regards.croises

Lundi 16 octobre 1 16 /10 /Oct 06:20

Le pauvre!... Il a bien du souci à se faire... Les semaines et les mois qui suivront ne seront vraiment pas une partie de plaisir...

L A     G I F L E

 

 

 

- Je suppose, Frémont, que cette année encore vous allez nous faire faux bond?!… - Je ne skie pas, Monsieur le Directeur… - Vous savez, aussi bien que moi, que ce n’est pas là l’essentiel… Si j’ai décidé - quoi qu’il doive en coûter à notre société - « d’offrir », chaque hiver, une semaine de détente à la neige à mes collaborateurs c’est pour qu’ils puissent se retrouver hors du contexte habituel, pour que se tissent entre eux, à cette occasion, des liens différents… Ils n’en sont par la suite - l’expérience l’a prouvé - que beaucoup plus efficaces… Or, vous occupez, au sein de l’entreprise, des fonctions éminentes et je ne vous cacherai pas que vos esquives systématiques, sous des prétextes divers, font, en haut lieu, le plus fâcheux effet… Vous pourriez, à terme, avoir à en subir les conséquences… Vous m’êtes très sympathique, Frémont, et je n’ai eu jusqu’à présent qu’à me louer de vos services… C’est pourquoi il me semble de mon devoir de vous mettre en garde et de vous conseiller, en toute amitié, de penser à reconsidérer votre position…

 

 

Ils sont arrivés les uns après les autres, le samedi soir, équipés de pied en cape, la mine réjouie, bien décidés à en découdre avec une neige qui était tombée en abondance… Le directeur nous a présenté Lucile, sa fille… - Qui rejoindra notre effectif comme stagiaire en Janvier… Elle a échangé avec chacun une brève poignée de mains et s’est dirigée résolument vers la porte… - Tu vas où ?… - Je sors… Je vais en boîte… Il l’a couvée d’un regard attendri… - Il faut bien qu’elle s’amuse… C’est de son âge… Et on est passés à table… - Bon… Bon… Mais avant tout on est bien d’accord… On parle pas boulot… On n’a parlé que de ça… Jusque tard dans la nuit…

 

 

Dès l’aube ils étaient prêts à s’élancer sur les pistes… - Vous voulez pas essayer, Frémont, vous êtes sûr ?… Il n’a pas insisté… - Je vous laisse en compagnie de ma fille, alors !… Qui s’est levée à quatre heures, a englouti coup sur coup trois hamburgers, sans m’adresser le moindre mot, et a couru s’enfermer dans la salle de bains dont elle n’est ressortie, resplendissante, que trois heures plus tard… - Je vais au resto… Et puis en boîte… Vous lui direz ?…

 

 

Le lendemain, à la première heure, ils étaient de nouveau opérationnels… - On est venus pour skier… On va skier… Et j’ai profité tout à loisir de ma journée… J’ai lu, flâné, respiré l’air, à pleins poumons sur le balcon, contemplé le paysage par la grande baie vitrée, vaguement somnolé… Comme la veille Lucile s’est extirpée de sa chambre sur le coup de quatre heures, a fait un bref passage éclair par la cuisine avant de disparaître dans la salle de bains dont elle a bruyamment refermé la porte… J’ai résisté cinq minutes… dix minutes… et puis la tentation a été la plus forte… Je me suis approché, à pas de loup, et, le cœur battant, j’ai collé mon œil à l’antique serrure désaffectée qu’avait remplacée, à l’intérieur, un énorme verrou en acier… Juste en face c’était la baignoire… Elle s’y douchait, de dos : un petit derrière en pente douce, au sillon largement creusé entre les fesses, que j’ai longuement savouré… Elle s’est retournée, a enjambé le rebord de la baignoire… Juste l’instant furtif de la toison bouclée sur l’encoche entrouverte… C’était fini…

 

 

Et je n’ai plus vécu mes journées que dans l’attente de ce moment-là… Sans pouvoir penser à rien d’autre… Sans pouvoir rien faire d’autre… Elle apparaissait enfin, me concédait un vague bonjour du bout des lèvres, avalait n’importe quoi - ce qui lui tombait sous la main - et prenait la direction de la salle de bains… Le verrou claquait… Je patientais quelques instants et je la rejoignais… Agenouillé, pour être à bonne hauteur, je me repaissais de son corps… Je l’explorais, je le fouillais, je m’en emparais… Je décomposais à l’infini chacun de ses gestes, de ses mouvements, de ses attitudes… Elle était à moi… Pour quelques précieux instants… J’étais heureux…

 

 

C’est arrivé le jeudi… J’attendais… J’attendais, agenouillé, l’œil rivé au trou de la serrure, le pantalon baissé, dressé… J’attendais qu’elle escalade la baignoire… J’ai attendu… Longtemps… Beaucoup plus longtemps que d’habitude… La porte s’est brusquement rouverte… Dans son regard la stupéfaction… l’incrédulité… et puis - presque aussitôt - quelque chose de dur, de froid, de métallique… Et elle a giflé… A toute volée… De toutes ses forces… Quatre fois… Gauche… Droite… Gauche… Droite… Elle m’a toisé… Ses yeux se sont portés en bas et elle a éclaté d’un large rire, interminable, offensant qui m’a poursuivi jusque dans ma chambre…

 

 

Elle m’y a rejoint deux heures plus tard… Sans frapper… - Et essaie de recommencer pour voir, espèce de vieux dégoûtant !… Ah, il serait content mon père s’il apprenait ça !… Et les autres !… Quand ils vont savoir… Je me suis fait implorant… - Vous direz rien ?… Dites rien !… Elle a haussé les épaules, tourné les talons et refermé violemment la porte sur elle…

 

 

- Bon… On a un petit problème d’intendance… Tout le monde était réuni pour le repas autour de la grande table de la salle à manger… - Il faudrait aller faire quelques courses… Pour faire le joint jusqu’à dimanche… Ses yeux se sont portés sur moi… - Frémont, vous qui ne skiez pas… Vous vous en chargez ?… Lucile vous accompagnera… Elle lui a lancé un regard excédé auquel il n’a pas prêté la moindre attention…

 

 

On était en train de déposer tous les deux nos achats sur le tapis de caisse… Elle a penché le buste au-dessus du chariot au moment même où j’y plongeais la main pour saisir un pack de bière et je lui ai, de façon parfaitement involontaire, effleuré le bout du sein… La gifle est aussitôt partie… Sonore… Cuisante… - Non, mais alors là cette fois !… Je n’ai pas pu m’empêcher de relever la tête… Tous les regards étaient braqués sur nous… Une petite fille a interrogé sa mère… - Pourquoi elle l’a tapé la dame le monsieur ?… Il a pas été gentil ?… Et tout le monde a éclaté de rire…

 

 

Je prenais le soleil sous la véranda… - Je peux vous dire deux mots, Frémont ?… Il a approché une chaise longue, s’y est installé… - C’est au sujet de ma fille… - Votre fille ?!… Ca y était… Ca y était… Elle avait… - Ma fille, oui !… J’ai eu une longue - très longue - conversation avec elle hier soir… Il y a beaucoup été question de vous… - De moi ?!…  - De vous, oui !… Ca vous étonne ?… - Oui… Enfin non… Pas vraiment… Mais ce n’est pas aussi simple que… - Elle a un caractère de cochon, ça, je vous l’accorde… Je suis bien placé pour le savoir… Elle n’en fait qu’à sa tête… Si vous saviez les trésors d’énergie que j’ai dû dépenser pour la convaincre de se mettre enfin au travail… A 25 ans !… Et encore !… Elle n’a fini par se laisser fléchir qu’à la condition que ce serait dans mon entreprise… Ce que j’ai accepté… Et directement sous mes ordres… Ca, c’est hors de question… Je vois trop bien où elle veut en venir… Profiter de notre lien de parenté pour faire ce qui lui chante… Quand ça lui chante… J’ai dû batailler ferme et elle s’est finalement rendue à mes arguments… A condition d’être placée sous votre seule et unique responsabilité… Je suppose que vous n’y voyez pas d’inconvénient ?… J’en étais sûr… Je ne vous cacherai pas que ce ne sera certainement pas de tout repos… Je la connais… Mais je compte sur vous… Je compte sur vous pour la cadrer, pour la placer face à ses responsabilités puisqu’elle ne jure que par vous… Je vous donne carte blanche… entièrement carte blanche…

 

 

Elle a fait irruption dans ma chambre juste au moment où je finissais mes valises… - Mon père m’a dit que j’allais travailler avec vous… - Oui… - Alors mettons les choses au point tout de suite… Pour éviter tout malentendu… Et pour ne pas vous exposer à des déboires à n’en plus finir… Quand les choses commencent à se savoir on ne sait pas jusqu’où ça peut aller… Et elle m’a lancé une vigoureuse paire de claques…  

Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 29 septembre 5 29 /09 /Sep 20:50

L A     P E T I T E     V O L E U S E

 

 

 

C’était en CM1… Ce matin-là la maîtresse avait apporté un couple de rats et toute la classe était rassemblée, absorbée, autour de la cage posée sur une table du premier rang… Elle questionnait, expliquait, commentait… Son sac était posé ouvert sur le bureau… D’une petite poche latérale intérieure dépassait le coin d’un gros billet… Personne ne me prêtait la moindre attention… Une impulsion soudaine… incontrôlable… Je l’ai subtilisé, enfoui dans ma poche et j’ai progressivement - insensiblement - dérivé le plus loin possible du bureau…

 

 

L’après-midi elle nous a fait asseoir et nous a d’abord tenus longtemps sous son regard… Sévère… Fermée… - Bon… Il y a un voleur - ou une voleuse - parmi vous… Il - ou elle - sait de quoi je veux parler… Alors j’attends qu’il se dénonce… Le silence… Personne n’a bronché… Mais il y en a deux - un garçon et une fille - qui se sont troublés, ont rougi… - Très bien… Je sais ce qu’il me reste à faire… Et ce sont eux, qui ont été convoqués, à quatre heures, chez le directeur… D’autres aussi ont été soupçonnés, les jours suivants, parce qu’ils avaient fait abondante provision de bonbons chez le père Chanut… Pas moi : le billet je l’avais soigneusement dissimulé sous une latte du plancher de ma chambre… Je ne l’ai dépensé que beaucoup plus tard…

 

 

J’éprouvais un formidable sentiment - exaltant - de puissance… C’était devant trente paires d’yeux que j’avais opéré et personne ne s’était rendu compte de rien… A aucun moment on n’avait seulement imaginé que ce pouvait être moi… Je jubilais… J’avais berné mon monde… Je recommencerais… Quand je voudrais…

 

 

Je n’ai pas cherché l’occasion… J’ai attendu qu’elle se présente… Deux ans… C’était un dimanche matin… A la boulangerie… Il y avait du monde… Je faisais la queue… Une femme en manteau de fourrure avait posé son porte-monnaie sur la vitrine réfrigérée des pâtisseries qu’elle s’est mise à longer, tout du long, pour faire son choix… D’un revers de manche je l’ai fait tomber dans mon cabas… Les gens continuaient à entrer, à sortir… Mon tour… - Deux pains, s’il vous plaît… Un hurlement derrière… - Oh, c’est pas vrai !… Mon porte-monnaie !… Quelqu’un a suggéré… - C’est le jeune chevelu de tout à l’heure… A tous les coups… Elle s’est précipitée sur le trottoir à sa recherche… La boulangère a haussé les épaules… - On laisse pas traîner ses affaires comme ça non plus !

 

 

J’avais réussi… J’avais encore réussi… Et encore une fois on n’y avait vu que du feu… Je suis rentrée… J’avais des ailes… Je suis aussitôt montée m’enfermer dans ma chambre pour examiner tout à loisir mon butin… 437,45 francs… 3 cartes publicitaires… Un minuscule carnet de vaccinations… Deux photos d’identité de petites filles… Une note de courses… Un billet soigneusement plié en quatre rédigé dans une langue inconnue… J’ai éprouvé alors à pénétrer ainsi, par effraction, dans cette existence étrangère d’adulte un plaisir profond, fabuleux, intense, jubilatoire qui ne pouvait se comparer à aucun de ceux que j’avais jusque là éprouvés… Elle ne pouvait rien contre moi… Elle ne savait même pas qui j’étais… Mais moi c’était elle que je m’étais d’une certaine façon appropriée…

 

 

J’étais sans cesse sur le qui-vive… Je ne cherchais jamais à forcer le destin… Non… J’attendais qu’il me fasse signe… Il prenait tout son temps… Moi aussi… J’étais en troisième quand il a bien voulu consentir à se montrer encore une fois généreux… Mes parents avaient tenu à ce que je les accompagne, à mon corps défendant, à la kermesse du curé… Je m’ennuyais ferme… Je venais de les supplier, pour la dixième fois, de rentrer quand… - Un médecin !… Vite !… Un médecin !… Il y a pas un médecin ?… Le bon curé venait de s’effondrer sans connaissance au beau milieu de la fête… Tout le monde s’est précipité… J’étais à proximité immédiate de la buvette… En un clin d’œil elle s’est trouvée désertée… Il ne m’a fallu que quelques secondes pour passer derrière le comptoir, plonger la main dans la caisse et y subtiliser une énorme liasse de billets… Et je suis allée m’apitoyer, avec les autres, sur le sort du pauvre curé…

 

 

Mes parents étaient scandalisés… - Si c’est pas malheureux !… Profiter d’une circonstance pareille !… Je faisais chorus avec eux… Mais, dans le secret de ma chambre, je comptais et recomptais les billets… La somme était considérable : pas loin de 10 000 francs… J’ai cru bon, pour soulager ma conscience, d’aller à l’église glisser pieusement une piécette dans le tronc de Saint-Antoine…

 

 

Six cents personnes et aucune n’avait rien vu !… Je me sentais invulnérable… C’est en toute impunité que je pouvais… que je pourrais toujours agir… Il  fallait bien qu’un jour pourtant quelqu’un finisse par s’apercevoir de quelque chose… Ce fut au lycée, en première, et ce fut Rita… Un camarade de classe arborait fièrement, depuis la rentrée, une calculette de prix - un véritable petit ordinateur - dont il ne cessait de nous vanter les performances… J’ai décidé de m’en emparer… Avant d’entrer à la cantine on entassait toujours, pour ne pas en être encombrés, sacs et cartables dans le petit hall d’entrée devant la loge de la concierge… Ils y restaient généralement jusqu’à la reprise des cours… C’est là que j’ai tranquillement opéré…

 

 

Rita m’a rattrapée le soir sur le trottoir… - Je t’ai vue tout à l’heure… Mais je dirai rien… De toute façon c’est un con Duteil !… On a marché un long moment silencieusement côte à côte… - Tu me la prêteras ?… - Quand tu voudras…

 

 

Et ce fut le début d’une stimulante collaboration secrète… Au lycée officiellement on ne se fréquentait pas… On ne se voyait pas… On se battait même plutôt froid… Mais, en réalité, on s’entendait comme larrons en foire… C’était toujours moi qui agissais… Son rôle à elle consistait à rester le plus possible dans l’ombre, à monopoliser le cas échéant l’attention ou à la détourner si cela s’avérait nécessaire… Et, le soir, chez elle ou chez moi, on se partageait très équitablement le butin…

 

 

Un faisceau de sérieuses présomptions commençait à peser sur moi… On ne m’accusait pas ouvertement, mais on me le faisait comprendre, on me le faisait sentir… Le jeu n’en devenait que plus intéressant… On n’avait pas de preuves… On n’en aurait jamais… A moi de me montrer la plus maligne… A moi de me montrer la plus forte… J’étais sûre que je l’étais… J’étais sûre que je continuerais à l’être… Toujours…

 

 

Dès la rentrée suivante - en Terminale - dès le troisième jour, j’ai été convoquée dans son bureau par le proviseur… Des vols avaient été commis à l’Internat… Je n’y étais rigoureusement pour rien… ce qu’il m’a été facile de prouver : j’avais un alibi en or… Le pauvre homme était terriblement désappointé : il s’était manifestement fait une fête de me mettre enfin la main au collet… Il ne s’est pourtant pas avoué vaincu… - Oui…Ce n’est pas toi… CETTE FOIS-CI… J’ai soutenu son regard… - Je n’ai jamais rien volé à personne… Il s’est levé, m’a raccompagnée à la porte… - Je te coincerai… Je te jure que je te coincerai…

 

 

  Il voulait jouer ?… On allait jouer… Je me savais désormais sous haute surveillance… Jusqu’à Noël je n’ai pas bougé… Pas le moindre petit larcin à mettre à mon actif… Et puis, à la rentrée de Janvier, j’ai pris des risques, mais j’ai frappé un grand coup : j’ai mis à profit la joyeuse pagaille provoquée par un exercice incendie - avec sirène, pompiers et courses folles dans les escaliers - pour me faufiler jusqu’aux dortoirs - où je n’avais strictement rien à faire - et pour « dévaliser » la chambre de la surveillante d’Internat… Le proviseur ne s’est pas donné le ridicule de m’accuser une nouvelle fois, sans la moindre preuve, de ce forfait, mais quand je l’ai croisé dans la cour, le lendemain, son regard parlait pour lui…

 

 

Mai… Je sortais de la cantine quand Madame Dumay - la prof de Maths - m’a interpellée… - S’il te plaît… s’il te plaît… Tu veux pas aller me porter ça dans mon casier ?… La salle des profs était déserte… Bien en évidence sur une table un sac béant… Sur le dessus un gros billet… 500 francs… Ca sentait le coup fourré à plein nez ce truc… La fenêtre était ouverte… Rita n’était jamais très loin… Je lui ai fait signe… Elle s’est approchée… Un jeu d’enfant… Elle l’a fourré dans sa poche, s’est rapidement éloignée…

 

 

Le proviseur était derrière la porte… Il a jeté un rapide coup d’œil au sac, par-dessus mon épaule, quand je l’ai ouverte… - Viens avec moi !… Dans son bureau… - Alors cette fois, ma petite, tu diras pas le contraire !… Il est où le billet ?… - Le billet ?… Quel billet ?… J’ai pas vu de billet… Il a soupiré, levé les yeux au ciel… - Tu ferais mieux d’avouer!… Parce que je n’ai pas l’intention de te faire de cadeau… Et les gendarmes, eux, ils sauront te faire parler… - J’ai pas peur des gendarmes… J’ai rien volé… - Et menteuse en plus !… - Fouillez-moi si vous me croyez pas !… - J’ai pas le droit… - J’en ai marre, moi, à force, qu’on m’accuse comme ça sans arrêt alors que j’ai rien fait… - Tu joues très bien la comédie… - Je joue rien du tout… Vous allez bien être obligé de le voir que je joue rien du tout puisque c’est comme ça… Et j’ai retiré ma robe… Je l’ai passée par-dessus la tête… Il a eu un geste pour m’arrêter, l’a suspendu…  Et le soutien-gorge… Et la culotte…Coup sur coup… - Là… Vous êtes content ?… Où je cache quelque chose ?… Où ?… Dans mes godasses ?… Je les ai quittées aussi… - Alors ?… - Rhabille-toi !… Rhabille-toi !… Je l’ai fait en oubliant délibérément la culotte par terre au pied de son bureau…Il ne l’a pas vue… Ou il a fait semblant…

 

 

Rita a éclaté de rire… - Il va peut-être te la rapporter demain en classe ?!… Et on a bu le billet, le soir même, à sa santé… 

Par François - Publié dans : regards.croises
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Vendredi 22 septembre 5 22 /09 /Sep 12:01

La fin de l'histoire d'Emilie... En attendant, pour les tout prochains jours, une histoire de fessée...

Bonne journée à tous...

N U I T S     D’I V R E S S E ( 3 )

 

 

 

 

 

- C’est pas vrai qu’il y a quelqu’un qui a couché dans mon lit !… - Ce n’est pas TON lit… - Oui… mais quelqu’un a couché dedans quand même !… C’est qui ?… - Vanessa… - Vanessa !… Elle s’en est pas vantée !… Qu’est-ce qu’elle est venue faire ici ?… - Elle était avec un copain… Ils n’avaient nulle part où aller… - Ah, parce qu’elle y a fait ses cochonneries en plus!… Ah, ben bravo !… Attends que je la trouve !… - Tu m’amènes bien tes conquêtes, toi !…   - Tu vas quand même pas comparer !… Moi, je couche pas avec le premier venu… - Vu de l’extérieur, tu sais, on fait pas vraiment la différence… - Quelle garce !… Si elle croit que je vois pas clair dans son jeu… Je sais très bien où elle veut en venir… Mais bouge pas !… Bouge pas !… Je vais m’occuper de son cas…

 

 

- C’est nous !… Te dérange pas !… Toutes les deux, bras dessus bras dessous, au beau milieu de la nuit… - Tu dors pas ?… Tu dors jamais, toi !… Comment tu fais ?… Faudra nous donner la recette, nous qu’on arrête pas de sortir… On se demande bien pourquoi d’ailleurs… Parce que des soirées comme ça !… C’était nul la musique… Et il y avait personne d’intéressant… On s’est emmerdées quelque chose de rare… Et même pas un type à ramener… Bon… ben on n’a plus qu’un truc à faire c’est aller se coucher… - Oh non, non, attends !… Pas à cette heure-là quand même !… Attends !… J’essaie Bruno… Evidement c’est le répondeur… On se demande à quoi ça lui sert d’avoir un portable, lui… Cedric ?… - Ah non, pas Cedric !… Ou bien alors tu t’en débrouilles… - De toute façon il répond pas non plus… Allo ?!… Antoine ?… C’est nous… Qu’est-ce tu fais ?… Rien ?… Nous non plus… Ca te dirait qu’on se retrouve ?… Chez le bonhomme, là, tu sais… Oh, c’est pas si loin… Faut pas exagérer quand même !… Ouais… Ouais… Dis-le tout de suite si t’as pas envie de nous voir… Ouais… C’est bon… Salut… - Ils sont vraiment tous nuls à chier ces mecs…

 

C’est Emilie qui s’est levée la première… - Ben oui, je bosse, moi !… Elle a pas l’air de s’en rendre compte, l’autre !… «  L’autre » a surgi dans la cuisine sur le coup de onze heures, vêtue en tout et pour tout d’une mini culotte blanche… - Il reste du café ?… Qu’elle a siroté à petites gorgées lentes, adossée au buffet…        - Elle est quand même trop Emilie dans son genre !… Tout ce qu’elle raconte derrière ton dos, tu verrais ça!… Qu’est-ce que j’en ai à foutre, moi, que t’aies envie de nous voir à poil !… Au contraire même… J’aime bien… Parce que faut pas être hypocrite non plus : nous, les filles, on peut pas à la fois tout faire pour attirer votre attention, pour que vous ayez envie de nous et se mettre à pousser des cris scandalisés quand ça marche…

 

 

- Elle est restée longtemps ?… A quelle heure elle est partie ?… - Je sais plus… En fin d’après-midi… - Ah oui ?!… Tout ce temps-là ?!… Qu’est-ce que vous avez fait ?… De quoi vous avez parlé ?… - De tout… De rien… - Oui… Oh, de toute façon avec Vanessa tu peux  pas parler de grand chose… Ca plafonne vite… Tout le monde le dit… - C’est ta copine pourtant ?!… - Disons qu’on se supporte… Tu fais quoi ce soir ?… - Rien de spécial… Pourquoi ?… - Je peux rester alors ?… - Tu demandes pas d’habitude… - Parce que je viens juste dormir… Mais ce soir j’ai besoin de parler… Avec toi… Ca te dérange pas ?…

 

 

 - T’en as encore de la bière ?… Tous les quatre autour de la table de la cuisine… Une canette… Deux canettes… Trois canettes… Assise sur les genoux de Romain, la main glissée sous son pull, Emilie l’embrassait dans le cou, la nuque, les oreilles… - Tu viens ?… Dans la chambre d’amis… - Et nous alors ?… Sur le canapé déplié de la salle de séjour…

 

 

Vanessa a surgi dans l’encadrement de la porte… Entièrement nue…          - T’es déjà levé ?… J’ai soif… Elle s’est servi un grand verre de jus d’orange qu’elle a avalé d’un trait… - Elle est partie Emilie ?… Oui ?… Lui aussi ?… Un second verre… - Hou la la !… Quelle nuit !… T’as entendu ça ?!… Il assure vraiment trop ce type… Elle s’est langoureusement étirée… - Bon… ben j’y retourne… Je vais le ranimer… Elle s’est arrêtée, retournée… - Tu peux venir regarder si t’as envie… Je vais la laisser entrebaîllée la porte… Et il y aura la lumière…

 

 

- Et si on en refaisait un de jeu comme l’autre fois le loto ?… Tu voudrais pas ?… - Je n’ai plus gagné depuis… - Oui… Oh, t’as pas besoin, attends !… T’as assez de thunes… Si tu voulais vraiment… J’en ai trouvé assez en plus des filles qui seraient d’accord… Mais pas celles de l’autre fois… Elles étaient bien trop nulles… Ca te dit pas ?… - On verra… On en reparlera… - Ouais !… En fait mater tant que tu peux le cul de Vanessa ça te suffit, quoi !… Dis-le carrément !… Ah, ça doit être beau quand je suis pas là… J’imagine… Je la connais depuis le temps… Elle doit mettre la dose… Tu l’as sautée au moins ?… Non ?!… T’es bien le seul…

 

 

- Qu’est-ce qui t’arrive ?… T’en fais une tête !… Vanessa… Vanessa qui s’est laissé tomber sur le canapé, bras en croix, sans répondre… - Ben qu’est-ce qu’il y a ?… - Je viens de louper une place… A cause de l’informatique… Je suis complètement nulle là-dedans… Et aujourd’hui si tu sais pas te débrouiller avec les ordinateurs c’est même pas la peine… - C’est pas bien sorcier pourtant…          - Evidemment pour toi… C’est ton truc… Mais moi !… Je me fais pas d’illusions… Je trouverai jamais de boulot… Ou bien alors des trucs de merde… Elle va être chouette, ma vie !… De toute façon je le sais… Depuis le début je le sais… Mais bon… c’est comme ça… Faut faire avec… - Il suffirait que tu t’y mettes… Une bonne fois pour toutes… Je suis sûr que tu y arriverais… - Tu voudrais pas m’en donner, toi, des cours ?… Je comprendrais avec toi… Tu es calme… Tu me prendrais pas la tête… - Quand tu voudras… - Demain alors… On commence demain… Mais on dit rien à Emilie, hein, elle ferait encore tout un tas d’histoires…

 

 

- Ca t’ennuierait que je dorme avec toi ?… Parce qu’elle est dans la chambre Vanessa… Avec un mec… - Il y a le canapé… - C’est ça !… Pour me casser le dos !… Et puis… - Et puis quoi?… - Non… Rien… Alors je peux ?… Elle n’a pas attendu la réponse… Elle a escaladé le lit, s’est installée, couvertures remontées jusqu’au menton… - Pourquoi il y a jamais de femme qui vient dormir avec toi ?… Ca te manque pas ?… Non ?… Tu préfères te le faire tout seul, c’est ça ?… Oui… Tu préfères te le faire tout seul… Et c’est pour ça que tu veux toujours avoir tout un tas de filles autour de toi… Tu vas attendre que je sois endormie, hein ?!… Et puis… Parce que je serai là tout à côté… Tout près… C’est pas vrai peut-être ?… Elle a marqué un long temps d’arrêt… - En tout cas, moi, tu m’as jamais vue toute nue… - Tu as la mémoire courte… Le soir où tu étais… - Tais-toi !… Tais-toi !… On n’en parle plus on avait dit… - Et même que toi aussi tu savais te servir de tes doigts… Elle s’est retournée de l’autre côté…      - On dort… On dort… Je suis fatiguée… Dans l’autre chambre, juste derrière la cloison, Vanessa a clamé son plaisir à gorge déployée…

 

 

Elle a absolument tenu à m’apporter le petit déjeuner au lit… - Laisse-toi faire !… Pour une fois que t’as l’occasion… C’est pas souvent… Elle est revenue avec le plateau, a ouvert les volets, guetté quelque chose par la fenêtre… - Elle croit qu’on a couché ensemble l’autre !… - Et tu l’as pas détrompée ?!… Elle a haussé les épaules… - De toute façon elle en est persuadée… Alors je pourrais bien dire ce que je veux…  Tiens, elle s’en va… Elle l’a longuement suivie des yeux… - Elle s’en va… Et, à mon avis, elle est pas près de remettre les pieds ici…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Mardi 19 septembre 2 19 /09 /Sep 21:47

Allez, on reste encore un peu en compagnie d'Emilie... Juste encore un peu... Avant d'autres "rencontres"...

Bonne lecture à tous...

N U I T S     D’I V R E S S E

 

 

 

 Des rires dans la nuit… De grands fous rires… Des éclats de voix… Emilie… et… une… deux… trois filles… - T’es pas couché ?… On t’a pas réveillé au moins ?… Oui… Dis… Ca t’ennuierait qu’elles dorment là ?… Parce que… Il y a des flics partout… Et on a un peu bu ce soir… - Encore !… Ca t’a pas suffi de l’autre fois ?… - Oh, ça a rien à voir!… Alors elles peuvent ?… Merci… T’occupe pas de nous… On va se débrouiller…

 

 

Elles sont revenues… Souvent… Les mêmes… D’autres… - C’est pratique… T’habites tout près de la boîte… Et puis t’es vraiment pas chiant… Là dessus elles sont toutes d’accord… Par contre je leur ai dit de pas amener de mecs… Ca craint quand même… - T’en amènes bien, toi !… - Oui, mais moi, c’est pas pareil !… J’étais la première… Et j’en amène jamais quand elles sont là… De toute façon je pourrais m’en passer si je voulais, hein !… - Oui… oh, alors ça !…

 

 

Elle l’a tranquillement constaté un soir… - Finalement c’est comme si j’habitais ici !… Je viens presque tous les jours… J’ai plein d’affaires partout… J’amène mes copines quand je veux… Je suis mieux là que chez moi n’importe comment… Parce que chez moi… Ca t’emmerde pas au moins ?… Non… Ca t’emmerde pas… Ca te fait de la compagnie… Comme t’es tout seul n’importe comment… C’est marrant ça d’ailleurs que tu sois tout seul… T’as vraiment personne ou bien  tu veux pas l’amener ici à cause de moi ? Parce que t’as peur qu’elle se fasse des  idées… Oh… et puis je m’en fiche !… Tu fais bien ce que tu veux n’importe comment…

 

 

- Tu sais ce que c’est, ça ?… - Oui… Un ticket de loto… Je suis pas idiote!… - Et tu sais combien il vaut ?… - Non… mais je vais le savoir… - 3500 euros… Elle a fait mine de le glisser dans sa poche… - Tu me le donnes ?… Merci… Merci… C’est gentil… - Tu vas partager avec tes copines ?… - C’est ça !… T’as qu’à y croire !… - C’est pas juste !… - Mais si !… Mais si !…             - Non… Tu sais ce qu’il faudrait faire ?… C’est organiser un jeu… Et la gagnante… - Quel jeu ?… - Je sais pas… Un strip poker par exemple… - Ben voyons !… Je te vois venir… Je sais pas jouer au poker n’importe comment… Je joue qu’au tarot… - Un strip tarot alors !… - Oh, moi, j’m’en fous !… C’est pas moi que ça gênerait… - Surtout que la nuit où Cyrille… - On a dit qu’on en parlerait plus de ça… Jamais…

 

 

- T’étais sérieux hier ?… - A ton avis ?… - Non !… Mais malgré tout un peu quand même… Je commence à te connaître… - Eh bien alors trouve-toi quatre copines et… - Oh alors ça !… C’est pas le problème… Il y en a plein des filles qui pour 3500 euros… - Qu’elles sont pas sûres de gagner… - Il y a quand même une chance… - Une sur cinq… Et une sur cinq de se retrouver à poil… - Tu le donneras vraiment le ticket, au moins!?… - Evidemment que je le donnerai…

 

 

- Vanessa, c’est sûr… Elle a dit oui tout de suite… Mais ça il y avait pas photo… Clotilde aussi… Pratiquement sûr… C’est super ça pour toi si jamais c’est elle: tu verrrais ça comment elle est foutue !… Non… Le problème c’est les autres… Elles m’agacent… Un jour c’est oui et un jour c’est non… Elles ont qu’à savoir ce qu’elles veulent aussi !…

 

 

- Ca se passera comment ?… Elles me demandent… - Il y aura un barème… A chaque palier négatif un vêtement à enlever… Jusqu’à ce qu’il y en ait une toute nue… Celle qui sera en tête à ce moment-là c’est à elle que je donnerai le ticket… - Et après ?… - On se fera un petit repas… Chacune dans la tenue où elle était quand la partie s’est terminée… C’est la perdante qui fera le service… - Ah oui, je vois… T’es trop, toi, dans ton genre !

 

 

Elles sont arrivées toutes ensemble… Elle me les a présentées l’une après l’autre… - Vanessa… Tu connais… Elle est déjà venue… Souvent… Leslie aussi… Une fois ou deux… Là c’est Clotide… Tu l’as jamais vue… Et Adeline… la sœur de Leslie… Bon… ben voilà… Qu’est-ce qu’on fait ?… On commence tout de suite ?… Oui ?… Et elles se sont assises toutes les cinq en tailleur, à même le sol, autour de la petite table basse du salon…

 

 

Le sort s’est d’abord longtemps montré hésitant… favorisant tantôt l’une tantôt l’autre… se refusant à prendre ouvertement parti… Et puis… Une garde sans le chien… Une autre avec… Et tout a brusquement basculé… Deux tee-shirts ont volé… Deux pantalons sont presque simultanément tombés… Vanessa d’abord en sous-vêtements noirs ajourés avec des motifs fleuris brodés en relief… Et puis Adeline… Culotte et soutien-gorge blancs traditionnels…

 

 

Emilie a réclamé une pause… - Qu’on ait le temps d’aller faire pipi quand même !… Clotilde et Leslie l’ont voulue la plus courte possible… Elles faisaient la course en tête, au coude à coude… Rouges d’excitation et de plaisir, elles distribuaient, lançaient leurs annonces, abattaient leurs cartes comme si leur vie en avait dépendu…

 

 

Un roi de carreau malencontreusement appelé… - Allez, Adeline, allez !… - J’en étais sûre… Ca… J’en étais sûre… Elle s’est renfrognée, a marqué un long temps d’arrêt avant de dégrafer, lippe boudeuse, un soutien-gorge qu’elle a rageusement rejeté derrière elle… Des seins lourds, amples, striés de fines veinules bleues, dont les pointes allaient se perdre dans les larges aréoles rose pâle…

 

 

Elles jouaient sans me prêter - du moins en apparence - la moindre attention… Sans jamais me regarder… Seule Emilie levait de temps à autre brièvement les yeux sur moi… Adeline boudait ostensiblement… Leslie allumait cigarette sur cigarette… Vanessa arborait un constant petit sourire d’arrière-fond dont elle ne s’est pas départie quand elle a dû à son tour libérer ses seins… de petits seins en pente douce, bombés à souhait, superbement modelés…

 

 

Clotilde s’est penchée sur la feuille des scores par-dessus l’épaule d’Emilie… - Alors ?!… - Oui… Elle s’est levée d’un bond, a battu des mains…      - J’ai gagné, putain !… J’ai gagné… Elle a embrassé Emilie et puis Leslie à côté… - 20 000 balles !… Plus de 20 000 balles… Ce que je suis contente !…       - Tu les as pas encore… Elle s’est figée, les yeux écarquillés… - Ah oui… Il faut qu’Adeline… Tous les regards ont convergé vers elle… Qui n’a pas bougé…        - Ben alors ?!… Allez… quoi !… - Vous faites chier… - Ah non !… c’est trop facile ça !… - Je voulais pas venir… - Oui, mais t’es venue… T’étais d’accord…   - C’est parce que… - Si t’avais gagné tu ferais pas tant d’histoires… - Oh, mais lâchez-moi !… Vous faites chier à force, j’vous dis !…

 

 

Emilie l’a entraînée à part… - Viens… Je veux te causer… Une conversation animée s’est engagée à voix basse… Une à une les autres les ont rejointes… Il y a eu de grands gestes, des regards furieux, des haussements d’épaules… Et puis Vanessa s’est détachée du groupe, s’est dirigée vers moi…       - C’est pas la peine… Elle le fera pas… - Dans ce cas-là… - Et si c’était moi qui le faisais ?… Ca marcherait pas ?…C’était moi l’avant-dernière après tout… Je l’ai longuement regardée… - Si c’était toi ?!… Je gagnerais largement au change, je crois… Elle a souri et aussitôt retiré sa culotte qu’elle a lancée au hasard derrière elle… - Eh, les filles, laissez tomber !… C’est arrangé…

 

 

- C’est toi qui vas faire le service du coup !… Elle m’a docilement suivi jusque dans la cuisine… - Tiens, coupe la pizza si tu veux… - Je sais pas quelle idée elle a eue Emilie franchement de demander à Adeline… C’était couru d’avance que ça allait tourner comme ça avec elle alors là… La foune était au ras de la table… A peine dissimulée par un léger voile de poils clairs… Une foune dont les secrets rosés cherchaient obstinément à s’exprimer au-dehors… - Je peux vous demander un truc ?… C’est vrai que vous voulez pas qu’on amène des mecs quand on vient dormir là ?… - J’ai jamais dit ça… - Elle prétend que si… Que vous voulez pas que ce soit le bordel chez vous… Moi, ça m’arrangerait bien pourtant des fois… Emilie a appelé du séjour… - Ben alors qu’est-ce que vous faites ?… Vous venez ?… - On arrive… Tiens, vas-y, passe devant… Et ses fesses nues ont ondulé devant moi…

 

 

On a mangé assis en rond, au même endroit, par terre, et Clotilde a dépensé ses euros… - D’abord un ordinateur… Ca s’impose… Mais alors là quelque chose de bien… Je vais pas mégoter… Il m’aidera à choisir Fabrice… Il s’y connaît… Après… Des sapes… Plein de sapes… Des orgies de sapes… Tout ce que je verrai… Et puis… je sais pas… Des CD… des DVD… Et aussi je vous ferai des cadeaux, les filles… Tout ce que vous aurez envie… Vous aurez qu’à me dire… - Moi, une bagnole… La mienne est pourrie… Et Emilie a ri… - Moi, juste un petit haut que j’ai vu en vitrine chez Armance… mais qu’est pas donné…          - Moi, une belle lampe pour ma chambre… Depuis le temps que je l’ai repérée…

 

 

- Et moi, la collection complète des Stephen King en livre de poche… Un silence glacial a accueilli la suggestion d’Adeline… Elles se sont toutes regardées entre elles avec de petits sourires entendus… - Quoi ?!… Qu’est-ce qu’il y a encore ?… Vous allez pas me faire la gueule comme ça jusqu’à la fin des temps… - On te fait pas la gueule… - Ah si, si !… Vous vous êtes pas vues… Depuis le début du repas personne m’a adressé la parole… Et vous me tirez une tronche… Tout ça parce que j’ai pas voulu montrer mon cul à ce vieux cochon… Vous voulez le voir mon cul, c’est ça ?… Vous voulez le voir ?… Eh ben vous allez le voir… Elle s’est levée, elle s’est déculottée et elle s’est rassise… - Là… Voilà… Vous êtes contentes ?…

 

 

Le lendemain Emilie est venue m’aider à tout remettre en ordre… - Ca s’est bien passé pour toi finalement !… T’en as eu deux pour le prix d’une… Royal… Remarque… Avec Vanessa c’était couru d’avance que de toute façon      - quoi qu’il arrive - elle allait trouver un prétexte pour se foutre à poil… Je la connais depuis le temps… Et cette comédie quand on mangeait… Qu’elle trouvait pas sa position… Que ça lui donnait des crampes… Ah… t’as bien dû te rincer l’œil !… Je critique pas, hein !… Elle est comme ça elle est comme ça… Mais en tout cas la prochaine fois que tu gagnes au loto j’en trouverai d’autres des filles… Celles-là elles peuvent toujours courir…

Par François - Publié dans : regards.croises
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Samedi 16 septembre 6 16 /09 /Sep 23:24

Plus vous prenez de plaisir à venir me lire ( et à me le faire savoir ) et plus je prends de plaisir à venir vous raconter mes "histoires"... Histoires vraies... imaginées... vécues... inventées... C'est selon...

N U I T S     D’I V R E S S E

 

 

 

Une nuit de Janvier vers 5 heures du matin…Sur la petite route, en contrebas de chez moi, un moteur vrombissait, poussé à plein régime. Il y avait aussi des voix . De femmes. Inquiètes. Désemparées… Dans le halo des phares une silhouette s’agitait… Il avait abondamment neigé… Une bonne dizaine de centimètres… Il continuait à neiger…

 

 

- Des ennuis ?... Les deux filles ont sursauté… - C’est la petite côte là… on arrive pas à grimper… J’ai jeté un coup d’œil aux pneus.. - Avec ça ?!... Ca risque pas !... De toute façon vous passerez pas plus loin… Avec ce qui est tombé !... - Mais faut qu’on rentre !... - Si vous tenez à casser la voiture !... - On peut quand même pas rester là !... - Venez boire quelque chose de chaud en attendant... Vous allez attraper la mort… Je suis remonté et elles m’ont suivi après un bref conciliabule…

 

 

- Hou !... Qu’est-ce qu’il fait bon chez vous !... Elles ont bu un café… Un autre… Un troisième… - Bon, mais entre nous, vous pouvez me dire ce que vous fabriquez à un endroit pareil à une heure pareille par un temps pareil ?!... - On rentrait de boîte… C’est plus court par là d’habitude… - Oui… ben aujourd’hui c’est gagné… La chaleur aidant elles étouffaient des bâillements... Leurs paupières s’alourdissaient… - Eh bien moi je retourne me coucher… La chambre d’amis est là… Juste en face… Et il y a du chauffage… Elles ont dormi jusqu’en début d’après-midi… A 4 heures quelqu’un est venu les chercher…

 

 

Je comptais ne plus jamais les revoir, mais le vendredi suivant sur le coup de 10 heures du soir… - Coucou, c’est nous !... On est passées vous faire un petit bonjour… Comme c’est sur la route… - C’est gentil !... La semaine suivante aussi… Et puis Emilie toute seule… - Oh, Stéphanie !... Elle est spéciale Stéphanie… Toutes les semaines j’avais immanquablement droit à la visite d’Emilie… - J’aime bien parler avec vous… Si, c’est vrai !...

 

 

Je ne me faisais pas d’illusions… Elle avait forcément une idée derrière la tête… Je ne me trompais pas : elle a fini par dévoiler ses batteries un soir de Mars, sur le pas de la porte, juste au moment de filer… - Dites… je voudrais vous demander un truc… ça vous ennuierait si je venais dormir là avec un mec des fois en rentrant de boîte ?... Parce que vous êtes tout près… Chez eux ça craint souvent… Et chez moi c’est même pas la peine d’y penser !...

 

Le soir même elle profitait de l’autorisation… Dans la chambre à côté elle a haleté, gémi, imploré, miaulé son bonheur à longues vocalises comblées… Ca a recommencé souvent… Avec des types toujours différents… Parfois, même quand elle n’avait trouvé personne, elle rentrait malgré tout dormir…

 

 

Le lendemain matin on déjeunait ensemble tous les deux… - Il y avait que des thons hier, t’aurais vu ça !... Elle me parlait d’elle, de ses projets, de ses études… - C’est pas glorieux la fac… Quatre ans que j’y suis… Pour rien… Mais de toute façon diplômes ou pas tu vas pointer au chômage, alors !.... De ses parents… - Plus vieux jeu qu’eux, tu meurs !... De ses mecs… - Il y en a pas un qui tient la route aujourd’hui… alors j’en profite… je m’éclate et je me prends pas la tête…

 

 

Huit jours après elle était follement amoureuse… De Cyrille… Il n’y avait plus que Cyrille qui comptait… Elle ne sortait plus qu’avec Cyrille… Elle ne parlait plus que de Cyrille… - C’est dingue !...J’aurais jamais cru vivre ça un jour avec un mec, moi !...

 

 

C’est Stéphanie qui l’a raccompagnée, un samedi, au beau milieu de la nuit… Dans un état !... Flageolante… Titubante… Sa robe était déchirée sur toute la longueur, maculée de tâches de boue et de vomissures… Elle en avait plein les jambes, plein la figure et jusque dans les cheveux en larges plaques séchées…       - Ah, ben t’es belle !... - C’est Cyrille !… Il l’a larguée… Je l’ai ramenée là du coup… Et Stéphanie s’est éclipsée…

 

 

- Bon, ben une bonne douche - ça s’impose ! - et puis au lit… Pleine de bonne volonté elle a tangué d’un mur à  l’autre jusqu’à la salle de bains… Le silence… Et puis un énorme fracas… Je me suis précipité… Elle était étalée de tout son long au milieu des flacons, des gels, des shampoings et des débris éparpillés de l’étagère murale… - Tu t’es fait mal ?... Je l’ai aidée à se relever, à se maintenir debout tant bien que mal… - C’est à cause de ma robe… Je la trouve plus la fermeture éclair … Ils me l’ont piquée là-bas ces salauds !…

 

 

Et elle a voulu repartir à sa recherche, la main ramenée dans le dos, obstinée, maladroite… - Non, tu vois, elle y est plus, hein !... Je la lui ai descendue d’un coup jusqu’au creux des reins… - Ah, merci !... Elle était passée où ?... Elle a laissé glisser la robe et s’est élancée courageusement, sans plus de succès, à la conquête de l’agrafe du soutien-gorge… - Laisse-moi faire !... Et j’ai libéré deux petits seins de rêve, bombés à souhait, aux pointes très légèrement tendues…

 

 

Elle a pouffé d’un rire interminable… - Le string, je vais y arriver toute seule, tu vas voir !… Ah si, si !... Une première tentative infructueuse qui l’a obligée à se rattraper en catastrophe au rebord de la baignoire… Une seconde, hésitante, appliquée, malhabile, également avortée… Une troisième et elle a triomphalement tendu la minuscule pièce de tissu à bout de bras… - Ah, tu vois !... Et j’ai vu… Tout en bas j’ai vu : la tendre encoche effilée, totalement nue, à découvert, à l’exception d’un  petit toupet de poils follets qu’elle avait conservé en guise d’échantillon à l’extrémité supérieure…

 

 

Et elle a entrepris la périlleuse escalade de la baignoire finalement réussie au prix d’efforts obstinés… Elle s’y est laissé tomber de tout son poids, étendue, inerte, les yeux clos, épuisée par l’effort… C’est moi qui ai réglé la température de l’eau, qui ai longuement promené le jet de la douche sur sa peau… De la tête aux pieds et des pieds à la tête… Indéfiniment… Amoureusement… Sans me lasser…

 

 

Je l’ai fait asseoir : les doigts plongés dans ses cheveux j’ai frictionné, massé, frotté, rincé en longs ruisseaux de mousse qui ont serpenté sur les seins, sont allés se faufiler plus bas… Je l’ai  relevée, extirpée de la baignoire  - petite poupée de son molle et docile -, enveloppée dans une grande serviette de bain, séchée… - Allez, hop !... Au lit maintenant… Elle a pris son élan, s’est retenue à moi pour ne pas tomber… - Hou là là ça tourne… Comment ça tourne !…

 

 

Je l’ai portée jusqu’à son lit, accrochée à moi, nouée des deux bras autour de mon cou… Elle n’a pas voulu me lâcher… - Me quitte pas, Cyrille, me quitte pas, je t’en supplie… Elle était agrippée à moi, arrimée avec une force incroyable… - Lâche-moi !... Je ne suis pas Cyrille… - Me quitte pas, mon amour… Tout ce que tu veux je ferai … Tout… Ses doigts m’ont cherché, trouvé, palpé… - Lâche-moi !... - Mets-la moi !... Si tu savais comme j’ai envie… Tiens, touche !... Je suis trempée… Mais touche !... Elle s’est emparée de ma main, a voulu la guider… Je la lui ai refusée, arrachée… J’ai désespérément cherché à me dégager… - Arrête !... Je ne suis pas Cyrille !... - Et puis merde !... Elle m’a violemment repoussé… - Salaud !... Et elle s’est servie de la sienne… Des deux… le majeur droit à pressions rapides effrénées sur son petit bouton et le gauche à aller et venir à rythme fou au cœur de son intimité… Elle a joui très vite, avec passion, le souffle court, en petits gémissements plaintifs arrachés de très loin, les yeux perdus, la gorge renversée, puis s’est aussitôt endormie, sereine, paisible… Je suis resté longtemps - plus d’une heure - à contempler sa nudité ouverte et apaisée…

 

 

Le lendemain, au réveil, à midi, elle est restée longuement silencieuse devant son bol, de l’autre côté de la table, et puis… - Je peux te demander un truc ?… Il est venu Cyrille cette nuit ?... - Cyrille ?... Non !... Il est pas venu…      - Mais il y avait quelqu’un avec moi… C’était qui ?...  Et je lui ai longuement raconté sa nuit sans lui faire grâce du moindre détail… Elle s’est levée, dirigée vers la porte, retournée… - On n’en parle plus jamais… Ca n’a jamais eu lieu…

 

Par François - Publié dans : regards.croises
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