histoires méchantes, méchantes histoires

Mercredi 10 janvier 3 10 /01 /Jan 16:32

E N     B O Î T E    

 

 

 

J’avais fait la connaissance d’Iliona, sur la plage, le premier jour des Vacances, et elle m’avait aussitôt fascinée… Exubérante, sûre d’elle, sans le moindre complexe, rayonnante, elle était celle que j’avais toujours rêvé d’être… Elle m’avait d’abord, à mon grand désespoir, superbement ignorée et puis, contre toute attente - on m’avait toujours et partout laissée pour compte -  elle avait fini par me faire l’aumône de son amitié… Je lui en étais éperdument reconnaissante et j’étais prête à tout - et davantage encore - pour ne pas la décevoir…

 

 

Je vivais dans son ombre… Je buvais avidement chacune de ses paroles… J’épousais ses goûts, j’embrassais ses convictions, je m’habillais comme elle, je me coiffais comme elle, je calquais, jusque dans les moindres détails, mon comportement sur le sien… Je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour lui ressembler et il me semblait parfois que j’y parvenais…

 

 

Dans son sillage je parlais fort, je riais haut, je me moquais ouvertement de tout et de tout le monde… Avec ivresse : je ne m’en serais jamais crue capable… Avec le sentiment aussi de l’impunité la plus absolue : j’étais à six cents kilomètres de chez moi… Je ne connaissais personne et personne ne me connaissait…

 

 

C’était un soir, en boîte… On avait bu… Beaucoup… Beaucoup trop… On avait allumé tous les types qui nous tombaient sous la main pour les envoyer sur les roses, dans un grand éclat de rire, dès qu’ils se montraient un peu trop entreprenants… Sur le coup de quatre heures du matin cinq ou six rugbymen, hilares, titubants, étaient montés montrer leurs fesses sur scène sous les encouragements du DJ qui n’avait pas voulu en rester là… - Et les filles ?… Est-ce qu’elles vont se montrer moins courageuses que les garçons les filles ?… Personne n’a bougé… - Je vois… Il n’y a que des filles particulièrement coincées ici ce soir… Iliona s’est penchée vers moi… - Non, mais il nous cherche, ce con !… Tu viens ?… Elle s’est levée… Je l’ai suivie… Une autre fille nous a rejointes… - Ah, en voilà trois qui n’ont pas froid aux yeux au moins… Elles ont dansé, elles se sont déhanchées, elles ont laissé tomber leurs mini-jupes… Moi aussi… Dans un épais brouillard… La tête chavirée d’alcool… Il y a eu des applaudissements, des coups de sifflet admiratifs… - Oui, hein !… Ca, c’est du string !… Et sacrément bien porté… Vous avez vu ces amours de petits culs !?… Elles ont tourné - on a tourné - virevolté, emportées par une musique de plus en plus saccadée… - Eh, les filles, on fait mieux que les garçons ?… On se dégonfle pas ?… On montre tout ?… Il y aura une tournée gratuite… Iliona m’a poussée du coude… - Si il croit qu’on n’en est pas capables !… - Alors on se défile ?!… - Il va voir si on se défile… Et elle l’a fait… Et je l’ai fait…

 

 

J’ai passé toute la journée au lit, écoeurée, nauséeuse, furieuse contre moi-même et surtout contre Iliona… C’était sa faute tout ça… Elle était folle cette fille… Complètement folle… Elle m’a appelée… Dix fois… Douze fois… Je n’ai pas répondu… Je rentrais le lendemain… Je ne l’ai pas revue…

 

 

Et tout s’est aussitôt remis en place… Comme avant… Ordinaire… Rassurant… Avec les gens de tous les jours… Les lieux familiers… Mon travail à la boulangerie-pâtisserie… Les soirées devant la télévision… Les dimanches avec papa-maman… Et mes deux petits frères… J’étais redevenue celle que j’avais toujours été… Celle que je n’aurais jamais dû vouloir cesser d’être… Rien n’avait jamais eu lieu…

 

 

- Ton portable… Tu as un message… J’ai fini de servir Madame Rollier… Un numéro qui ne me disait rien… Un texto… - J’ai vu ta chatte… Juste ça…       - J’ai vu ta chatte… La patronne m’a prise par le bras… - Ca va pas ?… Quelque chose de grave ?… - Si, si !… Ca va… - Tu es sûre ?… Tu trembles… Tu es toute pâle…

 

 

Et le lendemain encore… A la même heure… - Si, j’ai vu ta chatte !… Je la vois encore… Chaque fois que j’en ai envie… Et c’est souvent… - Mais qu’est-ce qu’il y a ?… Tu pleures ?… C’est un garçon, c’est ça ?… Faut pas te mettre dans des états pareils… Ca n’en vaut vraiment pas la peine…

 

 

Il y a eu plusieurs jours de répit… Presque une semaine… Et puis un MMS… Avec une photo de moi… Toute nue… - C’est celle que je préfère… Je l’ai installée en fond d’écran sur mon ordi… J’en ai des quantités d’autres… parce que… tu ne t’en es pas aperçue… mais quelqu’un a fait une video ce soir-là…

 

 

Et puis un mail… Comment j’ai eu ton adresse ?… Pas bien sorcier… Tu l’as distribuée à tellement de monde autour de toi… En tout cas tu caches bien ton jeu, ça, on peut pas dire… Parce que qui serait allé imaginer que la petite Amande Delcroix, si sage, si timide, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, profitait de l’incognito des Vacances pour courir se mettre à poil en public ?… Le contraste n’en est que plus excitant, tu sais, finalement!… D’autant que - c’est clair - tu y prends énormément de plaisir… La jubilation avec laquelle tu fais ça !… Et tu es la seule - des trois - à avoir tout enlevé… Les autres, elles avaient au moins gardé le haut… Mais c’est pas un reproche, hein !… Au contraire… Tu as de petits seins mignons à croquer… J’adore…

 

 

- T’as encore un texto !… Décidément il est réglé comme du papier à musique ton amoureux !… Lis-le !… Mais si, lis-le !… T’en crèves d’envie… Une autre photo… D’elle en bas… En gros plan… - Comme tu es délicieusement fendue !… Dommage que tu n’écartes pas… Il est vrai que ça s’y prêtait pas ce soir-là… Pas du tout… Je le regrette… Je le regrette vraiment… Toi aussi ?…

 

 

 Tu n’as pas répondu à mon mail… Tu ne réponds pas à mes textos non plus… Mais je te comprends… Parce que comment ça doit se bousculer dans ta tête en ce moment!… Des tas de questions… Des tas d’interrogations… Tu envisages des tas de choses… Tu as même pensé à aller porter plainte… Ne me dis pas le contraire… Je ne te croirais pas… Tu étais à deux doigts de le faire… Tu as très bien fait de renoncer finalement… Parce que tu leur aurais dit quoi aux gendarmes?… Qu’un inconnu t’envoyait des photos de toi à poil ?… Ils auraient bien ri… Il aurait fallu que tu les leur montres, que tu leur racontes ce qui s’était passé là-bas… Ils auraient enquêté et… ça aurait fait le tour du pays… Tu aurais  eu bonne mine… Ils auraient été ravis tes patrons… Excellente image de marque pour la boulangerie… Tu n’aurais plus eu qu’à aller chercher du travail ailleurs… Où, après ça, tu peux me dire ?… Non, tu as raison, il vaut beaucoup mieux que tout ça reste entre nous, que je continue à m’amuser comme un fou en reluquant tant et plus ton amour de petite chatte et que, toi, tu continues à te dire qu’il y a quelqu’un quelque part qui s’épuise de plaisir en pensant à toi… Ce n’est pas si désagréable que ça finalement, non ?… Non ?… Menteuse !…

 

 

Un texto… Comme tous les jours… Un MMS… Une queue… Sa queue… Toute gonflée… Toute droite… J’ai précipitamment refermé mon portable… Le salaud !… Quel salaud !… Il disait quoi en plus, ce sale dégoûtant ?… J’étais toute seule au magasin… Je l’ai rouvert… - Non, mais t’as vu dans quel état tu me mets ?… Et c’est comme ça tout le temps… Demain je la ferai cracher pour toi… Tu aimeras ?… Je n’ai pas entendu la patronne arriver derrière moi… Quand elle s’est penchée par dessus mon épaule il était trop tard… - Eh ben dis donc !… Elle s’est interposée pour m’empêcher de le refermer… - Tu peux bien me laisser voir… C’est ton copain ?… Pas mal… Bel outillage… Elle a éclaté de rire…         - Oh, mais fais pas cette tête-là !… De quoi tu as peur ?… Que je sois choquée ?… Il y a longtemps que j’en suis plus là…

 

 

Mais qui je suis à la fin ?… Comment tu dois la tourner et la retourner la question dans ta tête… Un indice ?… Tu me vois tous les jours… Au magasin… Seulement il en défile du monde au magasin, hein ?!… et ça peut être n’importe qui… Eh oui !… Tu me vois tous les jours et tu ne sais pas que c’est moi…  Mais moi je sais… Je te regarde et je sais comment tu es faite en dessous… J’ai vu tes seins… J’ai vu tes fesses… J’ai vu ta chatte… J’ai tout vu… Depuis le temps que j’en avais envie !… Depuis la toute première fois où je t’ai aperçue dans cette petite robe blanche qui t’épousait de si près… Ma patience a fini par être récompensée, tu vois… Au-delà de mes espérances… Elle le sera encore…

 

 

- Ca va être l’heure !… Tiens, qu’est-ce que je disais ?!… Il est ponctuel, c’est le moins qu’on puisse dire… Il l’avait fait… Sur la photo de ma figure en gros plan… - Et un jour - bientôt peut-être - ce sera en vrai… Un jour tu seras réellement nue pour moi et ce jour-là… Elle a tendu la main… - Tu montres ?… Allez, montre, quoi !… Oui, ben c’est pas ton petit ami alors s’il t’a jamais vue… C’est qui ?… - Mais j’en sais rien qui c’est… J’en sais rien… C’est un type - je le connais pas - qui arrête pas de m’envoyer des trucs comme ça depuis des semaines… - Et qui a des photos de toi… Elles sont tombées du ciel ?…

 

 

Comment je l’ai eue cette cassette ?… Ca aussi ça doit te turlupiner, hein ?… Et qui c’est qui l’a faite ?… Tu veux savoir ?… Tu veux vraiment savoir ?… Eh bien c’est un copain d’Iliona… Et c’est elle qui me l’a envoyée… Elle n’a pas apprécié, mais alors là pas du tout, la façon dont tu as disparu sans même avoir la correction de lui dire au revoir… Pourquoi moi ?… Peut-être comme ça sans raison au hasard… Juste parce que j’habite la même ville que toi… un peu comme on jette une bouteille à la mer… Ou bien peut-être qu’il y en a une de raison au contraire… Va savoir… Bon… Mais je vais pas te faire languir plus longtemps… Tout à l’heure tu auras ton texto quotidien… Et tu sauras… Tu sauras qui je suis…

 

 

- Il t’oublie ce matin… Mais c’est qui alors au juste ?… Un type à qui t’as vendu des photos de toi pour qu’il s’excite dessus ?… - Oh non !… Non !… Le portable a sonné… Je me suis réfugiée dans l’encoignure de la porte de la réserve… Il y avait sa photo… Le patron !… Elle s’est approchée… Elle a tendu la main… - Fais voir !… Allez, fais voir, quoi !…

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
Ecrire un commentaire - Voir les 4 commentaires
Lundi 8 janvier 1 08 /01 /Jan 07:52

P A S S I O N

 

 

 

Non, mais comment il peut faire de toi tout ce qu’il veut un mec quand tu l’as dans la peau !… Il te détruit, il te bouffe, il te déglingue et t’y retournes… Tu peux pas t’empêcher… C’est plus fort que toi… Dix mille fois je l’ai quitté ce con… En me jurant chaque fois que c’était la dernière, qu’il pouvait bien venir me supplier à genoux… Dix mille fois je suis revenue… Il me reprenait quand il voulait… Il avait qu’à claquer des doigts… Il avait même pas besoin… Parce que trois jours… Quatre au grand maximum… Et j’en pouvais plus de pas le voir… De pas être dans ses bras… De pas être à lui… Alors j’appelais… Je finissais toujours par appeler… - Stéphane ?… C’est moi, Aurélie… Un petit rire moqueur… - Alors ça y est ?… T’es calmée ?… Elle me faisait fondre sa voix… Non, mais comment est-ce que j’avais pu ?… Je me faisais toute douceur… Tout apaisement… - Je te demande pardon… Je… - Bon, bon, mais ça tombe mal là, parce que j’ai des tas de trucs à faire… J’ai pas le temps… Je t’appellerai… Dès que j’ai un créneau je t’appelle… Promis…

 

 

Et j’attendais que mon portable sonne… Ca pouvait être le soir même… Ou le lendemain… Ou huit jours après… Quand il voulait… Quand ça le prenait… Quand ça devenait trop insupportable d’attendre je finissais par rappeler… - Stéphane ?… - Mais tu m’emmerdes !… Tu m’emmerdes !… J’ai pas le temps, j’t’ai dit… Et il me laissait mariner dans mon jus… Quinze jours… Ou un mois… Exprès…

 

 

Et puis : - Qu’est-ce tu fais ?… - Rien… Rien… Je… - Eh bien amène-toi alors !… Et j’accourais… Je volais, ivre de bonheur… Du bonheur d’être avec lui… Dans ses bras… A lui… Et ça recommençait… Cahin caha… Avec des hauts… Avec des bas… Ca le prenait d’un coup tu savais pas pourquoi… - J’ai envie d’être tranquille ce soir… Alors tu te casses… - Hein ?!… Mais je… - Tu te casses,j’te dis !… Ca servait à rien de discuter… Qu’à le mettre en fureur… Il rappelait au milieu de la nuit… Et je me précipitais… Un petit chien qu’on siffle…

 

 

En boîte il draguait sous mon nez… - Quoi ?!… Qu’est-ce qu’il y a ?!… T’es pas contente ?… Ca te va pas ?… Tu la vois la porte là ?… Tu la vois ?… Et je restais… Et il lui roulait des pelles sur la piste à la fille… Et je pleurais… Il profitait du moment où elle allait aux toilettes pour me pousser contre le mur… - Tiens, t’es toujours là, toi ?… Il m’embrassait, il me tripotait les seins, les fesses et il la reprenait, elle, quand elle revenait… Il l’emmenait dans la voiture et j’attendais en larmes sur le parking qu’ils aient fini… - Cette fois c’est trop Stéphane !… Je te quitte… J’en peux plus… Tu as tout gâché… Tout… Je m’en vais et je te jure que cette fois-ci… - Mais oui, c’est ça, c’est ça… Il s’arrêtait… Il ouvrait la portière… - Bon vent !…

 

 

Je rentrais à pied… J’allais chez Emilie… Ou chez Marine… Ou chez Vanessa… Qui m’hébergeaient… Qui me remontaient le moral… Qui essayaient… - Mais enfin tu peux nous dire ce que tu fous encore avec ça ?… T’as pas encore compris ?… Si, si, mais il pouvait changer… Il finirait par changer… Avec de la patience j’arriverais bien à… - T’as qu’à y croire !… Mais continue !… Continue !… Vas-y !… Laisse-toi marcher dessus… piétiner… Fais la serpillière… Il adore ça… Evidemment elles avaient raison… Evidemment… Il fallait faire une croix dessus… Il fallait l’oublier… Je l’oubliais… Deux jours… Trois jours… Une semaine… Et puis… Et puis je rappelais… Et ça recommençait… Jusqu’à la fois suivante…

 

 

Jusqu’au jour où… On était assis sur le lit… - Bon, écoute !… J’ai réfléchi pour nous deux… T’es vraiment pas stable comme fille… Tu sais pas ce que tu veux… - Quoi ?!… Non, mais attends, Stéphane, attends, je rêve là… je rêve… C’est toi qui… - Ben voyons !… Qui c’est qu’arrête pas de se tirer et de revenir… C’est moi peut-être ?… - Ben évidemment… Evidemment… c’est parce que toi tu… - Ca va être de ma faute, mais bien sûr !… Tu penses ce que tu veux, mais en tout cas, moi je peux pas vivre avec une fille qui change d’avis comme de chemise… Alors se voir comme ça, de temps en temps, juste pour tirer un coup, okay !… Mais pour le reste c’est niet…

 

 

Je pouvais pas me passer de lui… C’était impossible… Et puis j’espérais toujours qu’avec le temps… à force… à la longue… Alors quand il voulait… Dès qu’il voulait… T’arrives ?… J’ai envie de baiser… Et j’arrivais… Tout de suite… Les filles s’étouffaient… - Non, mais tu te rends compte à quoi t’en es réduite ?… Je me rendais compte, oui, et alors ?!… Ca valait mieux, elles, avec leurs mecs ?… Ils se foutaient d’elles pareil… Sauf qu’ils le disaient pas, c’est tout…

 

 

Il a définitivement mis fin un beau jour comme ça d’une petite claque sur les fesses… - Voilà… Tu peux te rhabiller… C’est fini… C’était la dernière fois… - Hein ?… Mais pourquoi ?… - Parce que j’ai plus envie… J’en ai fait le tour de toi… Il y en a des tas d’autres des filles… - Juste une fois de temps en temps… S’il te plaît, Stéphane, s’il te plaît… Je ferai ce que tu voudras… Tout ce que tu voudras… Il est resté intraitable… Il ne m’a jamais rappelée… Il raccrochait quand c’était moi…

 

 

Ca fait cinq ans… Je ne l’ai toujours pas oublié…     

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
Ecrire un commentaire - Voir les 5 commentaires
Dimanche 31 décembre 7 31 /12 /Déc 19:09

Excellente année à toutes et à tous....

E N     S T A G E

 

 

 

Ce stage en entreprise - pour mon BTS - j’avais eu la chance de pouvoir l’obtenir chez une disquaire… Royal… Une patronne cool qui filait je sais pas où tous les après-midi en me laissant le magasin… De la musique - celle que j’aimais - toute la journée… Et des filles, des tas de filles, qui entraient, qui tournaient, qui se penchaient, qui s’accroupissaient pour mieux voir les travées du bas… Le rêve…

 

 

Il y en avait trois qui passaient tous les jours… On avait fini par sympathiser et par s’offrir notre petit brin de causette quotidien… - Ca t’ennuie pas au moins?… M’ennuyer ?… Oh que non !… Non… Au contraire… - Oui… Parce que qu’est-ce qu’on se fait chier, nous, toutes seules toute une journée !… On sait pas quoi faire… On sait pas où aller… Tandis que là ici… Comment on aime ça discuter avec toi… Si, c’est vrai… T’es vachement sympa…

 

 

- Bon, mais dis, maintenant qu’on se connaît, tu peux bien nous laisser en prendre des CD… - Hein ?!… Ah non… Non… Sûrement pas… - Oh, tu parles !… Qu’est-ce t’en a à foutre ?!… Ca se verra pas… Et puis c’est pas à toi n’importe comment… - Ben justement raison de plus !… - Oh, t’as de ces principes, toi !…

 

 

Elles sont revenues à la charge le lendemain… - Allez, quoi !… - Non, j’vous dis… La petite brune en a attrapé un dans un bac… - Allez, tu me le donnes… - Non… - Eh bien viens le reprendre alors !… Et elle l’a glissé sous son tee shirt… Je l’ai poursuivie, coincée au fond du magasin… - C’est bon… C’est bon… Le voilà ton truc… Elle l’a jeté à mes pieds… - Mais c’est qu’il deviendrait mauvais en plus…

 

 

Pendant plus d’une semaine je ne les ai pas revues… Et puis, un mardi, elles sont arrivées avec un grand sac qu’elles se sont mises à remplir, sans rien dire, de tous les CD qui leur tombaient sous la main… - Qu’est-ce que vous faites ?… - Ben ça se voit pas ?… On se sert… - Ah, mais non !… Ah, mais non !… - Ah, mais si !… Ah, mais si !… Tu vas quand même pas nous chier un tank pour trois CD !… - Trois ?!… Il y en a au moins cinquante… Elles n’ont pas répondu… Elles ont voulu filer… Je les ai rattrapées… J’ai agrippé le sac… Je le leur ai arraché… - On t’aura, espèce de connard !… On t’aura…

 

 

Je les avais oubliées quand un matin… La patronne était à la caisse… Je déballais de la marchandise en réserve… - Il est pas là le jeune ?… - Il est occupé… Qu’est-ce que vous lui voulez ?… - Rien… Ca fait rien… On reviendra… Elle a voulu savoir… - C’est quoi ces filles ?… Tu les connais ?… - Comme ça… sans plus… C’est des clientes…

 

 

Le lendemain aussi… - Il est toujours pas là ?… - Non, mais je peux m’occuper de vous, vous savez !… - C’est quoi ces petites connes, tu peux me dire ?

 

 

Et encore… - Mais enfin qu’est-ce que vous lui voulez ?… - C’est parce que… Elles ont fait mine d’hésiter… - C’est parce que… on peut se servir, prendre tout ce qu’on veut d’habitude quand c’est lui… Il nous fait pas payer… Elles ont ri… - Du moment… du moment qu’on veut bien lui faire voir… Baisser notre culotte là-bas dans le coin derrière… Et le laisser toucher…

 

 

Il n’y a pas eu d’explication possible… Elle m’a viré sur le champ… Dehors, sur le trottoir, elles m’ont regardé partir en riant… 

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
Ecrire un commentaire - Voir les 2 commentaires
Mercredi 20 décembre 3 20 /12 /Déc 15:44

R O U G E     A     L E V R E S

 

 

 

Entre midi et deux la grande surface d’à côté restait toujours ouverte et j’allais y tuer le temps en attendant de reprendre le boulot… Je flânais, je m’attardais entre les rayons, j’essayais un rouge à lèvres sur le dos de ma main… un autre… ou un parfum… Je m’éloignais… Je revenais… Je n’achetais jamais… Je n’avais pas les moyens : il y avait trop peu de temps encore que je travaillais…

 

 

Ce jour-là je venais tout juste de passer les caisses, j’allais sortir quand une femme a hurlé à pleins poumons derrière moi… - Sécurité !… Sécurité !… Je me suis retournée… Qu’est-ce qui se passait ?… Sorti de je ne sais où un vigile armoire à glaces s’est précipité sur moi, m’a agrippée par le bras, solidement maintenue… - Toi, tu me suis et surtout tu fais pas d’histoires… - Quoi ?!… Mais qu’est-ce que ?… Il m’a entraînée… - Allez, allez, viens par là… On a monté des marches, emprunté un long couloir avec la bonne femme sur nos talons qu’arrêtait pas de répéter… - Toi, ma petite, on va pas te louper… Alors ça, on va pas te louper… Depuis le temps que je le surveille ton petit manège… On m’a poussée dans une pièce… On a refermé la porte…

 

 

Derrière un bureau une femme a levé la tête… - Ah, encore une !… Eh ben décidément c’est le jour… Bon… Alors tu poses tout ce que tu as volé là devant moi… Je suis restée pétrifiée, incapable de rien dire, de rien faire… Seulement de me répéter comme un refrain que c’était pas possible, que ça allait forcément s’arranger puisque j’avais rien volé… - Alors ?!… - Mais j’ai rien pris… - Mais oui !… Mais bien sûr… Alors tu me donnes ton sac… Je le lui ai aussitôt tendu, pleine de bonne volonté… Elles allaient bien être obligées de se rendre compte… Forcément…

 

 

Elles l’ont renversé sur le bureau tout vidé tout éparpillé tout examiné un truc après l’autre… Le vigile aussi est venu se pencher avec elles… - Vous êtes sûre, madame Monnier ?… A voix basse… - Certaine… Ca fait quinze jours que je l’ai à l’œil… Elle est maligne, mais… Un rouge à lèvres… Un Dior… Elle l’a pas reposé… Absolument certaine… - Bon… alors tu vas gentiment nous dire ce que t’en as fait… Ca vaut mieux, tu sais !… Parce que ça peut aller très loin cette histoire… Tu travailles où ?… J’ai vaguement balbutié… - A mille sapes là-bas… - En plus !… Ah ben elle va être contente Madame Cartier quand elle va apprendre que sa vendeuse pique chez les collègues… Parce qu’elle va l’apprendre… A moins que… - Mais j’ai rien volé !… - Ben voyons !… C’est incroyable d’être entêtée comme ça… Oh, mais on va trouver… On va forcément trouver… Retourne tes poches !… Sors-les !… Ah oui… oui… mes poches… prête à coopérer… les convaincre… pas perdre ma place… Ah non, non, surtout pas ça… non… Evidemment il y avait rien…

 

 

- Mais qu’est-ce qu’elle en a fait ?… Il y en a une qui a plongé la main dans les autres poches derrière… Jusqu’au fond… - C’est pas possible ça !… Donne ton jean !… J’ai donné… J’ai enlevé… Tout de suite… J’ai donné… Il y avait plus qu’une seule chose qui comptait… Leur prouver… Qu’elles préviennent pas Madame Cartier… Parce que Madame Cartier… Que ça s’arrête toute cette histoire… Que ça s’arrête le plus vite possible… Le vigile aussi s’est approché… Tout près… Elles ont exploré une jambe… l’autre… Elles ont tâté les ourlets, l’ont retourné, jeté en petit tas par terre… - Mais c’est invraisemblable !… Imvraisemblable…

 

 

Elles ont tourné autour de moi comme des guêpes… - Elle l’a… C’est obligé, elle l’a… Il y en a une qui a remonté mon pull et l’autre a passé la main entre le sein et le soutien-gorge, tout le tour, enrobé, contourné… l’un après l’autre… - Il y a rien non plus… Dépitées… Vexées… Et de derrière je sais pas laquelle m’a baissé la culotte d’un seul coup jusqu’à mi-cuisses… - Non… Elle l’a pas… - Elle a vu qu’elle était repérée… Elle a dû le balancer quelque part en rayon… - Tu l’as mis où, hein ?… Eh bien réponds !… - Elle le dira pas… Une vraie tête de mule… - Bon, alors écoute-moi bien !… Pour cette fois il y aura pas de suite… Tu as été très maligne… Mais un conseil : remets jamais les pieds ici… Sinon…

 

 

D’un revers de main elle a balayé toutes mes affaires sur le bureau… - Tu te reculottes… Tu ramasses tout ton fourbi… Et tu dégages…

 

 

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
Ecrire un commentaire - Voir les 3 commentaires
Dimanche 19 novembre 7 19 /11 /Nov 16:35

Non, mais franchement, entre nous, ils sont pas ignobles ces deux-là?...

B A S S E     V E N G E A N C E

 

 

- Qu’est-ce que tu fous là, toi ?… - Ben, et toi ?… Christophe… Ce vieux pote de Christophe… Comment ça faisait plaisir de se revoir !… Sans le savoir on tournait depuis six mois sur le même secteur, lui dans le matériel d’écriture et moi dans le jeu éducatif… - Non, mais alors ça c’est la meilleure !…

 

 

Du coup on s’est débrouillés pour prendre notre tournée dans le même sens… On se retrouvait le plus souvent possible… Sur la route… Au restaurant… A l’hôtel… On évoquait, avec délectation et nostalgie, nos années de Boulogne… - Ces fêtes qu’on pouvait faire !… Ah, on s’ennuyait pas… - Et Sonia, t’as des nouvelles ?… Ca avait été son grand amour de jeunesse Sonia… Un véritable drame quand elle l’avait quitté, du jour au lendemain, pour aller épouser un type à Paris… - Non, non, j’ai pas cherché à en avoir non plus, mais tu sais pas le plus beau ?… C’est que son mari, c’est un collègue à toi… Il travaille dans ta boîte… Un certain Cibaud… Gérard Cibaud… Ca  te dit quelque chose ?… - Un peu que ça me dit quelque chose… C’est mon directeur des ventes… Mais comment tu sais ça, toi ?… - Par Vannier… - Cibaud… C’est fou, ça !… - J’aimerais bien voir à quoi il ressemble ce salopard… - Oh, ça c’est facile… Il vient sur ma tournée en Janvier… - Je te jure que si je peux lui en faire une à celui-là je vais pas le louper alors là !… - Et moi donc !… C’est une vraie carne au boulot… Et comme j’ai pas l’intention de moisir dans cette boîte…

 

 

Je les ai présentés l’un à l’autre dans un routier près de Montluçon… - C’est un collègue Christophe, mais surtout un ami… Depuis le lycée à Boulogne on se connaît… Il a pas cillé Cibaud… Ah, Boulogne !… On en avait des souvenirs là-bas tous les deux… Nos plus belles années… Ces coups fumants qu’on avait pu faire… Et les filles !… Ca y allait les filles… - Tu te rappelles Sylvie Pélissier ?… Et Monique Laval ?… Fallait pas leur en promettre à celles-là !… Et Sonia Dumas ?!… Il est resté de marbre Cibaud… Elle avait pas froid aux yeux, Sonia… Ailleurs non plus d’ailleurs… La vraie petite cochonne de base… ca dépannait bien… - Tu te rappelles au Celtic, dans l’arrière-salle, quand elle passait sur les genoux de tous les mecs les uns derrière les autres… Tu tâtais… Tu tripotais… Tant que tu voulais… Fallait surtout pas te gêner… A trois ou quatre en même temps des fois… Quand elle était bien excitée ça se finissait en bas sur la cuvette des chiottes à tour de rôle jusqu’à ce qu’elle ait son compte… Tout le monde en profitait… - Et quand elle se faisait troncher sur le parking de la boîte à même le capot de la bagnole, tu te rappelles ?… Il pouvait y avoir trente mecs autour c’est pas elle que ça dérangeait…

 

 

On inventait… On inventait tant et plus… Grisés par nos mots, on rivalisait dans la surenchère… Jamais, au grand jamais, Sonia n’avait été celle que nous lui décrivions… Sans être coincée ni bégueule elle s’était toujours montrée très sage… C’était d’ailleurs, à l’époque, à ce qu’il disait, ce qui avait tout particulièrement séduit Christophe… - On n’en fait plus des comme ça…

 

 

 Et la fois où elle avait parié une bouteille de champagne qu’elle ferait un strip-tease sur la piste un soir que c’était noir de monde, tu te rappelles ?… Et elle s’est pas dégonflée… En se dandinant et en se trémoussant tant qu’elle pouvait, toutes ses sapes balancées aux quatre coins de la boîte… Complètement à poil elle a fini… C’est le patron qui l’a forcée à se rhabiller parce qu’il voulait pas d’histoires… Ah, c’est sûr qu’avec Sonia t’avais le spectacle assuré… Mais le plus beau c’était quand même la fois où, à la banque, elle était en train de tailler une pipe au directeur sous le bureau et que les grands pontes de la Caisse Régionale s’étaient amenés sans prévenir… Ce délire… Il avait pas fait long feu à Boulogne le type…

 

 

Ah, Sonia !… Quel bon souvenir c’était… Et la fois où… Toute l’après-midi on aurait pu en raconter comme ça et encore… on n’aurait pas fini… Une sacrée vedette Sonia… Seulement le jour où elle avait voulu se ranger elle s’était vite rendu compte qu’à Boulogne elle était grillée… Valait mieux qu’elle change d’air… Et elle était allée se fondre dans la masse à Paris… Pendant deux ou trois ans on n’avait plus entendu parler d’elle et puis le bruit avait couru qu’elle avait trouvé quelqu’un… le bon con de base pas trop fûté… elle lui avait raconté ce qu’elle avait voulu… il l’avait crue et elle s’était dépêchée de le faire cocu à tour de bras…

 

 

Cibaud a réclamé l’addition… - Il serait peut-être temps qu’on reprenne la  tournée, non ?…

 

Par François - Publié dans : histoires méchantes, méchantes histoires
Ecrire un commentaire - Voir les 2 commentaires

Calendrier

Avril 2024
L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          
<< < > >>

Recherche

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus