Vendredi 27 octobre 5 27 /10 /Oct 18:57

E N     P U B L I C

 

 

- C’est vraiment des trucs de malades ça !… Là-dessus il était catégorique Romain… Comme sur tout d’ailleurs… Jamais le moindre doute sur quoi que ce soit… Il a même enfoncé un peu plus le clou… - Moi, je saurais que ma femme pense à des trucs pareils…

 

 

Il le saurait pas… Pas de risque… Quant à n’y pas penser… Il y avait des années et des années que c’était là, chevillé à elle… Tous les jours ça revenait… Plusieurs fois par jour… En rêves… En images… En histoires… Ca l’emportait… Ca la transportait… Ca la déposait alanguie et épuisée au petit matin sur les bords du sommeil… Ca prenait de plus en plus de place au fil du temps… Presque toute la place… Ca occupait toutes ses journées… Ca devenait envahissant… - Je deviens folle… Il a raison Romain… Je suis folle…

 

 

Folle ?… Il y en avait des fous alors !… Des quantités… Des dizaines et des dizaines de sites il existait là-dessus… Avec des tas d’hommes et de femmes qui en parlaient en toute liberté… Comme si ça allait de soi… Elle a longtemps suivi leurs échanges, par-dessus leurs épaules, le cœur battant, la tête en feu, avant de finir par oser se lancer, à son tour, sur la pointe des pieds…

 

 

Chrystelle c’était son mari qui la lui donnait… Presque tous les jours… Il trouvait toujours un prétexte… Et quand il n’en avait pas elle lui en offrait… - Et toi ?… C’est aussi ton mari ?… - Oui, ben ça, il y a pas de risque !… - C’est qui alors ?… - Personne… - Personne ?!… C’est pas vrai !… Comment tu fais ?… Je pourrais jamais, moi !… Mais tu l’as déjà reçue au moins ?… Non ?… T’es rien qu’une fantasmeuse alors ?!… Ah ben si, si !… Comment tu veux appeler ça autrement ?…

 

 

Une fantasmeuse… Des hommes aussi le disaient… Qui fondaient sur elle comme sur une proie… Qui se faisaient charmeurs… Persuasifs… Qui exigeaient presque tout de suite un rendez-vous… - Tu verras… Avec moi tu seras pas déçue… Comment il va fumer ton cul !… Tu m’en diras des nouvelles… De plus en plus pressants, insistants, impatients… - Alors c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?!… Qui la congédiaient, excédés, au bout de quelques jours… - C’est bon… Tu m’as assez amusé comme ça… Continue à t’exciter toute seule… Bye !…

 

 

Bernard, lui, n’était pas comme les autres… Il ne demandait rien… Il ne voulait rien… Il l’écoutait… La faisait parler… - Tu l’as jamais eue ?… Vraiment jamais ?… Même toute petite ?… - Même… - Mais d’où ça te vient alors ?… Tu sais pas ?… Ca remonte forcément de quelque part… De quelque chose qui a eu lieu un jour… Peut-être enfoui très loin… Parce que tu n’as pas envie de t’en souvenir… Parce que tu ne peux pas…

 

 

Et oui… Oui… Ca avait affleuré quelquefois, oui, mais elle ne l’avait pas laissé émerger… Oui… Elle avait 10 ans et son cousin Damien 15… Et, ce jour-là, elle l’avait entraîné jusqu’à la rivière… Des barques étaient arrimées, côte à côte, tout au long de la berge et elle avait entrepris de sauter à pieds joints de l’une à l’autre… Il l’avait suivie à contrecœur…- Et si on en prenait une pour aller faire un tour ?… - Ca va pas !?… C’est beaucoup trop dangereux… - Oh, tu parles !… Quelle poule mouillée tu fais !… Elle en avait détaché une, malgré ses protestations, et vogue la galère !… Ils étaient au beau milieu de la rivière quand ils avaient constaté, avec effroi, que leur embarcation prenait l’eau… Avec une rapidité !… Panique… Des pêcheurs qui avaient suivi toute la scène s’étaient précipités à leur secours et les avaient ramenés à la maison… Où les avait accueillis grand-père qui, sans un mot, le visage fermé, les avait entraînés dans son bureau… Et là, il avait déculotté Damien - complètement - et lui avait flanqué une magistrale et interminable fessée… Damien avait crié, pleuré, gigoté, supplié… Grand-père s’était montré intraitable et l’avait expédié dans sa chambre, les fesses cramoisies, aussitôt la punition terminée… - Quant à toi… Quant à toi tu n’es pas obligée de suivre ton cousin les yeux fermés chaque fois que l’une de ses idées lumineuses lui passe par la tête… Allez, file rejoindre tes cousines !… Elle n’avait pas demandé son reste, trop heureuse de s’en tirer à si bon compte… De tout l’été Damien ne lui avait plus adressé une seule fois la parole…

 

Mais le pire - il savait pas le pire ? -  le pire, c’est  qu’elle avait pris du plaisir - et un plaisir intense - à voir son cousin ainsi puni devant elle… Du plaisir à le voir nu alors qu’il s’était toujours montré extrêmement pudique… A contempler son derrière qui rougissait à vue d’œil et se tortillait sous les claques… A regarder les deux boules qui ballottaient piteusement en cadence entre les fesses… A l’entendre geindre, se plaindre et hurler à la fin… Du plaisir à sa honte quand il s’était enfui vers sa chambre… Et surtout - surtout - une trouble satisfaction à le savoir puni à sa place… Voilà… Voilà… Il y avait vraiment pas de quoi être fière… Et… elle l’avait revu ?… - Oui… A l’occasion de diverses circonstances familiales… Des mariages.. Des communions… - Et ?… - Et rien… Il n’en a jamais été question entre nous… Ca fait trente ans maintenant… Il a dû oublier… - Parce que tu crois vraiment qu’on peut oublier une chose pareille ?…

 

 

Lui, il avait découvert la fessée à douze ans dans un livre dissimulé derrière des revues techniques tout en haut de la bibliothèque paternelle… Des photos… Des dizaines de photos… Des femmes - de tout âge, dans toutes sortes de positions, dans les endroits les plus divers - dont des messieurs, la lippe gourmande, rougissaient la croupe à qui mieux mieux… Il n’avait plus vécu dès lors qu’en leur compagnie… A chacune, page après page, il avait inventé une histoire, une vie… Il les imaginait en train de commettre les fautes pour lesquelles elles avaient été aussi sévèrement punies… Il avait fini, au fil du temps, par vouloir les châtier lui-même… Il les faisait allonger en travers de ses genoux, les sermonnait, les déculottait avec une infinie lenteur, les admonestait encore avant de laisser enfin tomber sa main à pleines fesses, d’accélérer progressivement le rythme et l’intensité des coups… Des années durant elles avaient été sa seule raison de vivre et c’est tout naturellement qu’à vingt ans il s’était mis en quête de partenaires qui se prêteraient vraiment au jeu… Ce n’était pas aussi simple qu’il lui avait de prime abord paru et il avait dû se résoudre à emprunter la filière que lui avait indiquée, avec des airs de conspirateur, le tenancier d’un sex shop auprès duquel il s’alimentait en films et revues… Contre une coquette rémunération, pour arrondir leurs fins de mois, des femmes de toutes conditions acceptaient de confier discrètement leurs derrières à des hommes qui rêvaient de les faire rougir… Et il avait sillonné la banlieue de pavillon en HLM… Mais, mais… ce n’était pas - ça n’avait jamais été - ce dont il rêvait…

 

 

- Heureusement maintenant il y a Valérie… Et avec Valérie c’était exactement comme il avait toujours voulu que ce soit… - J’aime la lui donner parce qu’elle aime la recevoir… Et elle aime la recevoir parce que j’aime la lui donner… C’est pas plus compliqué que ça… - C’est ta femme Valérie ?…            - Non… Non… C’est une amie…

 

 

Il l’a proposé un soir comme ça juste au moment où ils allaient se quitter après trois longues heures de dialogue… - Ca te dirait d’y assister ?… - A quoi ?… - A la fessée de Valérie…  - Je sais pas… Peut-être… Je sais pas… Sûrement… Faut que je réfléchisse…

 

 

Il s’est assis tout au bord du canapé… Il a fait signe à Valérie d’approcher… Tout près… Plus près… - Tu n’as pas tenu ta promesse… Elle a baissé la tête… - Regarde-moi !… Tu ne tiens jamais tes promesses… Jamais… Tu n’as aucune volonté… Bon… Mais tu sais ce qu’on avait dit… - Oui…             - Quoi ?!… Eh bien ?!… J’écoute… - Je vais recevoir la fessée… - Tu vas recevoir la fessée, oui !… Une bonne fessée… Puisqu’il n’y a que ça que tu comprends… Il a passé les mains sous la robe… Il a descendu lentement - très lentement - la culotte… Jusqu’en bas… Elle a levé un pied, puis l’autre… Il l’a fait pencher en avant, s’allonger en travers de ses genoux… Il a ramené la robe au-dessus des reins, a négligemment promené ses doigts tout au long des fesses… - Etre obligé d’en arriver là… A ton âge… Tu n’as pas honte ?… Sèche, lancée à toute volée, la première claque l’a surprise... Elle s’est cabrée… Une seconde… Elle a poussé un petit cri rauque de fond de gorge... D’autres ont aussitôt suivi... Lentes... Régulières... Qu’elle accompagnait en rythme, chaque fois, d’un grand soubresaut du derrière et d’un petit râle plaintif... Ca a rougi à toute allure avec les marques des doigts qui s’imprimaient, chaque fois, sur tout le pourtour... Elle a voulu ramener ses mains dessus pour se protéger... Il s’en est emparé, les a fermement emprisonnées toutes les deux dans la sienne et il a tapé plus fort... Plus vite... Elle a bondi plus haut, crié plus ample... Et elle s’est distordue, les jambes lancées en désordre dans tous les sens... Ouverte… Offerte… Obscène… Longtemps…

 

 

- Tes yeux brillent, Liliane !… Comment ils brillent !… Tu n’as rien perdu du spectacle, hein !… Ne dis pas le contraire, je t’ai vue… Mais tu sais que c’est pas bien du tout de se réjouir comme ça du malheur de ses petites camarades ?… Que ça mériterait une punition… Tu vas l’avoir d’ailleurs !… Allez, à ton tour !… Viens ici !… Et elle s’est levée…

 

 

Dans la glace c’était rouge écarlate… Sur toute la surface… Avec des taches violacé sombre… - Oui… Ca va virer au jaune par endroits, puis au noir… Et dans quelques jours ça aura complètement disparu… A moins que… à moins que d’ici là on en ait rajouté une couche… Ce qu’on aura fait d’ailleurs… Non ?… Tu crois pas ?… - Si !… Et elle a coupé… Elle est allé rejoindre Romain qui s’est retourné dans le lit en maugréant… - Je me demande ce que tu peux bien fabriquer jusqu’à des heures pareilles !…

 

 

  Coralie a déposé une liasse de bordereaux sur son bureau, est restée là à la regarder en souriant… - Tu es amoureuse ?… - Hein ?… Non !… Pourquoi ?… - Je sais pas… Tu rayonnes depuis trois semaines… Je t’avais encore jamais vue comme ça…

 

 

Tous les jours… Ils se retrouvaient tous les jours… Entre midi et deux heures… Et presque tous les jours elle avait sa fessée… - Tu pourras te libérer un soir ?… - Un soir ?!… C’est pas facile pour moi le soir… Il y a Romain… Il va se demander ce que je… - Ca fait rien… Ca fait rien… J’irai avec Valérie… Et il n’a plus été là… Elle l’a désespérément attendu… Tous les soirs… Pour rien… Elle est allé sonner, chaque jour, pendant sa pause déjeuner à une porte qui restait obstinément close… Elle a saturé sa boîte aux lettres de messages qui le suppliaient, qui l’imploraient… Elle s’abaissait… Elle s’humiliait… En vain…

 

 

Un mois… Un mois interminable… Et puis… - Bernard !… C’est toi !… C’est pas vrai que c’est toi !… - Est-ce que tu peux te libérer jeudi soir ?… - Je me débrouillerai… J’inventerai quelque chose… Je viendrai… Je suis heureuse, Bernard !… Tellement heureuse… Si tu savais !…

 

 

Sept couples… Et nous… Et un jeune homme… Seul… Tout le monde était masqué… Assis sur des chaises en rond dans un grand salon éclairé par une multitude de bougies… Le silence… L’attente… Une porte s’est ouverte… Une femme d’une cinquantaine d’années est entrée, entièrement nue, s’est avancée jusqu’au milieu de la pièce, immobilisée… Le jeune homme s’est levé, est allé vers elle et l’a a aussitôt vigoureusement fessée… Comme s’ils avaient obéi à un signal, les hommes - tous les hommes - ont alors couché les femmes en travers de leurs genoux… Bernard aussi… Les claques sont tombées en grêle, de tous côtés, sur les derrières… Des râles, des gémissements, des plaintes, des cris poussés à pleine gorge se sont élancés, démultipliés, envolés… Se sont répondu en échos indéfiniment démultipliés… Une femme a hurlé son plaisir… Une autre… - Tu es trempée !… Et elle aussi… Sur ses doigts… Sous ses doigts…

 

 

Et il l’a fait… Il l’a vraiment fait… En plein jour… En pleine rue… Avec les gens qui allaient et venaient dans tous les sens tout autour… Il lui a relevé la robe, l’a maintenue au-dessus des reins un temps qui lui a semblé infini… Derrière, tout près, on a sifflé… - Oh, l’autre, elle a pas de culotte !… - Et cette rouste qu’elle a pris !… Ils les ont dépassés - deux jeunes - se sont retournés longuement sur elle, l’ont dévisagée avec insistance, un sourire moqueur juché au coin des lèvres…

 

 

- C’est toi qui aurais dû être punie le jour où tu as entraîné ton cousin Damien à la rivière… Tu en as bien conscience ?… Oui… - Tu ne l’as pas été… C’était pourtant, à plus d’un titre, largement mérité… Parce que ton attitude, ton comportement, tes réactions, ce jour-là, ont été particulièrement odieux… Non ?… Tu n’es pas de mon avis ?… - Si !… - Il n’est pas trop tard… Même tant d’années après… Il n’est jamais trop tard… La preuve !… Cette fessée tu vas la recevoir… Jeudi soir, là-bas, devant eux… Toute seule au milieu… A visage découvert… - Oh non !… Je pourrai jamais… - Bien sûr que si !… - Ce n’est pas moi qui te la donnerai, mais quelqu’un que j’aurai choisi… Qui leur aura d’abord expliqué, bien en détail, pourquoi tu la reçois… Ils n’ignoreront rien, absolument rien, de ce qui s’est passé ce jour-là… - Oh non, Bernard, non, s’il te plaît…

 

 

De la petite pièce à côté elle les a entendu arriver les uns après les autres… Bernard a passé la tête… - Ils sont tous là… Tu peux te déshabiller… Elle l’a fait… Complètement… Et elle a attendu… - Tu es prête ?… Il leur raconte… Il y a des questions… C’est long… - Mais c’est qui ?… - Tu verras bien… Il s’est passé encore beaucoup de temps… - Allez !… A toi !… En piste… Elle est entrée… Sous les masques tous les regards ont convergé vers elle… Elle est allée vers lui… Jusqu’à lui… S’est arrêtée… Il s’est retourné… C’était son cousin Damien…  

Par François - Publié dans : Fessées
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Mardi 24 octobre 2 24 /10 /Oct 22:33

Et toujours des lettres d'Elodie...

Cher ami,

 

 

                                     

 

 

            13 Juillet !... Les vacances¼ Et les Vacances c’est - forcément ! - l’arrière-pays niçois¼ Avec papa-maman¼ j’ai toujours passé mes vacances ici avec eux¼ Même pendant la - très courte - période de mon mariage¼ Pourquoi voudriez-vous que ça change ?... J’ai bien essayé de secouer une fois ou l’autre les habitudes pour partir seule où je voulais, comme je voulais¼ J’ai définitivement renoncé¼ C’était une interminable bataille pied à pied, épuisante et vaine¼ Dès le début je savais que je finirais au bout du compte par capituler et me rendre à leurs arguments¼ Et ce n’est pas vraiment le meilleur état d’esprit pour obtenir ce qu’on veut¼ C’est comme ça¼ Et ce sera sans doute toujours comme ça¼ Je me suis fait une raison¼ Même si c’est à contre-cœur et si l’image que ça me renvoie de moi-même¼

 

 

                                     

 

 

            Donc¼ Me voici là pour un bon mois¼ Il fait beau¼ Le paysage est magnifique¼ Et ça va pas me coûter un centime¼ Je vais lire, me promener, me reposer¼ Qu’est-ce que je pourrais vouloir de plus ?... Rien ... Tout¼ Evidemment depuis le temps que je viens ici j’y ai une foule de souvenirs¼ Je n’arrête pas de tomber dessus¼  Pour le meilleur comme pour le pire¼ Hier matin dans le bourg j’ai croisé Antoine¼ On a échangé quelques banalités avant de poursuivre notre chemin chacun de notre côté¼ Antoine c’est le garçon qui a eu mon pucelage¼ J’avais décidé de le perdre coûte que coûte cet été-l༠Pour être comme les autres¼ Pour savoir enfin ce qu’on ressentait¼ Parce que je me trouvais idiote d’être encore vierge à 18 ans¼ C’aurait pu être n’importe qui¼ Ce fut Antoine¼ Et un fiasco total¼ Il m’avait draguée à la piscine¼ Il ne me déplaisait pas¼ Il ne me plaisait pas non plus¼ Alors pourquoi pas lui ?... On est allés au cinéma le soir même¼ On s’est embrassés¼ Il m’a pelotée¼ A la sortie il m’a entraînée dans une impasse déserte et prise maladroitement contre un mur¼ J’ai eu mal¼ J’avais hâte que ça finisse parce que les aspérités du mur me râpaient les fesses et le dos¼ Il s’est reculotté¼ - Bon, ben salut. !... On se revoit ?... C’était tout ? C’était que ça ?... On ne s’est pas revus¼ On en avait envie ni l’un ni l’autre¼

 

 

                                     

 

 

            Pendant que je vous écris, à ma petite table devant la fenêtre, mon père arrose abondamment le jardin comme tous les soirs à la même heure¼ Savez-vous que la simple vue d’un tuyau d’arrosage me met dans un état de profond malaise et ravive des souvenirs qui me sont parfaitement insupportables ?¼ Vous raconter ça aussi ?¼ Oh, au point où j’en suis !¼ Alors c’était l’année suivante¼ non¼ celle d’après¼ J’avais 20 ans¼ Et je sortais¼ Curieusement ma mère n’avait pas cherché à m’en dissuader : elle se contentait d’afficher ouvertement sa réprobation¼ Sans doute escomptait-elle - elle me connaissait si bien ! - qu’en me gâchant ainsi systématiquement mon plaisir elle m’amènerait à renoncer de moi-même¼ Et il s’en était bien souvent fallu de fort peu¼ Mais enfin je sortais !¼ Et j’avais fait la connaissance d’une bande de jeunes parisiens qui m’avaient immédiatement acceptée¼ C’était si inhabituel pour moi que je ne cessais de m’en émerveiller¼ Je faisais la fête avec eux¼ Je m’étourdissais¼ Je découvrais à la vie une saveur qu’elle n’avait jamais eue jusque là pour moi ¼

 

 

 

 

 

            Je n’avais - et pour cause - pas la moindre habitude de l’alcool¼ Et ce soir-là, avec eux, il avait coulé à flots¼ Ivre de bien-être, j’avais bu encore et encore sans me rendre compte que je dépassais très largement des limites dont j’ignorais totalement où elles se situaient¼ Et j’ai rapidement perdu tout contact avec la réalité¼.

 

 

 

 

 

            J’ai vaguement en conscience qu’on me portait, que j’étais en voiture, qu’il faisait jour - même les paupières fermées la lumière me brûlait les yeux -, que je croupissais dans mes vomissures¼ On m’a encore portée et une voix familière m’a brusquement vrillé les oreilles¼ - Ah, ben c’est du propre !¼ Ma mère !¼ Qu’est-ce qu’elle faisait là ma mère ?¼ Ma mère qui a ordonné d’un ton ferme : - Laissez-la dehors !¼ La rentrez pas !¼ Elle va m’en mettre partout¼ J’ai voulu mobiliser toutes mes forces, toute mon énergie pour reprendre pied dans le réel¼ En vain¼ Comme au travers d’un brouillard j’ai senti qu’elle me déshabillait, qu’elle me dépouillait, avec autorité et détermination, de mes vêtements poisseux et nauséabonds¼ Elle m’a tout enlevé¼ Dormir maintenant !¼ Dormir¼ Qu’on me laisse dormir¼ J’ai entendu l’eau crépiter à la sortie du tuyau d’arrosage¼ Mais il va pas arroser maintenant ?¼ En plein soleil !¼ Il est fou¼

 

 

           

 

 

            Ca m’a saisie de plein fouet¼ En pleine figure¼ A pleine puissance¼ A bout portant¼ Je me suis redressée, retournée¼ Et j’ai fui pour échapper au jet glacé¼ A toute allure¼ Le plus vite possible¼ A quatre pattes¼ Vite¼ Vite¼ Vite¼ Il m’a suivie¼ Il m’a pourchassée¼ Il m’a ciblée¼ De tout près¼ Encore plus vite¼ Je suis passée devant eux¼ devant la bande de copains¼ Ils étaient restés¼ Ils étaient l༠Ils regardaient¼ Et ils riaient¼ De si bon cœur¼ Il m’a acculée contre le mur de l’appentis¼ Je me suis roulée en boule, pelotonnée¼ Ca a fini par s’arrêter¼ Et je suis restée l༠Sans bouger¼ C’est ma mère qui est venue me chercher, qui m’a emmenée en me tenant fermement par le bras¼ Et j’ai dû repasser devant eux¼

 

 

 

 

 

            Une fois encore vous m’avez imposé une rude épreuve¼ Ca devient une habitude chez vous, dites-moi !¼ Vous m’avez épuisée¼ Je vais dormir¼

 

 

           

 

 

            A bientôt¼

 

 

           

 

 

            Je vous embrasse¼

 

 

           

 

 

            E L O D I E

 

 

 

 

 

 

Par François - Publié dans : petites annonces
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Samedi 21 octobre 6 21 /10 /Oct 22:48

La "rencontre" d'une jeune photographe convaincue de son génie et d'un mufle... 

L E     B O O K

 

 

 

J’avais quoi?... Trente ans... Oui… A peu près… Même pas… Et j’étais adjoint au rédacteur en chef d’une revue qui se prétendait artistique… Qui n’a pas duré longtemps d’ailleurs comme tout ce qui veut avoir l’air et qui l’a pas… Je me voyais arrivé, moi, dans mon grand bureau à moquette bleu roi et à secrétaire personnellement affectée. Je me la jouais et je devais être – je m’en rends compte aujourd’hui – particulièrement imbuvable. Avec tout le monde…

 

 

Cette fois-là on était à la recherche d’un photographe pour un travail ponctuel extrêmement précis dont j’avais pris la responsabilité… Les candidats ne manquaient pas – j’avais déjà reçu 14 postulants – mais il y avait toujours quelque chose qui clochait, le style ou les exigences ou un climat général… Bref, ça collait pas…

 

 

La 15ème c’était une fille – 22, 23 ans pas plus – avec un énorme book – elle en avait plein la bouche de son book – et un petit air supérieur qui m’a tout de suite souverainement déplu… Avant même que j’aie pu dire quoi que ce soit elle m’avait déjà expliqué qu’elle avait tout inventé en photographie… Tout… Ou presque… Avant elle… Ah, très bien… très bien… mais alors, à part son book, elle avait réalisé quoi ?… Elle avait travaillé avec qui ?… Heu… C’est-à-dire… Rien… Personne… Pas encore… Pas vraiment… Mais ça n’avait pas d’importance ça parce que… Ah oui ?!… Elle croyait ?… Et il y avait combien de temps qu’elle le présentait son bouououououk ?… Un an… Un peu plus… Et elle avait encore rien trouvé ?… Et elle se posait pas de questions ?… Oh, mais ils étaient complètement nuls tous ceux qu’elle avait vus… Ils y connaissaient rien… Ils comprenaient rien à ce qu’elle faisait… Elle était une artiste dans l’âme, elle !… Alors le commercial… Pas question qu’elle aille se prostituer là-dedans… Ah non, alors !… C’est pour ça… une revue d’art elle avait pensé… elle était persuadée… Ben on en avait de la chance, nous, alors !… On allait être les premiers à pouvoir révéler son génie… Elle a spontanément approuvé avant de se reprendre, de me considérer avec perplexité… J’étais sérieux ou bien ?…

 

 

J’ai feuilleté le fameux book… C’était tout à fait quelconque, besogneux, académique… sans âme, sans personnalité… Une artiste ?… Qui c’est qui lui avait raconté une chose pareille?… Hein ?… Mais personne !…Tout le monde!... Ca se voyait enfin !… Ah bon ?!… Ben pas là en tout cas !… N’importe quel photographe du dimanche était capable de faire aussi bien… mieux… Et plus simplement… Sans se croire obligé de proclamer à chaque cliché : regardez comme je suis douée… Comme j’ai du talent…

 

 

Vissée sur sa chaise, le regard dur, farouche, transpirant sous son maquillage, elle commençait tout doucement à se décomposer… Je ne l’ai pas ménagée… - Ecoute… je sais pas quel est ton cursus… comment t’en es arrivée là… et je m’en fous… je veux pas le savoir… mais je vais te donner un conseil… dans ton intérêt… Va faire autre chose… le plus vite possible… Tu n’as aucun avenir dans la photo… On t’a bernée… ou tu t’es bernée toute seule comme une grande… Bien sûr tu peux toujours t’obstiner… un an… cinq ans… dix ans… tu finiras aigrie derrière un tiroir-caisse de Super Marché… alors le mieux c’est que tu prennes conscience dès maintenant de la réalité… Tu es jeune… Tu peux te retourner… explorer d’autres voies… il est encore temps…

 

 

Elle s’était complètement refermée, un bloc compact, inattaquable… Elle n’attendait manifestement plus qu’une chose, c’est que j’en aie fini avec ma morale pour s’enfuir, son book sous le bras… Je n’étais pas pressé… Je continuais à tourner machinalement les pages – toujours la même soupe indigente : elle n’avait décidément aucun talent – Je la gardais sur le gril… plus que quelques pages… elle a esquissé un geste de la main pour m’arrêter, a renoncé avec un soupir… En bouquet… en final… en cerise sur le gâteau… en apothéose… c’ était elle… Elle toute nue… Pile… Face… De près... De loin… Devant… Derrière… Sous toutes les coutures… Elle s’étalait… Tant qu’elle pouvait… J’ai regardé : les seins… la croupe… la foune… J’ai détaillé… J’ai pris tout mon temps… Et puis j’ai éclaté de rire… D’un rire franc, sonore, délibérément offensant… - Décidément… tu as très bonne opinion de toi-même, hein ?!… Dans tous les domaines… Mais ce qui te manque c’est la lucidité… un minimum de lucidité… Elle ne m’a pas laissé finir… Elle m’a arraché le book et elle s’est enfuie…

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
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Mercredi 18 octobre 3 18 /10 /Oct 22:14

F L O R E N C E  ( 2 )

 

 

 

Tous les mardis après-midi maintenant je venais – on peut dire ça comme ça – lui offrir mes fesses... Avec infiniment d’amour… Et pas seulement le mardi… Il avait aussi voulu le mercredi… Et le lundi matin… Et quelquefois le vendredi… Et pas seulement mes fesses… Il choisissait… Un côté ou l’autre… Neuf fois sur dix il préférait derrière… - On est tellement mieux là… bien à l’étroit… bien enserré… J’étais complètement à lui, abandonnée. Rien d’autre ne comptait. Je l’avais voulu depuis si longtemps. Et je l’avais. Et il m’avait. Et seul comptait son plaisir. Et le plaisir que j’avais de son plaisir…

 

 

- Ton cul !… Donne-moi ton cul !… Je donnais. Je présentais. Il le préparait amoureusement avec ses doigts, ses lèvres, sa langue, avec une douceur et une tendresse qui me rendaient folle… Je donnais… Je m’ouvrais… J’ondulais… - Tu aimes comme ça, hein !… J’aimais, oui !… Maisj’aimais surtout qu’il aime. A la passion… C’était ma carte maîtresse, ça, pour le garder… le plus longtemps possible… toujours peut-être… Sans rien demander, sans en parler, j’avais tout de suite compris que sa femme, ça, elle avait jamais voulu… elle voudrait jamais… Alors avec moi tant qu’il voudrait… Et il voulait souvent… Il ne se lassait pas…

 

 

Des mots qui allaient avec non plus… D’une crudité… D’une obscénité… Dans sa bouche à lui, qui maniait avec tant de dextérité les concepts, qui jonglait avec les idées, le contraste était saisissant… Et particulièrement excitant… De mon côté je n’étais pas en reste : puisqu’il les aimait ces mots je les lui susurrais, je les lui jetais, j’en truffais mes lettres – même si on se voyait je lui écrivais tous les jours – que je signais d’un : « Ton enculée » ou «  Ton trou du cul »…

 

 

J’étais heureuse… Totalement heureuse. Nos conversations philosophiques se poursuivaient. Toujours plus passionnées. Plus passionnantes. Des heures et des heures durant. Je l’aimais. Et lui aussi m’aimait. J’en étais sûre. Ses mots ne mentaient pas. Ses caresses ne mentaient pas. Ses yeux ne mentaient pas. Je vivais dans le présent, dans l’instant absolu. Sans me poser de questions... Demain… après… on verrait… Demain n’était pas encore là… Je n’étais pas jalouse de sa femme. Elle n’existait que comme une pure abstraction… Qui appartenait à une autre existence… Qui ne me retirait rien à moi… Il n’en parlait pas… Moi non plus… Jamais…

 

 

Ca a duré deux ans.. Deux ans à s’aimer… A la folie… A partir ensemble quelquefois… Quand on pouvait… Trois jours par ci une semaine par là… A devenir au fil des jours lumineusement transparents l’un à l’autre…

 

 

Et puis… Sa lettre est arrivée un matin. Un véritable coup de massue. Quatorze pages. Quatorze pages de sa petite écriture fine serrée noire. Avec d’infinies précautions il m’annonçait que tout était fini entre nous. Sa décision était irrévocable… Il était en train de faire mon malheur… Il le savait : je m’étais beaucoup trop attachée à lui… Il fallait que j’aie ma vie en dehors de lui… Tant qu’on se verrait tous les deux je ne rencontrerais personne… Obligé… Et, à quarante ans, je serais toujours toute seule… Il ne voulait pas ça… - Mais c’est toi que j’aime !… Je m’en fous le reste… - Ecoute, je devrais pas te le dire, mais j’ai pensé à divorcer pour toi… J’ai failli le faire, maispour t’apporter quoi ?… Tu as 21 ans… J’en ai 48… Tu nous imagines dans 25 ans tous les deux ?… Alors c’est à moi de prendre mes responsabilités… Je veux que tu sois heureuse… J’ai argumenté, j’ai pleuré, j’ai supplié… Il est resté intraitable…

 

 

Début août il m’a fait ses adieux… Il partait… Muté à Grenoble… - C’est mieux… Pour tout le monde…

 

 

Je ne l’ai jamais revu… Pendant deux ans je lui ai écrit tous les jours… Sans jamais recevoir la moindre réponse… Si !… Une fois… - C’est dur pour moi aussi, tu sais !… Alors ne me rends pas les choses trop difficiles…

 

 

Je suis allée à Grenoble… J’ai vu son lycée… Sa maison… Je l’ai entraperçu qui montait dans sa voiture… Je ne me suis pas approchée…

 

 

Il m’avait quittée pour me rendre libre… Il m’a fallu dix ans… Dix ans sans qu’aucun homme me touche… Dix ans d’une existence ternie, attiédie, sans raison d’être… Dix ans à penser constamment à lui… J’ai fini par me faire une raison, par vivre en couple, moi aussi, comme tout le monde… Mais s’il surgissait demain dans ma vie je quitterais tout, aussitôt, pour lui, sansl’ombre d’une hésitation…   

Par François - Publié dans : Premières fois
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Lundi 16 octobre 1 16 /10 /Oct 06:20

Le pauvre!... Il a bien du souci à se faire... Les semaines et les mois qui suivront ne seront vraiment pas une partie de plaisir...

L A     G I F L E

 

 

 

- Je suppose, Frémont, que cette année encore vous allez nous faire faux bond?!… - Je ne skie pas, Monsieur le Directeur… - Vous savez, aussi bien que moi, que ce n’est pas là l’essentiel… Si j’ai décidé - quoi qu’il doive en coûter à notre société - « d’offrir », chaque hiver, une semaine de détente à la neige à mes collaborateurs c’est pour qu’ils puissent se retrouver hors du contexte habituel, pour que se tissent entre eux, à cette occasion, des liens différents… Ils n’en sont par la suite - l’expérience l’a prouvé - que beaucoup plus efficaces… Or, vous occupez, au sein de l’entreprise, des fonctions éminentes et je ne vous cacherai pas que vos esquives systématiques, sous des prétextes divers, font, en haut lieu, le plus fâcheux effet… Vous pourriez, à terme, avoir à en subir les conséquences… Vous m’êtes très sympathique, Frémont, et je n’ai eu jusqu’à présent qu’à me louer de vos services… C’est pourquoi il me semble de mon devoir de vous mettre en garde et de vous conseiller, en toute amitié, de penser à reconsidérer votre position…

 

 

Ils sont arrivés les uns après les autres, le samedi soir, équipés de pied en cape, la mine réjouie, bien décidés à en découdre avec une neige qui était tombée en abondance… Le directeur nous a présenté Lucile, sa fille… - Qui rejoindra notre effectif comme stagiaire en Janvier… Elle a échangé avec chacun une brève poignée de mains et s’est dirigée résolument vers la porte… - Tu vas où ?… - Je sors… Je vais en boîte… Il l’a couvée d’un regard attendri… - Il faut bien qu’elle s’amuse… C’est de son âge… Et on est passés à table… - Bon… Bon… Mais avant tout on est bien d’accord… On parle pas boulot… On n’a parlé que de ça… Jusque tard dans la nuit…

 

 

Dès l’aube ils étaient prêts à s’élancer sur les pistes… - Vous voulez pas essayer, Frémont, vous êtes sûr ?… Il n’a pas insisté… - Je vous laisse en compagnie de ma fille, alors !… Qui s’est levée à quatre heures, a englouti coup sur coup trois hamburgers, sans m’adresser le moindre mot, et a couru s’enfermer dans la salle de bains dont elle n’est ressortie, resplendissante, que trois heures plus tard… - Je vais au resto… Et puis en boîte… Vous lui direz ?…

 

 

Le lendemain, à la première heure, ils étaient de nouveau opérationnels… - On est venus pour skier… On va skier… Et j’ai profité tout à loisir de ma journée… J’ai lu, flâné, respiré l’air, à pleins poumons sur le balcon, contemplé le paysage par la grande baie vitrée, vaguement somnolé… Comme la veille Lucile s’est extirpée de sa chambre sur le coup de quatre heures, a fait un bref passage éclair par la cuisine avant de disparaître dans la salle de bains dont elle a bruyamment refermé la porte… J’ai résisté cinq minutes… dix minutes… et puis la tentation a été la plus forte… Je me suis approché, à pas de loup, et, le cœur battant, j’ai collé mon œil à l’antique serrure désaffectée qu’avait remplacée, à l’intérieur, un énorme verrou en acier… Juste en face c’était la baignoire… Elle s’y douchait, de dos : un petit derrière en pente douce, au sillon largement creusé entre les fesses, que j’ai longuement savouré… Elle s’est retournée, a enjambé le rebord de la baignoire… Juste l’instant furtif de la toison bouclée sur l’encoche entrouverte… C’était fini…

 

 

Et je n’ai plus vécu mes journées que dans l’attente de ce moment-là… Sans pouvoir penser à rien d’autre… Sans pouvoir rien faire d’autre… Elle apparaissait enfin, me concédait un vague bonjour du bout des lèvres, avalait n’importe quoi - ce qui lui tombait sous la main - et prenait la direction de la salle de bains… Le verrou claquait… Je patientais quelques instants et je la rejoignais… Agenouillé, pour être à bonne hauteur, je me repaissais de son corps… Je l’explorais, je le fouillais, je m’en emparais… Je décomposais à l’infini chacun de ses gestes, de ses mouvements, de ses attitudes… Elle était à moi… Pour quelques précieux instants… J’étais heureux…

 

 

C’est arrivé le jeudi… J’attendais… J’attendais, agenouillé, l’œil rivé au trou de la serrure, le pantalon baissé, dressé… J’attendais qu’elle escalade la baignoire… J’ai attendu… Longtemps… Beaucoup plus longtemps que d’habitude… La porte s’est brusquement rouverte… Dans son regard la stupéfaction… l’incrédulité… et puis - presque aussitôt - quelque chose de dur, de froid, de métallique… Et elle a giflé… A toute volée… De toutes ses forces… Quatre fois… Gauche… Droite… Gauche… Droite… Elle m’a toisé… Ses yeux se sont portés en bas et elle a éclaté d’un large rire, interminable, offensant qui m’a poursuivi jusque dans ma chambre…

 

 

Elle m’y a rejoint deux heures plus tard… Sans frapper… - Et essaie de recommencer pour voir, espèce de vieux dégoûtant !… Ah, il serait content mon père s’il apprenait ça !… Et les autres !… Quand ils vont savoir… Je me suis fait implorant… - Vous direz rien ?… Dites rien !… Elle a haussé les épaules, tourné les talons et refermé violemment la porte sur elle…

 

 

- Bon… On a un petit problème d’intendance… Tout le monde était réuni pour le repas autour de la grande table de la salle à manger… - Il faudrait aller faire quelques courses… Pour faire le joint jusqu’à dimanche… Ses yeux se sont portés sur moi… - Frémont, vous qui ne skiez pas… Vous vous en chargez ?… Lucile vous accompagnera… Elle lui a lancé un regard excédé auquel il n’a pas prêté la moindre attention…

 

 

On était en train de déposer tous les deux nos achats sur le tapis de caisse… Elle a penché le buste au-dessus du chariot au moment même où j’y plongeais la main pour saisir un pack de bière et je lui ai, de façon parfaitement involontaire, effleuré le bout du sein… La gifle est aussitôt partie… Sonore… Cuisante… - Non, mais alors là cette fois !… Je n’ai pas pu m’empêcher de relever la tête… Tous les regards étaient braqués sur nous… Une petite fille a interrogé sa mère… - Pourquoi elle l’a tapé la dame le monsieur ?… Il a pas été gentil ?… Et tout le monde a éclaté de rire…

 

 

Je prenais le soleil sous la véranda… - Je peux vous dire deux mots, Frémont ?… Il a approché une chaise longue, s’y est installé… - C’est au sujet de ma fille… - Votre fille ?!… Ca y était… Ca y était… Elle avait… - Ma fille, oui !… J’ai eu une longue - très longue - conversation avec elle hier soir… Il y a beaucoup été question de vous… - De moi ?!…  - De vous, oui !… Ca vous étonne ?… - Oui… Enfin non… Pas vraiment… Mais ce n’est pas aussi simple que… - Elle a un caractère de cochon, ça, je vous l’accorde… Je suis bien placé pour le savoir… Elle n’en fait qu’à sa tête… Si vous saviez les trésors d’énergie que j’ai dû dépenser pour la convaincre de se mettre enfin au travail… A 25 ans !… Et encore !… Elle n’a fini par se laisser fléchir qu’à la condition que ce serait dans mon entreprise… Ce que j’ai accepté… Et directement sous mes ordres… Ca, c’est hors de question… Je vois trop bien où elle veut en venir… Profiter de notre lien de parenté pour faire ce qui lui chante… Quand ça lui chante… J’ai dû batailler ferme et elle s’est finalement rendue à mes arguments… A condition d’être placée sous votre seule et unique responsabilité… Je suppose que vous n’y voyez pas d’inconvénient ?… J’en étais sûr… Je ne vous cacherai pas que ce ne sera certainement pas de tout repos… Je la connais… Mais je compte sur vous… Je compte sur vous pour la cadrer, pour la placer face à ses responsabilités puisqu’elle ne jure que par vous… Je vous donne carte blanche… entièrement carte blanche…

 

 

Elle a fait irruption dans ma chambre juste au moment où je finissais mes valises… - Mon père m’a dit que j’allais travailler avec vous… - Oui… - Alors mettons les choses au point tout de suite… Pour éviter tout malentendu… Et pour ne pas vous exposer à des déboires à n’en plus finir… Quand les choses commencent à se savoir on ne sait pas jusqu’où ça peut aller… Et elle m’a lancé une vigoureuse paire de claques…  

Par François - Publié dans : regards.croises
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