toute nue ?!… Là, sur Internet ?… Oui, ben alors là sûrement pas !… Qu’est-ce qu’ils allaient penser ses parents, sa famille, ses amis ?… Elle en avait déjà beaucoup trop fait… Non… Non… Il n’en était pas question…

 

 

Hein ?… Mais c’était dégueulasse !… Des semaines qu’ils attendaient ça, qu’elle leur faisait miroiter, et au dernier moment… Elle était rien qu’une sale petite allumeuse, oui !… Une mal baisée même en plus si ça tombe… D’ailleurs, tout compte fait, elle était pas si bien foutue que ça… Et puis de toute façon ils s’en battaient l’œil de sa chatte… Il y en avait plein d’autres… Ailleurs… Qui tenaient la route, elles, au moins… Il suffisait de cliquer…

 

 

Bon, on se calmait, là… On se calmait… Elle avait beaucoup mieux à leur proposer… Ah oui ?!… Quoi ?… De se montrer toute nue en vrai… En vrai ?… C’était une blague ?… Non, c’était pas une blague, non… Sur Internet elle voulait pas, mais ailleurs, autrement, oui, pourquoi pas ?… S’il y avait des candidats…

 

 

Ca manquait pas… Moi !… Moi !… Moi !… Ils se bousculaient… Ils revenaient à la charge… Dix fois… Vingt fois… Ils voulaient savoir où, quand, comment… Hou la la!… Mais ils étaient beaucoup trop nombreux… On pouvait quand même pas louer le Palais des Congrès !… Non… Elle allait devoir faire un choix… Bien obligée… Les plus motivés… Les plus convaincants… Qu’ils lui écrivent… Elle verrait… Elle déciderait…

 

 

Elle a passé une douzaine de soirées à lire, à répertorier, à classer et elle en a finalement retenu dix-huit… - Qu’est-ce t’en penses ?… Il y aura pas de lézard avec ceux-là… Du moins je crois pas… Et elle a réservé une salle à quelques kilomètres de là pour le samedi suivant…

 

 

Ils sont arrivés un par un… Il y en avait des honteux au regard fuyant… Des conquérants : - Elle est où ?… Elle va pas nous avoir posé un lapin au moins ?… Des impatients qui ne quittaient pas la porte des yeux… Des faussement blasés… - Oui, oh, j’en ai déjà tellement vu… Un cul de plus ou un cul de moins… Ils ont fait connaissance… Ils ont parlé d’elle… Ils se sont animés…

 

 

Elle est entrée… Les conversations se sont figées… Elle a traversé le silence jusqu’à eux, sans un sourire, impériale, et elle a laissé tomber sa robe… Leurs regards se sont affolés, ont couru, avides, du soutien-gorge à la culotte, de la culotte au soutien-gorge, en un éperdu va-et-vient… - Ben alors ?!… C’est tout l’effet que je vous fais ?…

 

 

Il y en a un qui a commencé, à travers son pantalon… Un autre… Un troisième… D’autres encore… Tous… Des braguettes se sont ouvertes… Des queues sont sorties des caleçons… Des mains les ont empoignées, cernées, agitées… Elle a retiré son soutien-gorge…

 

 

- Vous d’abord !… A poil !… Tous !… Complètement… Sinon… je garde ma culotte… Ils se sont fébrilement dépouillés de leurs vêtements qui ont voltigé de droite et de gauche, se sont éparpillés au hasard… Elle les a longuement maintenus sous son regard, les uns après les autres, et puis, avec d’infinies lenteurs, elle a fait glisser sa culotte, l’a retirée… Nue… Nue pour eux…

 

 

Elle m’a fait signe… - Viens !… Viens !… Je veux qu’on le fasse… Tous les deux… Devant eux…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Jeudi 7 septembre 4 07 /09 /Sep 05:44

Bonjour à tous...

"La sieste d'Isabelle" est un récit de Chris, une jeune femme qui vient de créer son propre blog sur Internet... J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à la lecture de ce texte et, ce matin, j'ai tout simplement envie de vous le faire partager...

Bonne journée à tous...

L A     S I E S T E     D’I S A B E L L E

 

 

 

 

 

Par un bel après-midi de printemps, Isabelle a décidé de profiter des premiers rayons de l’astre rayonnant.

 

 

 

Elle installe une couverture sur sa pelouse à l’abri des regards indiscrets des voisins. Elle se sait seule et tranquille, elle retire sa petite robe et s’allonge nue, les yeux regardant le ciel.

 

 

 

Il fait beau, il fait bon, un léger souffle de vent parcourt sa peau qui s’offre pour la première fois de l’année à ce plaisir.

 

 

 

Elle observe le manège de ces grands oiseaux qui planent au dessus d’elle. Les conditions sont idéales et les amateurs de vol libre se régalent.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle envie leur liberté.

 

 

 

 

 

 

 

Ses yeux se brouillent à fixer le ciel, elle se retourne et se met sur le ventre offrant ses fesses à la caresse du vent et aux rayons du soleil. Elle ouvre un livre et aussitôt son esprit s’évade.

 

 

 

Elle se retrouve dans un château en Ecosse à l’époque de son homonyme Isabelle de France dite la Louve.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle se délecte de ces aventures et de ces intrigues.

 

 

 

 

 

 

 

Une ombre cache le soleil, Isabelle pense qu’il n’avait pas annoncé cela à la météo, il ne devait pas y avoir de nuage. Elle ne se formalise pas davantage et poursuit sa lecture tant son envie est grande de savoir ce qu’il arriverait à cette jeune châtelaine que l’on a mariée pour de sombres raisons d’intérêt entre la cour d’Ecosse et la cour de France.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle est dans la peau de la jeune mariée.

 

 

 

 

 

 

 

L’ombre reste immobile. Un nuage ne reste pas en place, Isabelle s’interroge. Elle lève les yeux de son livre et voit un homme, bel homme en vérité, qui la regarde un sourire aux lèvres.

 

 

 

Il n’avait pas voulu déranger la jeune femme. Le tableau qu’elle lui offrait le ravissait.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle est surprise.

 

 

 

 

 

 

 

« Vous ! » s’exclame-t-elle « pourquoi ne m’avez-vous pas averti de votre visite, je me serais préparée à vous recevoir. »

 

 

 

Il préfère l’effet de surprise et la trouver ainsi le comble visiblement.

 

 

 

En bonne maîtresse de maison, elle lui propose de prendre place au salon de jardin.

 

 

 

Elle se lève et remet sa robe pour aller chercher quelques rafraîchissements. Devant son air étonné, elle ne lui laisse pas le temps de parler.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle s’en va.

 

 

 

 

 

 

 

Elle revient avec un plateau de jus de fruit et s’installe en compagnie de son visiteur imprévu.

 

 

 

Elle est toujours ravie de recevoir un ami. De plus, quand cet homme lui rend visite, leur conversation est toujours animée. Il la connaît bien maintenant, il sait qu’elle démarre au quart de tour et la provoque systématiquement. Il lui demande pourquoi elle a remis sa robe.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle se rebelle.

 

 

 

 

 

 

 

Elle est en colère envers les gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Elle lui a dit ce qu’elle a lu quelques jours auparavant :

 

 

 

 

 

 

 

Un homme a été condamné à 5000 francs d’amende pour « exhibition sexuelle imposée », tout simplement parce qu’il a pris un bain de soleil dans son propre jardin, aux motifs que « le seul fait de se montrer en état de nudité complète constitue un acte d’exhibitionnisme sexuel, indépendamment de toute intention lubrique ou provocatrice, qu’en effet, les règles sociales et morales interdisent de montrer certaines parties du corps telles que les parties génitales… »

 

 

 

 

 

 

 

Bien sûr le débat ne fait que commencer, il sait qu’elle voudra avoir raison et il se fait l’avocat du diable.

 

 

 

Fidèle à elle-même, elle explique, démontre, prouve par tous les moyens qu’elle a raison. Elle affirme que ce qui est arrivé à cet homme est inadmissible.

 

 

 

Si l’on n’est pas libre chez soi, où le sera-t-on ? Emportée par sa fougue, elle étend le bras pour accentuer son propos et renverse le jus d’orange sur le pantalon du monsieur.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle est confuse.

 

 

 

 

 

 

 

Elle s’excuse et lui demande de donner son pantalon qu’elle rincera immédiatement. Il sera sec avant son départ avec le soleil ambiant.

 

 

 

Il s’exécute mais quand elle revient il lui dit que son inattention mérite une punition.

 

 

 

Elle doit apprendre à ne pas s’emporter comme elle le fait, à se discipliner même si elle a raison. Elle doit apprendre à maîtriser ses pulsions et convaincre posément.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle le regarde.

 

 

 

 

 

 

 

Elle ne sait que dire, elle ne l’a jamais vu comme ça. Le sourire qu’il affichait à son arrivée a fait place à un regard sévère. Elle n’ose plus bouger. Elle est là devant lui, rouge de confusion. Que va-t-il faire ? Quelle idée a-t-il aujourd’hui ? Ce n’est pas la première fois qu’elle est maladroite, mais jamais il n’a réagi ainsi.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle s’interroge.

 

 

 

 

 

 

 

Il lui demande de s’approcher, ses yeux sont impérieux. Isabelle n’ose pas répondre. Elle est comme hypnotisée par ce regard. Elle, qui ne se laisse jamais faire, est incapable de réagir, comme aspirée par sa volonté.

 

 

 

Elle fait un pas vers lui, il la prend par le bras et la bascule sur ses genoux. Elle retrouve la parole et dit :

 

 

 

«  Non, vous n’allez pas faire ça ? Vous n’allezpas me donner la fessée à mon âge ? »

 

 

 

Elle remue, tente de se dégager, mais il la maintient fermement son bras passé autour de sa taille.

 

 

 

«  Je vais me gêner » répond le Monsieur, « il me semble que vous avez dépassé les limites. Vous êtes aussi écervelée quu’une gamine et comme une gamine vous allez recevoir une fessée bien méritée. Vous la méritez, non ?

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle acquiesce dans un murmure.

 

 

 

 

 

 

 

Les claques commencent à tomber sur ses fesses que ne protège que le tissu léger de sa petite robe. Elles tombent alternativement à gauche, à droite, à droite, à gauche. Isabelle sent ses fesses chauffer, mais ne dit rien, elle est attentive à ce qui lui arrive, elle analyse ces sensations. Le monsieur lui demande de se lever et de le regarder.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle se dresse devant lui.

 

 

 

 

 

 

 

Il lui demande alors de retirer sa robe, elle hésite. Il voit son hésitation et lui dit que si elle ne le fait pas elle-même, il s’en chargera mais que la fessée serait plus sévère.

 

 

 

Elle retire sa robe et se retrouve nue devant lui. Etrangement, elle se sent vulnérable.

 

 

 

Il l’a vue nue tout à l’heure pourtant, mais c’était différent. Elle était nue parce que tel était son plaisir et la voilà nue par sa volonté, à lui.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle est troublée.

 

 

 

 

 

 

 

Il lui demande de se remettre sur ses genoux. Elle ne résiste plus, elle sait que ce qu’elle est en train de vivre est une expérience spéciale, elle veut savoir.

 

 

 

Ses fesses offertes à la main de son ami, elle se sent possédée.

 

 

 

Les claques reprennent inlassablement. Ses fesses commencent à cuire sérieusement, elle gesticule, elle gémit.

 

 

 

Ses cuisses s’écartent sous l’impact des claques précises, une chaleur envahit son bas-ventre…

 

 

 

 

 

 

 

Un bruit dans le jardin, Isabelle se réveille.

 

 

 

 

 

 

 

Elle s’était endormie sur son livre.

 

 

 

Ses fesses chauffent, l’astre rayonnant a cuit ses fesses blanches, l’ombre qui la protégeait a disparu.

 

 

 

Encore dans son rêve, Elle sent une humidité entre ses cuisses.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle sourit.

 

 

 

 

 

 

 

L’heure de la « biafine » viendra plus tard.

 

 

 

Elle se tourne face au ciel. Elle se caresse encore perdue dans ses pensées. Elle revoit cet homme, elle revoit cette aventure étrange, elle aurait aimé que ce ne soit pas un rêve.

 

 

 

Elle regarde le ballet incessant des grands oiseaux blancs…

 

 

 

Un jour, un de ces oiseaux blancs l’emportera vers la liberté.

 

 

 

Elle sent son plaisir monter, elle ferme les yeux, se cambre, sous le ballet des oiseaux blancs.

 

 

 

 

 

 

 

Isabelle a joui.

Par François - Publié dans : Contributions
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Lundi 4 septembre 1 04 /09 /Sep 06:23

On me demande parfois si mes histoires sont réelles ou inventées... Il y a des deux... Mais, même les histoires inventées reposent, au départ, sur un fond de vérité qui a permis à l'imagination de s'élancer... Bonne journée à tous et merci de vos fréquentes visites...

 

A U     C A F E

 

 

 

Au lycée personne n’était jamais sorti avec Alicia… Personne… Jamais… Avec son visage d’ange, ses grands yeux bleu océan, ses longs cheveux noirs qui voltigeaient sur ses épaules, elle suscitait pourtant bien des convoitises et nombreux étaient ceux qui avaient voulu tenter un jour ou l’autre leur chance… En vain… Elle repoussait toutes les avances avec tant de fermeté et de détermination que même le séducteur le plus aguerri ne tardait pas à comprendre qu’il était inutile d’insister… Il n’insistait pas… On n’insistait pas… Chacun en avait définitivement pris son parti…

 

 

J’ai retrouvé Alicia en fac le jour de la rentrée… - Qu’est-ce tu fais là ?… - Ben… et toi ?… On était perdus tous les deux, déroutés par l’immensité des locaux, la multitude des étudiants, la complexité du système des options, la nouveauté des programmes et on s’est aussitôt spontanément arrimés l’un à l’autre… Ensemble en amphi… en T.P… A la bibliothèque… Au resto U… Au café… Où on passait des heures interminables à discuter encore et encore…  A se découvrir et à se raconter…

 

 

Ce n’était pas prémédité… On arpentait le Jardin des Plantes… L’un a voulu tourner à gauche, l’autre à droite… Face à face… Tout près… Les yeux dans les yeux… Et… Elle avait un goût à la fois acidulé et sucré, de feu de bois et d’algue marine… On s’est pris la main… Nos pas nous ont portés, à rythme doux, jusqu’au labyrinthe… Nos bouches s’y sont reprises… On s’est assis sur un banc, enlacés… On était bien… Si bien…

 

 

Et on a eu nos lieux à nous, pour être le plus souvent et le plus longtemps possible à nous… A nous deux… « Notre » Jardin des Plantes bien sûr… Le petit recoin de verdure au-dessus des arènes de Lutèce… Le minuscule square sous l’église Saint Vincent de Paule… Des arrière-salles de café aussi quand il pleuvait : rue Geoffroy Saint-Hilaire… boulevard de l’hôpital… rue des Belges… Tant d’autres au hasard de nos longues errances dans Paris…

 

 

 J’étais fou de désir pour elle… Quand nous nous étions longuement embrassés, pressés, serrés l’un contre l’autre, je n’y tenais plus… Je tentais une incursion dans son corsage, essayais de me faufiler sous la jupe… Elle me repoussait doucement… - Arrête… Non… Arrête… On pourrait nous voir…        - Mais il y a personne… Elle me désignait du menton et du regard les façades des immeubles tout autour ou les consommateurs qui nous tournaient le dos, accoudés au bar… - Mais il font pas attention à nous !… - Non… Non, j’te dis !…

 

 

Il s’est passé de longs mois avant que je puisse parvenir à mes fins… Ce fut par un après-midi glacial de Janvier… Après avoir longtemps marché nous avions fini par nous réfugier dans la douce chaleur d’un café de hasard… Au sous-sol deux couples de notre âge n’étaient occupés que d’eux-mêmes… Et, cette fois, elle ne m’a pas repoussé… J’ai longuement dessiné, enrobé, modelé, avec ravissement, un amour de petit sein dont la pointe a frémi et durci sous mes doigts… J’ai cheminé lentement tout au long de la cuisse… J’ai frôlé la culotte… Je m’en suis éloigné… J’y suis revenu… J’en ai pris possession… Je l’ai effleurée, caressée, parcourue… Je m’y suis introduit… Elle a fermé les yeux… Son souffle s’est fait plus court…

 

 

J’ai recommencé chaque fois que j’ai pu… Le plus souvent elle laissait mes doigts errer et se faire progressivement audacieux sans opposer la moindre résistance… Elle y prenait même un plaisir évident… Mais, sans que je puisse en déterminer la raison, il lui arrivait aussi parfois de m’interdire farouchement toute approche… Si je l’interrogeais alors à ce sujet elle se murait dans un mutisme boudeur auquel il m’était rigoureusement impossible de l’arracher…

 

 

C’est arrivé par un splendide soir de mai… L’air était d’une infinie douceur… Les martinets tournoyaient haut dans le ciel… Nous nous étions installés sur un banc, dans un square inconnu, et elle m’avait laissé être entreprenant… Mal dissimulé derrière un maigre rideau d’arbustes, tout près, un type nous observait avec une attention hagarde… Je redoutais d’autant plus qu’elle finisse par déceler sa présence qu’elle se montrait, ce soir-là, tout particulièrement réceptive à mes caresses : elle se pressait amoureusement contre moi, se tortillait lascivement sous mes doigts, haletait voluptueusement dans mon cou… Elle a même fini par oser s’aventurer, pour la première fois, dans mon pantalon où elle a exploré, pétri, malaxé, trituré avec une fougue et une ardeur que je ne lui connaissais pas… C’est finalement le gardien du square qui nous a interrompus… - On ferme !… Il faisait cliqueter furieusement ses clés dans l’allée juste derrière… - On ferme !… On a précipitamment remis de l’ordre dans notre tenue et l’inconnu, de son côté, s’est prestement éclipsé… Au regard qu’elle a jeté dans sa direction, en se levant, il m’est venu le soupçon que, depuis le début, elle le savait là…

 

Le lendemain, elle a voulu retourner au même endroit… - Il est sympa ce petit square, non ?… Et puis tranquille… On s’est installés sur le même banc, à la même place… On s’est encore embrassés, caressés… De temps à autre elle le cherchait brièvement, du coin de l’oeil, dans les feuillages… - Il viendra pas… Elle a plongé dans les miens des yeux d’un bleu angélique… - Hein ?… Mais qui ça ?… 

 

 

Il n’est revenu que la semaine suivante… Elle était sur mes genoux, la tête enfouie dans mon cou, la robe relevée haut sur les cuisses… - Il est là… Elle n’a pas bougé… Elle a imperceptiblement frémi… - Il est là… Et, tout en continuant à la caresser, j’ai lentement pivoté pour qu’elle lui fasse très exactement face… Elle ne m’en a pas empêché… - Il fait quoi ?… En chuchotement à l’oreille…       - Rien… Il te regarde… Il te mange des yeux… J’ai ramené les bords de la culotte au pli de l’aine et j’ai palpé, fouillé, écarté, introduit deux doigts… Elle a haleté dans mon cou…

 

 

Il n’est plus jamais revenu…

 

 

 

 

II

 

 

On avait échoué tous les deux lamentablement à nos examens… Ce n’était que justice : nos résultats étaient à la mesure du travail fourni… Alicia avait décidé d’arrêter… - De toute façon j’en ai marre… Ca me sort par les yeux… En septembre elle a trouvé du travail, loué un petit studio… On s’y retrouvait aussi souvent que possible… J’y passais la nuit, les week end… On était bien… On était ensemble… On faisait l’amour… Souvent… De moins en moins souvent… Presque plus… On en avait incompréhensiblement très vite perdu l’envie…

 

 

Elle l’a tranquillement constaté un dimanche d’octobre… - On s’emmerde… Et pas qu’un peu… On va faire un tour ?!… Et d’instinct on a repris nos anciens circuits… Les mêmes cafés… Les mêmes squares… Les mêmes bancs… Tout est redevenu - aussitôt - comme avant… Et on a passé  le plus clair de notre temps dehors…

 

 

L’immeuble juste en face du banc où elle m’avait entraîné comportait dix étages… Et douze fenêtres par étage… Qu’on a longuement contemplées sans rien dire… - Il y a des gens, tu crois, derrière ?… Elle n’a pas répondu… Elle a posé la tête sur mon épaule… - Il y a toujours - partout - du monde à l’affût de ce qui se passe derrière les fenêtres… Tu peux être tranquille qu’on nous a repérés… Qu’il y a des types là, tapis dans l’ombre, - Un ?… Deux ?… Cinq ?… Dix ?… Plus ?… On saura jamais - qui espèrent de toutes leurs forces que je vais finir par te prendre contre moi et par te caresser… Ils sont prêts à attendre des heures s’il le faut juste pour entrevoir la courbe de ton sein… un petit bout de culotte… beaucoup plus peut-être s’ils ont de la chance… Pour te voir te blottir passionnément contre moi… onduler… n’en plus pouvoir de désir, d’excitation, de volupté… Elle a plongé ses yeux dans les miens… Ils étaient embués… Je l’ai attirée et on leur a donné à voir… Beaucoup… Tellement…

 

 

Elle était tombée en arrêt devant un pantalon dans la vitrine d’un magasin du boulevard saint-Michel… - Il te plaît ?… Je te l’offre… Il ne lui allait pas…     - Ca me boudine… Mais il y en avait d’autres… Des quantités d’autres… - Une vraie mine, dis donc, là-dedans !… Une mine qu’elle a voulu explorer, d’essayage en essayage, de fond en comble… J’apportais… Je soulevais le rideau… Je remportais… J’apportais encore… La cabine faisait face à la caisse… Le type derrière ne pouvait pas en détacher les yeux… Au gré de mes incursions le rideau glissait insensiblement et progressivement sur la tringle, lui offrant des perspectives de plus en plus intéressantes… Elle faisait mine de ne pas s’en apercevoir… Elle enfilait, ajustait, retirait, recommençait… Un dernier pantalon, beaucoup trop étroit, dans lequel elle s’est malgré tout obstinée à rentrer en se tortillant… Dont elle a éprouvé les pires difficultés à sortir… La culotte a suivi… Elle a brusquement relevé la tête, croisé son regard, tiré le rideau… Au retour on a aussitôt fait l’amour avec infiniment de passion…

 

 

On avait choisi le cinéma devant lequel s’étirait la file d’attente la plus longue… On attendait l’ouverture du guichet… Elle observait les gens tout autour avec une attention extrême… Tout à l’heure, dans la salle, celui-ci ou celui-là serait assis juste derrière nous ou à côté… Il ne verrait rien du film, bien trop préoccupé de nous, d’elle, de nos caresses… Chaque fois que, sur l’écran, l’image se ferait plus claire il se tendrait, toute attention, pour capturer - goulûment - tout ce qu’il pourrait d’elle… - Tais-toi !… - Ils ne peuvent pas entendre… Combien ils seraient, là, à n’avoir d’yeux que pour elle ?… Et puis, le film terminé, quand la lumière reviendrait, que la salle s’évacuerait lentement - si lentement - ils auraient encore le plaisir de ses joues en feu, de son regard baissé qu’ils s’efforceraient en vain de saisir… On a pris nos billets et on s’est installés en bas dans les tout premiers rangs…

 

 

Comme tous les jours j’étais allé l’attendre, sur le trottoir, en bas de son bureau, pour passer avec elle les deux heures de sa pause déjeuner… Il pleuvait à verse et on s’est engouffrés, en toute hâte, dans le premier café venu… L’arrière-salle était comble… La seule table libre faisait face au comptoir auquel une dizaine d’hommes en bleu de travail étaient accoudés… - Oh non !… Non !… Quand même pas !… Mais elle s’y est laissé entraîner… On s’est assis côte à côte, sur la banquette, et je l’ai attirée contre moi… Elle a enfoui sa tête dans mon cou, comme à son habitude, et j’ai entrepris la lente ascension de la cuisse… J’ai voulu aller plus loin, plus haut… Elle s’est dérobée, défendue, genoux obstinément serrés, et puis abandonnée d’un seul coup… Au comptoir toutes les conversations s’étaient interrompues… - Ils regardent… Tous… Elle a haleté dans mon cou…              - Arrête !… S’il te plaît, arrête !… Dans la culotte… J’ai lissé longuement les contreforts, le pourtour, l’intérieur des lèvres… - Arrête !… Arrête !… Je vais jouir… Un peu plus fort… Un peu plus vite…  Elle s’est crispée, raidie… Un râle… un seul, mais vibrant, venu du tréfonds d’elle-même… Plein… Entier… Ils ont éclaté de rire… Et puis le patron a exigé, péremptoire… - Oui, ben vous allez faire vos cochonneries ailleurs !… C’est pas un bordel ici !… Il a fallu passer devant eux, goguenards, rigolards… Quand on est arrivés à sa hauteur celui du bout de la rangée a tranquillement constaté… - Eh ben dis donc, ma fifille, toi, faut pas t’en promettre…

 

 

Au-dehors la pluie avait encore redoublé de violence et on a précipitamment trouvé refuge sous une porte cochère… On s’y est enlacés… Le désir s’est élancé, nous a enveloppés, submergés… Et elle m’a voulu en elle… Là… Tout de suite… Il y a eu une cavalcade sur le palier juste au-dessus… La minuterie a brusquement illuminé la cage d’escalier… Quelqu’un s’y est précipité… Elle m’a retenu… Et elle a eu son plaisir juste au moment où a surgi un homme entre deux âges qui s’est figé à nos côtés, médusé…

Par François - Publié dans : regards.croises
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